Le 14 décembre à 12.30h
devant le Ministère des Affaires étrangères.
Il
y a deux ans, en février 2014, puis en appel en septembre 2014, la
Belgique a été condamnée par deux Cours de justice belges à « requérir
de l’État du Maroc de permettre aux autorités consulaires au Maroc de
rendre hebdomadairement visite à Ali Aarrass pendant une période de six
mois », et à payer « une astreinte de 100 euros par jour de retard si elle n’adresse pas cette demande dans le mois de la signification de l’arrêt », si elle ne réagit pas à l’urgence signalée par la Cour de Bruxelles.
Pour la Cour, « des indications
sérieuses tendent à démontrer que l’intimé (Ali Aarrass) a subi des
traitements inhumains et dégradants dans les prisons marocaines afin de
lui arracher des aveux. » La Cour critique « le silence persistant conservé par les autorités marocaines aux demandes d’information », « la manière dont elles tendent à minimiser les plaintes de l’intimé ».
Pour la Cour, il était clair qu’ « Ali Aarrass subit encore à ce jour des atteintes graves à son intégrité physique et à son intégrité morale.. »
Depuis
ce jugement, Ali Aarrass n’a reçu aucune assistance de la part de la
Belgique et n’a vu qu’empirer ses conditions de détention.
Stop à l’enfermement en isolement d’Ali Aarrass
Début octobre Ali a été transféré à la
prison de Tiflet. Pour y être traité comme un rat en laboratoire du
nouveau système carcéral à l’américaine qu’on est en train d’installer
au Maroc. Selon des spécialistes, ces conditions de détention risquent
d’avoir des conséquences graves aussi bien au niveau psychique que
physique d’un détenu si elles sont appliquées de manière prolongée ou
indéterminée.
Voici les conditions de détention de
haute sécurité qui ont été imposées à Ali Aarrass. Elles sont mot pour
mot identiques aux conditions de « solitary confinement » aux Etats-Unis
dans les prisons ou sections de sécurité maximale.
Ali
se trouve dans une cellule de 2m/3m. Il y est seul et aucun contact
n’est autorisé ! Il n’a le droit qu’à une heure de sortie sur les 24h,
il s’y retrouve seul de nouveau ! Il n’a le droit qu’à une douche par
semaine ! Il ne dort pas sur un lit, il n’y en a pas, c’est sur une
espèce de bloc de béton ! Il est non seulement isolé dans une cellule
23h/24h, mais il est carrément isolé de tous les autres quartiers ! Il
est seul à occuper une cellule dans un hall qui se compose d’une
trentaine d’autres cellules, qui sont toutes vides ! Même quand il
appelle le gardien, ce dernier ne l’entend pas tant il est loin de ce
quartier. Lorsque les repas qui sont abjects, sont distribués, il les
reçoit à travers le petit sas ou grille. Autrement dit, aucun contact
humain ne lui est autorisé !
(Photo : Juan Mendez, le rapporteur de l’ONU : je propose une
interdiction au niveau mondial de l’enfermement en isolement prolongé ou
indéfini)
Il est temps d’agir pour que ce régime de détention pour Ali Aarrass soit arrêté immédiatement.
Merci de signer la pétition, cliquez ici
Merci d’acheter et de diffuser les livres «
Lettres de prison et Journal d’une grève de la faim » par Ali et Farida
Aarrass et « Je m’appelle Ali Aarrass » de Manu Scordia. Cliquez ici
Evénement Facebook, cliquez ici
QUAND ? mercredi 14 décembre à 12:30 – 14:30h Où ? Ministère des Affaires Étrangères, Rue des Petits Carmes 15, 1000 Bruxelles
Nous invitons toute personne le
souhaitant, à nous accompagner lors de la remise de la pétition au
ministère des affaires étrangères, pour exiger l’assistance consulaire
qui est due à Ali Aarrass.
