Par Larbi, 27/9/2011
Cher Monsieur Sarkozy,
La France va mal, les finances publiques se dégradent, le secteur bancaire vacille, le Sénat bascule à gauche, les scandales politico-financiers se bousculent, votre popularité est au plus bas… pas de problème, vous allez enfin souffler un peu avec votre virée au Maroc dans deux jours.
L’occasion pour vous, le président mal-aimé, de prendre un bain de foule organisé par les autorités marocaines et de se positionner en héros du patriotisme économique capable de vendre le savoir-faire français à prix fort en ces temps de crise. Sans doute vos conseillers en communication s’excitent déjà des retours presse de cette visite qui tombe à point pour briser une séquence politique difficile pour vous et pour vos proches.
Vous ferez le déplacement au Maroc pour inaugurer les travaux du TGV marocain et c’est de ce « presque crime économique » que je vous écris ces lignes. Quant aux questions de démocratie, du mouvement 20 février, les Marocains ont appris à compter sur eux-mêmes et ce n’est certainement pas un président français qui les aidera en quelque chose.
Faut-il vous rappeler la genèse du TGV marocain, le péché originel ? Octobre 2007, vous êtes fraîchement élu, une Rolex à la main et un discours dans la poche, vous vous rendez au Maroc pour donner un coup de pouce à votre copain Dassault et l’aider à vendre ses maudites Rafales. Or les Marocains avaient déjà décidé d’acheter des F16 américains. Vous n’êtes pas content, vous le meilleur vendeur de l’industrie française, vous songez à annuler votre visite en représailles. A quoi tient votre diplomatie ! Et comme vous êtes le parrain indispensable du pouvoir marocain, et qu’on ne peut rien vous refuser, on a décidé tout d’un coup de vous compenser en vous proposant l’achat d’un TGV. « Cette commande [de TGV] pourrait permettre un maintien de la visite de Nicolas Sarkozy au Maroc » titrait votre quotidien préféré.
C’est ainsi que cette aberration économique est née. D’un mélange d’ascendant psychologique que vous exercez sur les dirigeants marocains, de la volonté de ces derniers de vous plaire et du fait du prince, voire du caprice, du roi Mohammed VI. Un jour, sans étude préalable, sans aucune consultation ni étude de rentabilité, on a décidé de vous accorder un marché de TGV pour ne pas vous fâcher. En contrepartie vous avez bien voulu faire un beau discours au parlement marocain pour dire tout le bien que vous pensez du roi Mohammed VI et de la démocratie à la marocaine. C’était en 2007, c’était il y a mille ans. Mais force est de constater que ce sujet au moins vous n’avez pas changé d’avis, printemps arabe ou pas.
Le problème Monsieur Sarkozy, c’est qu’une fois rentré chez vous, nous on s’est retrouvé avec une commande énorme dans son montant, disproportionnée dans son objet sans que personne ne sache comment la financer ni pourquoi on s’est retrouvé face à un engagement aussi lourd.
Faut-il vous donner quelques chiffres pour vous aider à comprendre pourquoi, au-delà de sa genèse, ce projet constitue une aberration économique? A l’époque on parlait d’un budget de travaux d’aménagement et d’acquisition de rames estimé à deux milliards d’euros. Finalement ce sont plus de trois milliards d’euros que les Marocains devront débourser pour payer Alstom , si chère à votre cœur, vous son sauveur, SNCF et les divers prestataires français. Rapporté au PIB marocain, c’est comme si la France avait décidé de construire une ligne grande vitesse à 58 milliards d’euros ! C’est ce que vous appelez vivre au-dessus de ses moyens.
