Par APSO, 3/4/2010
On se souvient des longs jours de grèves de la faim d’Aminatou Haidar en novembre et décembre 2009 et de son courage internationalement salué pour le respect de ses droits.
On se souvient de l’arrestation rocambolesque de 7 responsables d’organisations Sahraouies des droits de l’homme à Casablanca en octobre 2009, à leur retour des campements de réfugiés où ils avaient visité leurs familles, et de leur mise sous régime d’inculpation militaire.
Après avoir subi des conditions de détention inqualifiables, qui ont conduit la seule femme du groupe à de graves désordres psychologiques, et à sa liberté provisoire, 5 d’entre eux sont en grève de la faim illimitée depuis le 18 mars 2010. Ils demandent à être libérés, puisque leur détention est sans fondement, ou à être jugé immédiatement.
Aujourd’hui, s’ajoutent à ceux-ci 19 prisonniers politiques Sahraouis incarcérés à Tiznit, 6 à El Aaiun et 3 à Marrakech.
Ces hommes, maintes fois torturés, maltraités et humiliés par le régime marocain, pour leurs opinions et leur attachement au respect du droit international à la décolonisation de leur pays, risquent encore une fois leur vie. Ils nous rappellent par leur courage ce principe universel et sans appel de la primauté des droits de l’homme et du respect du droit établi sur les intérêts mercantiles ou matériels.
Voilà la note d’information émise le 1er avril par l’association sahraouie des victimes des violations des droits de l’homme, l’ASVDH.
Prison de Salé.
État de santé des 5 détenus politiques Sahraouis incarcérés dans la prison de Salé - nord de Rabat et en grève de la faim depuis le 18 mars.
Détérioration générale : léthargie chronique, déshydratation, étourdissements, douleurs dans le dos, douleur arthritique et chute de pression artérielle.
À environ 3h du matin, M. Brahim Dahan, Président de l’ASVDH, a perdu conscience, suite à de violentes douleurs à l'estomac, conséquences de son ulcère.
Ahmed Naasiri, président du comité des droits de l’homme de Smara, se plaint de douleurs sévères au niveau du cœur, et d’accélération du nombre d'impulsions. Sa pression artérielle est de 9 / 11.
Ali Salem Tamek, vice-président du CODESA, souffre d'essoufflement, de manifestations asthmatiques et de vomissements aigus.
Yahdih Tarouzi, militant des droits de l’homme, souffre de douleurs sévères au niveau du cœur et de l'intestin.
Rashid Sghayer, membre du comité contre la torture, se plaint de douleurs sévères au niveau des articulations. Sa pression artérielle est faible, 7 / 11.
Prison de Tiznit
Dans la prison de Tiznit au sud du Maroc, les19 prisonniers politiques Sahraouis en grève de la faim depuis les 20, 21 et 22 mars, poursuivent leur action malgré les intimidations de l'administration pénitentiaire.
Celle-ci les menace de les séparer et de les transférer dans d'autres prisons s’ils continuent leur grève.
Parmi eux certains présentent des complications sanitaires importantes.
Le prisonnier politique Sahraoui Mustafa Abdel-Dayem souffre d’une forte pression artérielle de 16/10.
M. Brahim Khali Mghaimima, Mahmoud Aboulkacem, Mahmoud Berkaoui et Ismaili Bachir souffrent des complications d’inflammations de la vésicule biliaire et d’insuffisance rénales, conséquences de précédentes grèves de la faim.
Le prisonnier politique Takkiou Allah Fakou Allah souffre de tachycardie et a été transféré à l'infirmerie de la prison.
Prison noire, El Aaiun
Dans la prison noire (Carcel Negra ) de El-Aaiun - Sahara occidental, les 6 détenus politiques Sahraouis entrent aujourd’hui dans une grève de la faim d’avertissement de 48 heures pour protester contre leurs conditions de détention.
Prison Boulmharez à Marakech
Les 3 prisonniers politiques Sahraouis de la prison Boulmharez à Marakech entrent dans une grève de la faim d’avertissement de 72 heures en solidarité avec les grévistes de la faim de la prison de Salé et Tiznit.
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