Le Comité Free Ali Aarrass
Dans une lettre à Farida Aarrass, Houria, la femme d’Ali, raconte sa visite à son mari le 8 novembre 2016.
« Je te résume la situation dans
laquelle est Ali à l’heure actuelle. Il m’a demandé à ce que je t’en
parle, mais insiste pour que tu ne t’inquiètes pas pour lui.
Il est enfermé dans cellule 23h/24
dans un long couloir où il y a plus de 30 cellules, toutes vides. Son
lit est en béton. On lui a remis 2 couvertures militaires toutes fines.
Celles qu’il avait avant, il a du me les remettre car interdites, ainsi
que les draps et tous les objets qui lui servait pour cuisiner. Ainsi
que les réserves qu’il avait encore en pâtes, café, infusions…
En plus de ça tout ce que je lui ai
apporté lui a été interdit, ils me l’ont donc rendu. Exception faite
des fruits, des cahiers et bics.
Dans cette prison le régime est
très stricte, l’unique chose que peuvent apporter les familles est la
nourriture préparée et les fruits. C’est apparemment la même chose pour
tous les détenus dans cette prison. C’est du moins ce qu’ils disent.
J’ai demandé à un fonctionnaire
comment c’était possible et il m’a répondu que tout ce que nous
apportons peut être acheté dans le magasin qu’ils ont à l’intérieur de
la prison. Je ne sais pas s’il faut vraiment croire cela, j’ignore à
quel moment Ali pourrait s’acheter quoi que ce soit alors qu’il est
enfermé 23h/24. Mais nous veillerons à renflouer autant que possible en
argent, son compte à l’économat de la prison.
Il a droit à 1 heure de promenade
toujours tout seul. Il en profite pour faire un peu de sport, pour se
maintenir tant bien que mal, en forme.
Il a demandé au directeur la raison
de son transfert à cette prison. Il a répondu que l’ordre vient du chef
pénitentiaire. Mais dès qu’il a eu l’opportunité, il a posé la même
question à un coordinateur qui lui répond que l’ordre vient de plus
haut.
Ali dit ne pas savoir qui croire ????
Il a demandé combien de temps va durer cette situation inhumaine. Combien de temps il va encore être ainsi traité ?
Nourriture abjecte fournie sans
échange, pas le moindre mot. Privation de tout contact humain et cela
même lors de son heure de préau !
Tout est fait de façon à ce qu’il se retrouve tout le temps seul !
De quoi lui rendre fou !
Dès qu’il a eu l’occasion, il leur a fait savoir que s’il lui arrivait quoi que ce soit, ils seraient responsables.
Dans la nuit du vendredi à samedi,
il a été pris de sueurs froides, chaudes et lorsqu’il s’est levé a été
pris de vertiges et a vomis du blanc. Il a paniqué et a crié de toutes
ses forces pour alerter le garde, qui étant trop loin ne l’entendait
pas.
Ces derniers temps (cela avait déjà
commencé à Salé 2) il est souvent pris de vertiges et il lui arrive de
perdre conscience. Il leur a fait comprendre qu’il a souvent des
vertiges et qu’il tombe, mais aucun retour. A Salé il avait déjà vu un
médecin pour cela : vertige, vomissements, du mal à uriner. Il l’a fait
savoir au médecin dans la prison actuelle.
D’ailleurs la nuit du vendredi à
samedi il est tombé, il n’a pas arrêté de crier pour qu’on vienne le
voir, sans réponse. Il est resté un long moment espérant qu’on vienne.
Il a crié encore et encore de toutes ses forces et enfin est apparu un
gardien qui l’a emmené à l’infirmerie.
C’est suite à cela qui s’est plaint
des conditions dans lesquelles il est. Il avait demandé à voir le
directeur cette semaine on va voir s’il va le recevoir.
Ali demande qu’un Comité des droits de l’homme vienne le voir et raconter sa situation alarmante avant que son état n’empire.
Il continue à espérer la visite du
consul belge. Je lui ai dit qu’il y a une pétition qui circule pour
récolter le maximum de signatures pour qu’il puisse avoir une visite
consulaire.