Le Maroc n’étant ni l’Arabie Saoudite, ni la Corée du Sud, il avait bien fallu emprunter et engager les finances publiques marocaines pour des décennies afin de réunir de quoi payer les factures françaises. Ainsi donc, Monsieur Sarkozy, depuis votre départ nos dirigeants ont beaucoup bossé et frappé sur les portes de toutes les institutions financières pour ramasser de quoi vous payer. Chez l’Agence Française de Développement nos dirigeants se sont endettés de 220 millions d’euros. Chez la Banque Africaine de Développement ils ont souscrits un prêt de 250 millions d’euros. Au Fonds Saoudien Pour le Développement, ils ont emprunté 200 millions de dollars. 100 millions de dollars chez les voisins du Fonds d’Abou Dhabi pour le développement .Au titre du programme « Réserve Pays Emergents », ils ont signé un prêt intergouvernemental de 350 millions d’euros. Les banques françaises ont accordé des prêts pour un montant total de 275 millions d’euros. Et on vous fait l’économie du listing de tous les prêts. Que n’ont-ils pas emprunté pour vous faire plaisir Monsieur Sarkozy ? Vous qui vous faites chantre de la rigueur, ça devrait vous amuser de voir les Marocains emprunter à tout va pour vous faire plaisir.
Vos conseillers ont dû vous parler aussi de ce prêt de 400 millions d’euros refusé par la Banque Européenne d’Investissement. Ils ont dû vous dire que la BEI a refusé d’accorder le prêt au Maroc après un véto allemand et que ce refus a été motivé par l’octroi des travaux à Alstom au gré à gré sans appel d’offres. Car si vous avez fermé les yeux, et on vous comprend car l’intégrité n’est pas une de vos qualité, sur le fait que les dirigeants marocains vous ont accordé ce chantier sans faire jouer la concurrence internationale, certains de vos voisins n’ont pas apprécié ce trop de libertés prises avec les procédures de bonne gouvernance. C’est à se demander si vos porteurs de valises ne sont pas passés par Rabat.
Vous l’aurez compris, Monsieur Sarkozy, ce TGV qui vous a été offert coûte très cher, c’est une folie financière, surtout pour un pays comme le Maroc. Il engage les finances publiques marocaines dans des prêts faramineux que vous-mêmes vous aurez qualifié d’aberration en ces temps de crises financières, économiques et sociales. C’est même un crime économique s’il en est, dans la conjoncture actuelle.
Vos conseillers vous ont surement fait des notes sur les avis des économistes marocains qui ont contesté ce projet, son utilité et sa viabilité économique. On se contentera ici de citer un, Mohamed Berrada, ancien ministre des finances de Hassan II, qui n’est pas spécialement connu pour être un opposant et qui déclara récemment au mensuel Economie &Entreprises : « Si on n’avait pas investi dans le TGV, ça n’aurait en aucun cas compromis le rythme de croissance. En cette période de crise, cet argent aurait pu être mobilisé pour financer des projets créateurs d’emploi ».
Cher Monsieur Sarkozy,
Vous vous demandez peut-être pourquoi je vous raconte ça, après tout avec le cynisme que l’on vous connait vous aidez les vôtres à rafler des marchés et faire des affaires. Je voulais vous rappeler ces faits en espérant que lors de votre visite au Maroc vous allez nous épargner votre cynisme et vos déclarations pompeuses sur la France, le modèle marocain, la démocratie et toutes ces choses-là . Ne vous y trompez pas : quoique vous diront les officiels marocains, sur lesquels vous exercez un ascendant psychologique, votre inauguration du TGV marocain sera perçue par beaucoup de Marocains comme un racket économique, au mieux comme une contribution à une aberration économique. Coupez le ruban d’inauguration, ayez la pudeur d’épargner aux gens vos discours lyriques et votre caution inaudible des pratiques du pouvoir marocain. Rentrez chez vous aussi vite et en toute discrétion comme n’importe quel marchand peu fier de son acte de vente forcée. Vous pouvez au moins faire ça ou ça serait trop vous demander ?
Cher Monsieur Sarkozy,
La France va mal, les finances publiques se dégradent, le secteur bancaire vacille, le Sénat bascule à gauche, les scandales politico-financiers se bousculent, votre popularité est au plus bas… pas de problème, vous allez enfin souffler un peu avec votre virée au Maroc dans deux jours.
