Par Nourr Edine
Il fallait demander pardon...
Je me réveille dans ce quartier résidentiel d’une commune de Rennes, propre comme une bague de fiançailles.
Ni cris d’enfants lâchés dans la rue, ni jeunes sentinelles au coin de la rue, ni mendiant criant sa misère. Hier, j’ai regardé la concierge sortir des poubelles au couvercle vert, aujourd’hui, les poubelles ont le couvercle jaune. La vie est si organisée qu’on ne voit ni flics ni «estafette» faisant sa ronde.
Mon Maroc se fait présent à ma mémoire. La poussière de ses rues et le brouhaha que traînent ses enfants en allant à l’école.
Quand je pense qu’hier, l’info qui m’a dérangé, un peu bouleversé et beaucoup révolté, c’est quand le chef du gouvernement a fait la fine bouche et a déclaré que chaque élève lui coûte 6000 dirhams par an, soit 500 dirhams par mois ou 16 dirhams par jour. De quoi parle-t-il ? Qui paie pour nos enfants ? Comment sont dépensés ces 16 dirhams ?
Ma pensée, comme toujours, se met à remuer la poussière de ces mots indécents, prononcés par un personnage qui prétend, à qui veut l’entendre, qu’il craint Dieu.
Qui de nous, citoyens responsables et conscients, peut s’avancer et fanfaronner que ses enfants lui coûtent tant ? En entendant pareil discours, j’ai l’impression que les 16 dirhams, par jour et par enfant, nous sont donnés comme une aumône par le FMI ou la Banque Mondiale.
Non, Monsieur le chef du gouvernement ! Au sujet des 16 dirhams par jour et par enfant, d’abord, le Marocain est prêt à payer plus pour voir son enfant devenir quelqu’un, ensuite, vous ne payez rien de vos poches, ce sont nos impôts que vous prélevez et dont le fonctionnaire, l’instituteur, ne voient jamais la couleur et savez-vous combien vous prélevez sur chaque salaire, chaque émolument ? Presque la moitié !
C’est avec cet argent que vous vous mettez à l’aise dans vos bureaux climatisés, loin de la poussière des rues que vous ne prenez même pas la peine de balayer. C’est de cet argent que vos sbires et supporters se paient la vie de pacha sans vraiment rien faire. C’est avec cet argent, enfin, que vous soudoyez nos misérables pour en faire des paniers d’électeurs.
Au lieu de dire que 16 dirhams c’est trop, il fallait s’excuser et dire que c’est peu pour l’éducation, l’instruction et la formation des futurs citoyens. Il fallait demander pardon de n’avoir pas pu scolariser 800 000 fillettes dans nos campagnes. C’est de cela qu’il fallait parler et si vous voulez faire des calculs de mégères aigries et radines, faites nous savoir, les yeux au sol, ce que vous devez à ces Marocaines oubliées : 800.000 x 16 = 12.800 000 dirhams que vous ne savez pas prélever sur ces salaires de prince que vous avez octroyés à ces parlementaires dont aucun n’a parlé de ces oubliées de l’Histoire.
C’est de cela que doit parler un responsable, digne de sa citoyenneté, digne de la confiance de ses électeurs. Au lieu de rechigner sur ce que vous devez assurer à nos enfants, c’est le secteur informel que vous laissez vivre comme une tique qui parasite notre corps.
Retroussez vos manches, dites à vos ministres, à chacun dans son département, de dresser la liste des activités, faites-en des métiers, dressez-leur des critères d’hygiène et de sécurité, affublez-les de taxes et de redevances. Vous devez savoir que ce faisant, les revenus de l’État deviendraient conséquents, les cotisations aux caisses de retraite suffisantes et la couverture sociale assurée. C’est ainsi qu’on fabrique des États forts. Fort de ses enfants sauf si, bien sûr, n’étant pas des électeurs, ils comptent pour du beurre.
Excusez mon impertinence, mais quand on ne sait pas parler d’État fort, de pays fier de tous ses enfants, de l’avenir exposé comme rêve à réaliser, on se retire, chapelet à la main, au fond de la fraîcheur d’une mosquée et on prie Dieu que se lèvent les fils, fiers d’une nation qui veut devenir, simplement, humaine !
