Le recours du Maroc au démantèlement de la Mission des Nations unies pour l'organisation du référendum d'autodétermination au Sahara Occidental (Minurso) est motivé par "ses appréhensions grandissantes quant à l'élargissement de la mission de la Minurso au contrôle des droits de l'Homme, se sont accordés à dire, mardi à Alger, des chercheurs universitaires.
PUBLIE LE : 30/3/2016
Le recours du Maroc au démantèlement de la Mission des Nations unies
pour l'organisation du référendum d'autodétermination au Sahara
Occidental (Minurso) est motivé par "ses appréhensions grandissantes
quant à l'élargissement de la mission de la Minurso au contrôle des
droits de l'Homme, se sont accordés à dire, mardi à Alger, des
chercheurs universitaires. Lors d'une conférence sous le thème
"Tentative du Maroc de saper le processus de paix et de décolonisation
au Sahara occidental à travers le démantèlement de la Minurso", M.
Amari Tahar Eddine, professeur de Droit à l'université de Tizi Ouzou, a
estimé que "la décision du Maroc de démanteler la Minurso est motivée
par ses craintes de l'élargissement de la mission de la Minurso à la
surveillance des droits de l'Homme et par conséquent la mise à nu des
violations et des crimes commis par l'occupant marocain à l'encontre du
peuple sahraoui". Le professeur Amari a affirmé qu'en démantelant la
Minurso, le Maroc "détourne les discussions sur l'élargissement de la
mission de la Minurso au contrôle des droits de l'Homme vers la
redynamisation de cette mission onusienne". Il a précisé qu'entre
autres raisons qui ont poussé le Maroc à prendre cette décision "le
coup dur" qu'il a essuyé sur le plan économique à travers l'annulation
par la Cour européenne de l'accords agricole entre le Maroc et l'Union
européenne (UE) en raison de l'exploitation illicite des ressources
naturelles sahraouies ce qui confirme l'"absence de souveraineté du
Maroc sur le Sahara Occidental". Il a déploré également la position du
Conseil de sécurité à l'égard du Maroc sur la MINURSO qui "'na pas été
ferme". Pour sa part, l'enseignant chercheur à l'université Alger 3,
Ahmed Kateb, a affirmé lors d'une conférence organisée par le Collectif
national des journalistes solidaires avec le peuple sahraoui" qu'"il
existait une tentative de vider la mission de la MINURSO de son
contenu. Le Maroc a tenté de confiner cette dernière dans la
surveillance du cessez-le-feu et les opérations de déminage dans la
région alors qu'elle a été instituée pour l'organisation d'un
référendum d'autodétermination au Sahara Occidental". "La MINURSO est la
seule instance onusienne dans le monde qui ne veille pas à la
surveillance des droits de l'Homme", a-t-il tenu à faire remarquer. Dans
ce cadre, le chargé d'affaires à l'ambassade sahraouie à Alger,
Mohamed Cheikh, a estimé que "la décision du Maroc est un grave
précédent et nous la considérons comme une déclaration de guerre".
"Nous avons accepté de signer la décision de création de la Minurso
pour l'organisation du referendum d'autodétermination, mais le Maroc
veut limiter sa mission au contrôle du cessez-le-feu", a-t-il dit.
Concernant les déclarations du Maroc à l'encontre du secrétaire général
de l'ONU Ban Ki-moon, M. Cheikh a indiqué que ces agissements "ne sont
qu'un prétexte du Maroc pour faire durer son occupation du Sahara
Occidental".
"Le peuple sahraoui veut une solution immédiate, et si le
conseil de sécurité n'assume ses responsabilités, il reprendra la lutte
armée", a-t-il ajouté. De son coté, le représentant du collectif
national des journalistes solidaires avec le peuple sahraoui Mustapha
Ait Mouhoub a indiqué que " la décision du Maroc de se retirer de la
Minurso est très grave, car le contrôle du cessez-le-feu ne sera pas
garanti, ce qui constitue une menace pour la stabilité de la région"
estimant que le Maroc profite des développements dans la région pour
attiser les tensions". "Il est impossible de trouver une solution juste
à la question du Sahara occidental sans passer par l'organisation d'un
referendum d'autodétermination". Le Maroc qui a procédé à l'expulsion
de 73 membres des effectifs civils de la Minurso s'est également
attaqué dernièrement à la composante miliaire de cette mission en
fermant le bureau de liaison militaire de l'ONU à Dakhla dans les
territoires occupés
www.elmoudjahid.com/fr/actualites/92395
Il
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