Lettre ouverte d''Angela Toumi à MM. José Manuel Barroso, Président de la Commission européenne et Terry Davis, Secrétaire Général du Conseil de l'Europe
Bolzano, Italie, 5 août 2009
Monsieur le Président,
Monsieur le Secrétaire Général,
Je vous adresse un appel urgent afin de vous exprimer ma plus grande inquiétude sur le sort de mon mari Ali Toumi porté disparu depuis que l'avion que les autorités italiennes l'ont forcé à prendre a atterri à Tunis-Carthage le 2 août 2009 à 19H30 heure locale.
Depuis ce moment, personne ne sait où il se trouve. Je crains fort qu'il soit actuellement détenu dans les locaux du ministère de l'Intérieur où la pratique de la torture a été évoquée par de nombreuses ONG tunisiennes et internationales, et reconnue par la Cour européenne des droits de l'homme dans son jugement rendu en faveur d'un autre Tunisien, Nassim Saadi, menacé d'expulsion en Tunisie par l'Italie.
Je vous demanderais de bien vouloir intervenir en urgence auprès des autorités tunisiennes afin qu'elles nous informent sur le sort de mon mari, qu'elles permettent que son avocat Maître Samir Ben Amor puisse lui rendre visite et qu'il soit examiné par un médecin désigné par sa famille.
Je voudrais attirer votre attention sur le fait que mon mari a été expulsé en Tunisie malgré une décision de la Cour européenne des droits de l'homme qui s'est opposée à cette mesure du fait qu'elle constitue une menace pour la vie de mon mari, et contreviendrait à la Convention européenne des droits de l'homme non seulement en mettant en péril la vie d'un être humain, mais aussi en arrachant mon mari à l'affection de ses trois enfants en bas âge et en brisant toute une famille.
Je tiens l'Union européenne pour responsable de cette tragédie que je vis depuis dimanche dernier, et de ce qui pourrait arriver à mon mari, et je l'exhorte à prendre ses responsabilités en matière de la protection des citoyens qui vivent dans l'Union européenne et qui font confiance à ses institutions. Je vous demanderais de dénoncer publiquement les agissements inadmissibles de mon pays l'Italie, et d'agir dans l'urgence afin de sauver mon mari et de le rendre à sa famille en Italie pour qu'il y vive en paix comme tous les autres citoyens vivant en Europe et sous sa protection.
Veuillez agréer, Messieurs le Président, et le Secrétaire Général, l'expression de mes salutations les plus respectueuses
AMNESTY INTERNATIONAL
URGENT ACTION
TUNISIAN DETAINED AFTER FORCIBLE RETURN
URGENT ACTION
TUNISIAN DETAINED AFTER FORCIBLE RETURN
Tunisian national Ali Ben Sassi Toumi has been held incommunicado since being forcibly returned from Italy on 2 August. His relatives have not been informed of his whereabouts, and he is at risk of torture and other ill-treatment.
Ali Ben Sassi Toumi, aged 44, was arrested at the airport in the Tunisian capital, Tunis, following his forcible return from Italy. He sent an SMS (text) message to his wife in Italy to say that he had arrived, but he did not meet a friend who was waiting for him at the airport, and his family has not heard from him since. He is believed to be held at the Department of State Security (DSS) of the Ministry of Interior in Tunis. Detainees held incommunicado there are at risk of torture and other ill-treatment.
The Tunisian authorities have not informed any of Ali Ben Sassi Toumi’s immediate relatives in Tunisia about the reasons for and place of his detention, as required under Tunisian law, despite inquiries from his lawyer.
Ali Ben Sassi Toumi was released from prison in Benevento, Italy, on 18 May, after serving four years of a six-year sentence on charges of belonging to a terrorist cell in Italy and recruiting fighters for the insurgency in Iraq. He applied for asylum in Italy, but his claim was rejected on the basis that he had been convicted of committing a “serious crime”. He had been held in an immigration detention centre known as an Identification and Expulsion Centre (Centro di identificazione ed espulsione) in Isola di Capo Rizzuto in the Province of Crotone, south-east Italy, since his release from prison. He was forcibly returned despite the European Court of Human Rights calling three times on the Italian authorities to stay the deportation, on the grounds that he was at risk of torture and other ill-treatment in Tunisia.
PLEASE WRITE IMMEDIATELY in English, Arabic or your own language:
- urging the authorities to disclose Ali Ben Sassi Toumi’s whereabouts immediately, and give him access to a lawyer of his choice, his family and any medical attention he may require;
- urging them to ensure that he is not tortured or otherwise ill-treated;
- urging them to release Ali Ben Sassi Toumi immediately and unconditionally, unless he is promptly charged with a recognizably criminal offence and brought to trial in proceedings that meet international standards for fair trial.
PLEASE SEND APPEALS BEFORE 16 SEPTEMBER 2009 TO:
Minster of Interior
Rafik Haj Kacem
Ministry of Interior
Avenue Habib Bourguiba
1000 Tunis
Tunisia
Fax: + 216 71 340 888
Salutation: Your Excellency
Minister of Justice and Human Rights
Béchir Tekkari
Ministry of Justice and Human Rights
31 Boulevard Bab Benat
1006 Tunis - La Kasbah
Tunisia
Fax: + 216 71 568 106
Salutation: Your Excellency
And copies to:
Ridha Khemakhem
General Coordinator for Human Rights
Ministry of Justice and Human Rights
31 Boulevard Bab Benat
1006 Tunis - La Kasbah
Tunisia
Salutation: Dear Sir
Also send copies to diplomatic representatives accredited to your country. Please check with your section office if sending appeals after the above date.
URGENT ACTION
TUNISIAN DETAINED AFTER FORCIBLE RETURN
Additional Information
Over the years, Amnesty International has received numerous reports of torture and other ill-treatment by the Tunisian security forces. In virtually all cases, allegations of torture are not investigated and the perpetrators are not brought to justice. Individuals are most at risk of torture when in incommunicado detention. The most commonly reported methods of torture are beatings on the body, especially the soles of the feet; suspension by the ankles or in contorted positions; electric shocks; and burning with cigarettes. There are also reports of mock executions, sexual abuse, including rape with bottles and sticks, and threats of sexual abuse of female relatives.
As a state party to the Convention against Torture and Other Cruel, Inhuman or Degrading Treatment or Punishment, Tunisia is under an obligation to prevent torture and to “ensure that its competent authorities proceed to a prompt and impartial investigation, wherever there is reasonable ground to believe that an act of torture has been committed in any territory under its jurisdiction”.
UA: 210/09 Index: MDE 30/009/2009 Issue Date: 05 August 2009
URGENT : Arrêtez immédiatement l'expulsion d'Ali Toumi en Tunisie!
par Maître Barbara Manara,Avocate de Ali Toumi, Milan, 2/8/2009, 17h45
Je lance à travers les médias internationaux un appel urgent à M. Terry Davis, Secrétaire Général du Conseil de l'Europe d'intervenir à nouveau auprès des autorités italiennes pour arrêter l'expulsion d'Ali Toumi
Ali Toumi, Tunisien, condamné en Italie pour appartenance à association « terroriste » vient d'être transféré à la Préfecture de Rome pour identification avant d'être embarqué très probablement sur le vol TU853 de 19.15h à destination de Tunis.
La Garde Nationale tunisienne a informé hier le père de Ali Toumi que celui-ci arriverait à Tunis aujourd'hui dimanche et elle lui a demandé de rester tranquille.
Hier quand Ali Toumi, marié à une Italienne et père de trois enfants en bas âge, a su qu'il allait être emmené, il a réussi à monter sur le toît du centre où il est détenu à Crotone et a menacé de se suicider si on le forçait à l'expulsion. A 5.30h ce matin, il s'est rendu aux forces de l'ordre après que les autorités italiennes lui eurent promis de ne pas l'expulser, mais ils l'ont emmené à la Préfecture de Rome avant son embarquement qui est maintenant imminent.
La Cour européenne est internvenue à trois reprises les 18, 19 mai 09, et le 24 juillet 09 auprès de l'Italie pour empêcher l'expulsion, mais finalement, le Ministre de l'Intérieur en a décidé autrement.
A l'heure actuelle il est encore temps d'agir pour empêcher l'expulsion d'Ali Toumi qui est attendu par la police tunisienne pour être interrogé par le Ministère de l'Intérieur tunisien et on craint qu'il soit torturé.
J'appelle les ONG et les hommes politiques à sauver Ali Toumi en exigeant du Ministre de l'Intérieur italien l'arrêt immédiat de son expulsion et le respect de la décision de la Cour européenne.
Je lance à travers les médias internationaux un appel urgent à M. Terry Davis, Secrétaire Général du Conseil de l'Europe d'intervenir à nouveau auprès des autorités italiennes pour arrêter l'expulsion d'Ali Toumi
Ali Toumi, Tunisien, condamné en Italie pour appartenance à association « terroriste » vient d'être transféré à la Préfecture de Rome pour identification avant d'être embarqué très probablement sur le vol TU853 de 19.15h à destination de Tunis.
La Garde Nationale tunisienne a informé hier le père de Ali Toumi que celui-ci arriverait à Tunis aujourd'hui dimanche et elle lui a demandé de rester tranquille.
Hier quand Ali Toumi, marié à une Italienne et père de trois enfants en bas âge, a su qu'il allait être emmené, il a réussi à monter sur le toît du centre où il est détenu à Crotone et a menacé de se suicider si on le forçait à l'expulsion. A 5.30h ce matin, il s'est rendu aux forces de l'ordre après que les autorités italiennes lui eurent promis de ne pas l'expulser, mais ils l'ont emmené à la Préfecture de Rome avant son embarquement qui est maintenant imminent.
La Cour européenne est internvenue à trois reprises les 18, 19 mai 09, et le 24 juillet 09 auprès de l'Italie pour empêcher l'expulsion, mais finalement, le Ministre de l'Intérieur en a décidé autrement.
A l'heure actuelle il est encore temps d'agir pour empêcher l'expulsion d'Ali Toumi qui est attendu par la police tunisienne pour être interrogé par le Ministère de l'Intérieur tunisien et on craint qu'il soit torturé.
J'appelle les ONG et les hommes politiques à sauver Ali Toumi en exigeant du Ministre de l'Intérieur italien l'arrêt immédiat de son expulsion et le respect de la décision de la Cour européenne.
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