L’occasion pour vous, le président mal-aimé, de prendre un bain de foule organisé par les autorités marocaines et de se positionner en héros du patriotisme économique capable de vendre le savoir-faire français à prix fort en ces temps de crise. Sans doute vos conseillers en communication s’excitent déjà des retours presse de cette visite qui tombe à point pour briser une séquence politique difficile pour vous et pour vos proches.
Vous ferez le déplacement au Maroc pour inaugurer les travaux du TGV marocain et c’est de ce « presque crime économique » que je vous écris ces lignes. Quant aux questions de démocratie, du mouvement 20 février, les Marocains ont appris à compter sur eux-mêmes et ce n’est certainement pas un président français qui les aidera en quelque chose.
Faut-il vous rappeler la genèse du TGV marocain, le péché originel ? Octobre 2007, vous êtes fraîchement élu, une Rolex à la main et un discours dans la poche, vous vous rendez au Maroc pour donner un coup de pouce à votre copain Dassault et l’aider à vendre ses maudites Rafales. Or les Marocains avaient déjà décidé d’acheter des F16 américains. Vous n’êtes pas content, vous le meilleur vendeur de l’industrie française, vous songez à annuler votre visite en représailles. A quoi tient votre diplomatie ! Et comme vous êtes le parrain indispensable du pouvoir marocain, et qu’on ne peut rien vous refuser, on a décidé tout d’un coup de vous compenser en vous proposant l’achat d’un TGV. « Cette commande [de TGV] pourrait permettre un maintien de la visite de Nicolas Sarkozy au Maroc » titrait votre quotidien préféré.
C’est ainsi que cette aberration économique est née. D’un mélange d’ascendant psychologique que vous exercez sur les dirigeants marocains, de la volonté de ces derniers de vous plaire et du fait du prince, voire du caprice, du roi Mohammed VI. Un jour, sans étude préalable, sans aucune consultation ni étude de rentabilité, on a décidé de vous accorder un marché de TGV pour ne pas vous fâcher. En contrepartie vous avez bien voulu faire un beau discours au parlement marocain pour dire tout le bien que vous pensez du roi Mohammed VI et de la démocratie à la marocaine. C’était en 2007, c’était il y a mille ans. Mais force est de constater que ce sujet au moins vous n’avez pas changé d’avis, printemps arabe ou pas.
Le problème Monsieur Sarkozy, c’est qu’une fois rentré chez vous, nous on s’est retrouvé avec une commande énorme dans son montant, disproportionnée dans son objet sans que personne ne sache comment la financer ni pourquoi on s’est retrouvé face à un engagement aussi lourd.
Faut-il vous donner quelques chiffres pour vous aider à comprendre pourquoi, au-delà de sa genèse, ce projet constitue une aberration économique? A l’époque on parlait d’un budget de travaux d’aménagement et d’acquisition de rames estimé à deux milliards d’euros. Finalement ce sont plus de trois milliards d’euros que les Marocains devront débourser pour payer Alstom , si chère à votre cœur, vous son sauveur, SNCF et les divers prestataires français. Rapporté au PIB marocain, c’est comme si la France avait décidé de construire une ligne grande vitesse à 58 milliards d’euros ! C’est ce que vous appelez vivre au-dessus de ses moyens.
