Sahara Info n°97- Juillet 2016
Monsieur Gianfranco FATTORINI, Représentant permanent de l'Association
Américaine des Juristes auprès de l'ONU
Résumé
M. Fattorini rappelle, d'une part, que le Sahara
occidental est inscrit dans un processus de décolonisation au sein des Nations
Unies et, d'autre part, la place importante occupée par le
droit à l'autodétermination en droit international.
C'est un principe
fondamental que l'ONU a d'ailleurs reconnu au Peuple Sahraoui, il y a 50 ans, et
qui a justifié la mise en place en 1991 de la Mission des Nations Unies pour
l'organisation du référendum au Sahara Occidental (MINURSO).
Dans les années 70,
la Cour internationale de justice (CIJ) avait au surplus estimé que la
souveraineté du Maroc sur le Sahara occidental n'était pas établie
juridiquement.
S'en est suivie une invasion massive de la part du Royaume du
Maroc sur le territoire non-autonome du Sahara occidental, que l'ONU condamna
également.
L'Espagne, puissance administrante de ce territoire, prit la décision
de le quitter et déclara ne plus se considérer responsable de son
administration.
N'ayant jamais été reconnu par la communauté internationale
comme puissance administrante, le Royaume du Maroc ne peut être considéré que
comme puissance occupante du territoire non autonome, situation vivement
dénoncée par l'ONU qui rappela à la fin des années 70 le droit inaliénable du
Peuple Sahraoui à l'autodétermination et à l'indépendance.
Le Royaume du Maroc continue toujours de bafouer le
droit international, en demeurant puissance occupante, en déplaçant la
population civile marocaine sur le territoire sahraoui, en y entretenant un mur
de sable de 2700 km truffé de millions de mines anti-personnel, en jugeant sur
son propre territoire national la population sahraouie, violant ainsi plusieurs
normes du droit international humanitaire, ce qui pourrait être considéré comme
autant de crimes de guerre.
Outre l'atteinte portée au droit à l'autodétermination,
le Royaume du Maroc est également responsable sur le territoire du Sahara
occidental de nombreuses violations des libertés et droits fondamentaux tels que
la liberté d'expression, la liberté d'association, la liberté de manifester
pacifiquement, etc.
Face à cette situation humainement et juridiquement
intolérable, M. Fattorini précise que la France pourrait et devrait
jouer un rôle bien plus actif, afin de rétablir un contexte propice à
l'autodétermination du Peuple Sahraoui. Son statut de membre permanent
au sein du Conseil de sécurité de l'ONU, ses engagements internationaux en
matière de droits de l'homme, son attachement au respect du droit international
devraient l'y pousser.
M. Fattorini précise qu'il est probablement temps pour le
Conseil de sécurité de recourir à d'autres instruments prévus par la Charte de
l'ONU, afin de faire respecter le droit à l'autodétermination du Peuple
Sahraoui.
Vous trouverez l'intervention complète de Mr Fattorini en pièce
jointe (pdf).
|
Association des Amis de la RASD 356 rue de
Vaugirard 75015 Paris
www.sahara-info.org / www.ecrirepourlesliberer.com |
Salek, de ses nouvelles par la famille
Il y a 5 ans
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire