Communiqué du secrétariat national d' ATTAC Maroc, Casablanca, 3/7/2010
La société « Brasseries du Maroc », appartenant au groupe mondial CASTEL (après acquisition des parts de la société SNI en 2003), a annoncé lors de son assemblé générale en session ordinaire du 14 juin 2010 sa récente acquisition de la société « Euro-africaine des eaux », société française qui tente depuis 10 ans de s’approprier l’eau de la source de Bensmim contre la volonté des villageois.
La société « Euro-africaine des eaux » bénéficiait depuis 2001 d'un contrat avec l’Etat pour l’exploitation de l'eau de la source de Bensmim à hauteur de 60% et ce alors que la population du village avait plusieurs fois exprimé son rejet de ce projet. En effet, ce projet constitue une menace pour leur ressource en eau, qui constitue la base de leur survie, étant donné que les activités des villageois reposent principalement sur l’agriculture et l’élevage et dépendent entièrement de l'eau.Malgré cette opposition, la société a
achevé la construction de l’usine d'embouteillage en coopération avec les autorités locales, qui n'ont pas hésité à réprimer la population et lancer des poursuites judicaire contre eux. Jusqu’à présent, sept habitants sont poursuivis devant les tribunaux et seront présentés le 08 Juillet prochain, devant la Cour d'appel de Meknès.
Nous, ATTAC Maroc, convaincus que l'eau est un bien public commun qui ne doit pas être soumise à la logique du marché, affirmons notre solidarité inconditionnelle avec la population de « Bensmim » et déclarons devant l'opinion publique nationale et internationale :
ü Nous appelons les autorités à lever l’ensemble des poursuites judiciaires à l’encontre de la population du village de Bensmim.
ü Nous nous opposons à l'exploitation de l'eau de la source de Bensmim par la société Brasseries du Maroc, le nouveau propriétaire, contre la volonté des villageois, les propriétaires effectifs de la source.
ü Nous mettons en garde contre les conséquences du contrôle de la source par une entreprise sur les risques d’épuisement des réserves en eau et sur les effets qui en découleraient sur les conditions de vie des habitants du village.
ü Nous appelons à l’arrêt de toute forme de privatisation directe ou indirecte par l’Etat des ressources en eau (Aïn Atlas, Aïn Sultan, Aïn Chefchaoun)
ü Nous appelons toutes les organisations militantes à soutenir les habitants et à œuvrer à l’ouverture d’un débat national autour de la question de la propriété des ressources en eau dans notre pays et de la gestion de ce bien vital, dont on sait officiellement qu’il se raréfiera dans les années à venir, les données officiel affirmant sa réduction dans les années à venir (moins de 600 mètres cube par personne à l’horizon 2020).
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