Le Maroc n’étant ni l’Arabie Saoudite, ni la Corée du Sud, il avait bien fallu emprunter et engager les finances publiques marocaines pour des décennies afin de réunir de quoi payer les factures françaises. Ainsi donc, Monsieur Sarkozy, depuis votre départ nos dirigeants ont beaucoup bossé et frappé sur les portes de toutes les institutions financières pour ramasser de quoi vous payer. Chez l’Agence Française de Développement nos dirigeants se sont endettés de 220 millions d’euros. Chez la Banque Africaine de Développement ils ont souscrits un prêt de 250 millions d’euros. Au Fonds Saoudien Pour le Développement, ils ont emprunté 200 millions de dollars. 100 millions de dollars chez les voisins du Fonds d’Abou Dhabi pour le développement .Au titre du programme « Réserve Pays Emergents », ils ont signé un prêt intergouvernemental de 350 millions d’euros. Les banques françaises ont accordé des prêts pour un montant total de 275 millions d’euros. Et on vous fait l’économie du listing de tous les prêts. Que n’ont-ils pas emprunté pour vous faire plaisir Monsieur Sarkozy ? Vous qui vous faites chantre de la rigueur, ça devrait vous amuser de voir les Marocains emprunter à tout va pour vous faire plaisir.
Vos conseillers ont dû vous parler aussi de ce prêt de 400 millions d’euros refusé par la Banque Européenne d’Investissement. Ils ont dû vous dire que la BEI a refusé d’accorder le prêt au Maroc après un véto allemand et que ce refus a été motivé par l’octroi des travaux à Alstom au gré à gré sans appel d’offres. Car si vous avez fermé les yeux, et on vous comprend car l’intégrité n’est pas une de vos qualité, sur le fait que les dirigeants marocains vous ont accordé ce chantier sans faire jouer la concurrence internationale, certains de vos voisins n’ont pas apprécié ce trop de libertés prises avec les procédures de bonne gouvernance. C’est à se demander si vos porteurs de valises ne sont pas passés par Rabat.
Vous l’aurez compris, Monsieur Sarkozy, ce TGV qui vous a été offert coûte très cher, c’est une folie financière, surtout pour un pays comme le Maroc. Il engage les finances publiques marocaines dans des prêts faramineux que vous-mêmes vous aurez qualifié d’aberration en ces temps de crises financières, économiques et sociales. C’est même un crime économique s’il en est, dans la conjoncture actuelle.
Vos conseillers vous ont surement fait des notes sur les avis des économistes marocains qui ont contesté ce projet, son utilité et sa viabilité économique. On se contentera ici de citer un, Mohamed Berrada, ancien ministre des finances de Hassan II, qui n’est pas spécialement connu pour être un opposant et qui déclara récemment au mensuel Economie &Entreprises : « Si on n’avait pas investi dans le TGV, ça n’aurait en aucun cas compromis le rythme de croissance. En cette période de crise, cet argent aurait pu être mobilisé pour financer des projets créateurs d’emploi ».
Cher Monsieur Sarkozy,
Vous vous demandez peut-être pourquoi je vous raconte ça, après tout avec le cynisme que l’on vous connait vous aidez les vôtres à rafler des marchés et faire des affaires. Je voulais vous rappeler ces faits en espérant que lors de votre visite au Maroc vous allez nous épargner votre cynisme et vos déclarations pompeuses sur la France, le modèle marocain, la démocratie et toutes ces choses-là . Ne vous y trompez pas : quoique vous diront les officiels marocains, sur lesquels vous exercez un ascendant psychologique, votre inauguration du TGV marocain sera perçue par beaucoup de Marocains comme un racket économique, au mieux comme une contribution à une aberration économique. Coupez le ruban d’inauguration, ayez la pudeur d’épargner aux gens vos discours lyriques et votre caution inaudible des pratiques du pouvoir marocain. Rentrez chez vous aussi vite et en toute discrétion comme n’importe quel marchand peu fier de son acte de vente forcée. Vous pouvez au moins faire ça ou ça serait trop vous demander ?
Dans la blogosphère marocaine:
http://www.larbi.org/post/2011/09/Monsieur-Sarkozy%2C-votre-TGV-est-un-racket-%C3%A9conomique?utm_source=feedburner&utm_medium=feed&utm_campaign=Feed%3A+larbi+%28Comme+une+bouteille+jet%C3%A9e+%C3%A0+la+mer!%29
pourquoi sen prendre a sarkozy ce sont les officiel marocain les hmar a faire toujour les putes devant la france cest de leur faute
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