Quel commandant pour quelle mission ?
Par Farid H. 30/07/2011
Un nouveau nom vient d’être annoncé à la tête de la mission des Nations unies pour l’organisation d’un referendum au Sahara Occidental (Minurso). Le général de division Abdul Hafiz du Bengladesh a été nommé par le Secrétaire général des Nations unies selon un communiqué de l’ONU, ce mercredi 27 juillet. Il succède au général chinois Jingmin Zhao dont le mandat a pris fin, le 10 avril 2011.
Le général Hafiz a participé à de nombreuses missions de paix des Nations unies. Il a été, entre autres, Chef de liaison militaire à la mission des Nations unies en Côte d’Ivoire, de 2003 à 2004, avant d’être nommé adjoint au commandant de la force de l’opération des Nations unies en Côte d’Ivoire de 2004 à 2005. Abdul Hafiz est aussi titulaire d’une maîtrise en stratégie militaire de l’Université nationale de Dhaka, au Bangladesh.
Cette nomination intervient après prés de deux mois après que le Conseil de sécurité des Nations unies ait adopté, fin avril dernier, une résolution pour proroger le mandat de la Minurso jusqu’au 30 avril 2012. La même résolution mentionne pour la première fois les droits de l’homme et prend note de l’impasse dans lequel se trouve ce conflit entre le Maroc et les indépendantistes du Front Polisario. Cependant, la désignation d’un autre dirigeant de la Minurso ne pourrait assurément mettre un terme aux supplices du peuple sahraoui. Et pour cause : la position de la France, membre permanant du Conseil de sécurité fidèle à ses principes d’apporter toute l’aide nécessaire au Royaume de Mohamed VI ne changera rien aux données sachant que la France n’hésitera pas à venir à la rescousse du Maroc en usant de tout son poids pour empêcher le Conseil de sécurité de l’ONU d’élargir les prérogatives de la Minurso afin qu’elle puisse assurer la protection des droits de l’homme au Sahara Occidental.
Ceci dit, le problème est dans le fond. C’est toute la politique des Nations unies envers le conflit du Sahara Occidental qui doit changer et non pas les responsables de la Minurso. Pour rappel, à la suite d´un accord auxquel sont parvenus le gouvernement du Maroc et le Front Polisario, la Minurso a été déployée en septembre 1991 afin de surveiller le cessez-le-feu et d´organiser un référendum qui permettrait aux Sahraouis de décider du sort à réserver à leur territoire. Depuis, aucune avancée tangible n’a été enregistrée sur ce plan. La communauté internationale ignore ou fait semblant d’ignorer les réalités, le Maroc s’entête et fait fi de la législation internationale. Les Sahraouis quant à eux continuent à subir au quotidien les affres du régime de Mohamed VI.
Source : Le Courrier d'Algérie, 30/07/2011
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