Mohammed Larbi, 19/7/2016
Trente-deux ans après avoir quitté OUA, en 1984, suite à l’admission de la RASD, le Maroc «veut» de nouveau siéger au sein de l’actuelle Union africaine.
Cette fois, ce ne sont plus de simples supputations, faisant état d’une
démarche marocaine en vue de siéger au sein de l’ Union africaine (UA).
Le souverain marocain, Mohammed VI, a effectivement annoncé dimanche,
alors que s’ouvrait le 27e Sommet de l’UA, que le moment était «arrivé»
pour que le Maroc retrouve sa «place naturelle» au sein de l’instance
africaine 32 années après avoir quitté l’Organisation de l’unité
africaine (OUA), qui a cessé d’exister en 2000, lors du Sommet de Syrte
en Libye, et a été remplacée par l’UA.
Bien entendu, le souverain marocain se garde de dire de quelle manière devrait se faire cette adhésion, car il ne peut s’agir que de cela, et nullement de réintégration.
Rappelons que le Maroc avait quitté l’OUA en 1984, lorsque celle-ci avait admis en son sein la République arabe sahraouie démocratique (RASD) proclamée quelques années auparavant. Ce qui avait été alors considéré comme la manifestation du soutien de l’Afrique à la lutte du peuple sahraoui et un net rejet de la politique du Maroc qui avait violé une règle fondamentale de la Charte de l’OUA, celle de l’inviolabilité des frontières héritées de la colonisation.
Ou encore de son non-respect de la décision de la Cour internationale de justice de La Haye (CIJ) rejetant les thèses marocaines. Depuis cette date, l’Afrique a constamment soutenu le peuple sahraoui, considérant que le conflit qui l’oppose au Maroc relève de la décolonisation, et sa position n’est en aucun cas «une erreur historique», comme l’affirme le souverain marocain, évoquant la légalité internationale que son pays bafoue en envahissant ce territoire considéré par l’ONU, depuis 1964, comme non autonome.
Une position à laquelle Rabat avait pourtant souscrit en concluant un accord de paix avec le Front Polisario, endossé par l’ONU en 1990, et devenu le sien depuis cette date. Cet accord reconnaissait le droit à l’autodétermination du peuple du Sahara occidental. Un processus mis en œuvre en septembre 1991, et contrarié par le Maroc depuis cette date. L’ONU, qui n’a jamais renié ses positions comme en témoignent ses différentes résolutions et leurs nombreux référents au processus de décolonisation, envisage depuis 2014 d’autres moyens pour surmonter l’obstacle marocain.
La démarche marocaine ne serait-elle pas, dans ce cas, liée à ce projet, sachant qu’il n’est plus possible de bloquer encore et toujours l’organisation internationale ? La réponse se trouve dans la position de l’UA qui avait désigné l’ancien chef de l’Etat mozambicain en tant qu’envoyé spécial. Joaquim Chissano a, à ce titre, participé aux travaux du Conseil de sécurité liés à la question du Sahara occidental. Il s’agit pour le continent africain d’aider à trouver les moyens à même d’appliquer les résolutions en question.
De ce point de vue, l’Afrique n’a jamais été en deçà des positions internationales sur cette question. Que veut donc le Maroc en cherchant à siéger au sein de la plus haute instance africaine, mais en posant de telles conditions, consistant pour l’Afrique de se déjuger et renier ses propres positions qui sont celles de la communauté internationale, et rien d’autre.
Bien entendu, le souverain marocain se garde de dire de quelle manière devrait se faire cette adhésion, car il ne peut s’agir que de cela, et nullement de réintégration.
Rappelons que le Maroc avait quitté l’OUA en 1984, lorsque celle-ci avait admis en son sein la République arabe sahraouie démocratique (RASD) proclamée quelques années auparavant. Ce qui avait été alors considéré comme la manifestation du soutien de l’Afrique à la lutte du peuple sahraoui et un net rejet de la politique du Maroc qui avait violé une règle fondamentale de la Charte de l’OUA, celle de l’inviolabilité des frontières héritées de la colonisation.
Ou encore de son non-respect de la décision de la Cour internationale de justice de La Haye (CIJ) rejetant les thèses marocaines. Depuis cette date, l’Afrique a constamment soutenu le peuple sahraoui, considérant que le conflit qui l’oppose au Maroc relève de la décolonisation, et sa position n’est en aucun cas «une erreur historique», comme l’affirme le souverain marocain, évoquant la légalité internationale que son pays bafoue en envahissant ce territoire considéré par l’ONU, depuis 1964, comme non autonome.
Une position à laquelle Rabat avait pourtant souscrit en concluant un accord de paix avec le Front Polisario, endossé par l’ONU en 1990, et devenu le sien depuis cette date. Cet accord reconnaissait le droit à l’autodétermination du peuple du Sahara occidental. Un processus mis en œuvre en septembre 1991, et contrarié par le Maroc depuis cette date. L’ONU, qui n’a jamais renié ses positions comme en témoignent ses différentes résolutions et leurs nombreux référents au processus de décolonisation, envisage depuis 2014 d’autres moyens pour surmonter l’obstacle marocain.
La démarche marocaine ne serait-elle pas, dans ce cas, liée à ce projet, sachant qu’il n’est plus possible de bloquer encore et toujours l’organisation internationale ? La réponse se trouve dans la position de l’UA qui avait désigné l’ancien chef de l’Etat mozambicain en tant qu’envoyé spécial. Joaquim Chissano a, à ce titre, participé aux travaux du Conseil de sécurité liés à la question du Sahara occidental. Il s’agit pour le continent africain d’aider à trouver les moyens à même d’appliquer les résolutions en question.
De ce point de vue, l’Afrique n’a jamais été en deçà des positions internationales sur cette question. Que veut donc le Maroc en cherchant à siéger au sein de la plus haute instance africaine, mais en posant de telles conditions, consistant pour l’Afrique de se déjuger et renier ses propres positions qui sont celles de la communauté internationale, et rien d’autre.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire