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dimanche 15 août 2010

Droits à Melilla, non-droits à El Aaiun

Par Mohamed Zaaf, Le Jeune Indépendant,15/8/2010
Ces derniers jours, le Maroc remue ciel et terre parce que, dans la ville espagnole de Melilla, la police espagnole se serait, à ses dires, rendue coupable d'atteinte à la dignité d'émigrés marocains de retour au pays. Confuse, Madrid qui se voit accusée de racisme ne sait plus où se mettre, se fait conciliante et décide de dépêcher dans les prochains jours son ministre de l'Intérieur pour voir comment calmer le jeu. Pourtant, l'Espagne n'a jamais été accusée nulle part d'incitation au racisme. Ça n'a rien à voir avec la France de Sarkozy qui va jusqu'à s'opposer à ce que l'ONU assure la protection des droits humains dans les territoires du Sahara occidental occupés par le Maroc. 
Car dans cette ancienne colonie espagnole, le Maroc réprime les populations autochtones, comme font Israël et toutes les puissances coloniales. Le Maroc les réprime parce qu'elles manifestent justement contre l'occupant et réclament son départ. Les manifestations ne cessent pas depuis le déclenchement de l'intifada en mai 2005. La répression non plus, bien que les rassemblements et les marches sahraouies soient toujours pacifiques. Rabat qui accuse partout Alger d'être responsable de ses déboires au Sahara occidental n'a pas encore trouvé le moyen de l'accuser de téléguider les actions des Sahraouis de l'intérieur. De plus, le Makhzen ne peut même pas les qualifier de "séquestrés", comme il le fait pour les dizaines de milliers de refugiés, dans les camps de Tindouf. Le week-end passé, les populations sahraouies d'El-Ayoun avaient saisi l'occasion du rituel du
40e jour du décès de Mahfoud Ali Beiba pour revendiquer encore le droit à l'autodétermination et à l'indépendance, et exprimer leur solidarité avec les détenus politiques sahraouis. A El-Ayoun, les forces de l'ordre tabassent en y mettant de l'ardeur, mais le Makhzen s'arrange pour qu'on en parle le moins possible. Pas du tout comme pour Melilla. Le secret ? A Melilla les victimes sont des Marocains, à El-Ayoun, elles ne le sont pas !
M. Z. (mohamed_zaaf@yahoo.fr )

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