Depuis qu’il est là, il y a eu 4
fouilles !!!! Des fouilles inutiles pour lui puisqu’il n’a aucun contact
et donc jamais ils n’auraient à trouver quoi que ce soit de nouveau
!!!!
Sa condition est pénible,
insupportable… Ali leur a fait également savoir qu’il veut voir un
ophtalmologue car sa vue à baissé, il devrait changer de lunettes. On ne
lui a pas encore répondu.
En ce qui concerne la visite même, la prison est en dehors de la ville. Il y en a 2 Tiflet 1 et Tiflet 2..
Elles sont l’une à côté de l’autre.
Pour y accéder on a dû laisser la voiture assez loin et marcher une belle trotte avant d’y arriver.
Il n’y avait pas d’autres familles à ce moment-là.
J’ai frappé au portail et un
fonctionnaire est sorti aussitôt. Après lui avoir dit qu’on venait pour
rendre visite à un détenu, il nous a fait savoir que seulement 2
personnes pouvaient rentrer, donc je suis rentrée moi et ton frère
Musti.
Malheureusement Famma l’épouse de
ton père a dû rester dehors. On est rentré directement après la
vérification des paperasses. On est passé par le contrôle des affaires
qu’on a apportées, qui finalement ont toutes été refusées exception
faite des fruits.
Après la fouille corporelle très
minutieuse, on nous a indiqué la salle de visite. Nous sommes passés par
un grand couloir avant d’arriver à cette salle, qui m’a paru très
grande par rapport à celle de Salé. Il y avait au moins 10 tables avec
des chaises autour d’elles.
Trois gardiens se tenaient assis
là, à proximité, pour la surveillance. A part nous, il y avait 2 autres
familles qui attendaient un proche. Ali est apparu le premier.
Dès qu il nous a vus, un grand
sourire est apparu sur son visage qui s’est illuminé. Ton frère Musti
lui a fait cette remarque : » Que guapo estas hermano » (que tu es beau
mon frère). Ali a éclaté de rire. Cela faisait plaisir de le voir ainsi
rire. Il nous a serrés très fort dans ses bras, il ne nous lâchait
plus…. puis a immédiatement demandé des nouvelles de tout le monde.
Mais juste après ça il a repris son
air sérieux et a commencé à nous raconter toute la situation dégradante
dans laquelle il est..
Il parlait vite et regardait
souvent sa montre, comme s’il avait peur d’oublier quelque chose…pour ne
rien oublier. Il nous a dit qu’on n’avait qu’à une demi heure de visite
!!!! J’étais choquée, mais je n’ai pas voulu rajouter une couche
supplémentaire à ce désastre dévastateur. Mais je me disais en mon fort
intérieur : Mais c’est trop court !!!!! On l’a laissé parler sans
l’interrompre.
Farida, il faut absolument le faire
sortir de cette condition inhumaine. Moi je reste sans voix face à sa
force morale. Il m’a fait savoir qu’ils n’arriveront pas à le briser.
Mais je suis morte d’inquiétude, je sens qu’il ne tiendra pas, c’est
trop !!!!
Il dit puiser sa force dans sa foi
en Dieu, mais aussi en pensant beaucoup à sa famille et grâce à tout le
soutien qu’il a à l’extérieur.
Un petit détail que j’ai oublié. Il
n’a droit qu’à une seule douche par semaine. Lui ce qu’il fait c’est
prendre deux bouteilles d’eau il les met avec lui pour dormir, au matin
elles sont tièdes et se lave avec.
Je te précise qu’ils ne lui ont pas
remis ses couvertures, j’ai dû les reprendre avec… Il met pour dormir
sur une des couvertures fines des vêtements à lui pour amortir la dureté
du béton.
Lui, pour l’instant, il veut juste que s’améliorent ses conditions de détention. »
Houria, épouse d’Ali Aarrass.
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