Il fallait demander pardon...
Je me réveille dans ce quartier résidentiel d’une commune de Rennes, propre comme une bague de fiançailles.
Ni cris d’enfants lâchés dans la rue, ni jeunes sentinelles au coin de la rue, ni mendiant criant sa misère. Hier, j’ai regardé la concierge sortir des poubelles au couvercle vert, aujourd’hui, les poubelles ont le couvercle jaune. La vie est si organisée qu’on ne voit ni flics ni «estafette» faisant sa ronde.
Mon Maroc se fait présent à ma mémoire. La poussière de ses rues et le brouhaha que traînent ses enfants en allant à l’école.
Quand je pense qu’hier, l’info qui m’a dérangé, un peu bouleversé et beaucoup révolté, c’est quand le chef du gouvernement a fait la fine bouche et a déclaré que chaque élève lui coûte 6000 dirhams par an, soit 500 dirhams par mois ou 16 dirhams par jour. De quoi parle-t-il ? Qui paie pour nos enfants ? Comment sont dépensés ces 16 dirhams ?
Ma pensée, comme toujours, se met à remuer la poussière de ces mots indécents, prononcés par un personnage qui prétend, à qui veut l’entendre, qu’il craint Dieu.
Qui de nous, citoyens responsables et conscients, peut s’avancer et fanfaronner que ses enfants lui coûtent tant ? En entendant pareil discours, j’ai l’impression que les 16 dirhams, par jour et par enfant, nous sont donnés comme une aumône par le FMI ou la Banque Mondiale.
Non, Monsieur le chef du gouvernement ! Au sujet des 16 dirhams par jour et par enfant, d’abord, le Marocain est prêt à payer plus pour voir son enfant devenir quelqu’un, ensuite, vous ne payez rien de vos poches, ce sont nos impôts que vous prélevez et dont le fonctionnaire, l’instituteur, ne voient jamais la couleur et savez-vous combien vous prélevez sur chaque salaire, chaque émolument ? Presque la moitié !
C’est avec cet argent que vous vous mettez à l’aise dans vos bureaux climatisés, loin de la poussière des rues que vous ne prenez même pas la peine de balayer. C’est de cet argent que vos sbires et supporters se paient la vie de pacha sans vraiment rien faire. C’est avec cet argent, enfin, que vous soudoyez nos misérables pour en faire des paniers d’électeurs.
Au lieu de dire que 16 dirhams c’est trop, il fallait s’excuser et dire que c’est peu pour l’éducation, l’instruction et la formation des futurs citoyens. Il fallait demander pardon de n’avoir pas pu scolariser 800 000 fillettes dans nos campagnes. C’est de cela qu’il fallait parler et si vous voulez faire des calculs de mégères aigries et radines, faites nous savoir, les yeux au sol, ce que vous devez à ces Marocaines oubliées : 800.000 x 16 = 12.800 000 dirhams que vous ne savez pas prélever sur ces salaires de prince que vous avez octroyés à ces parlementaires dont aucun n’a parlé de ces oubliées de l’Histoire.
C’est de cela que doit parler un responsable, digne de sa citoyenneté, digne de la confiance de ses électeurs. Au lieu de rechigner sur ce que vous devez assurer à nos enfants, c’est le secteur informel que vous laissez vivre comme une tique qui parasite notre corps.
Retroussez vos manches, dites à vos ministres, à chacun dans son département, de dresser la liste des activités, faites-en des métiers, dressez-leur des critères d’hygiène et de sécurité, affublez-les de taxes et de redevances. Vous devez savoir que ce faisant, les revenus de l’État deviendraient conséquents, les cotisations aux caisses de retraite suffisantes et la couverture sociale assurée. C’est ainsi qu’on fabrique des États forts. Fort de ses enfants sauf si, bien sûr, n’étant pas des électeurs, ils comptent pour du beurre.
Excusez mon impertinence, mais quand on ne sait pas parler d’État fort, de pays fier de tous ses enfants, de l’avenir exposé comme rêve à réaliser, on se retire, chapelet à la main, au fond de la fraîcheur d’une mosquée et on prie Dieu que se lèvent les fils, fiers d’une nation qui veut devenir, simplement, humaine !
A bon entendeur, salut !
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire