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samedi 22 octobre 2011

Tension à Safi où la police est accusée d’avoir tué un chômeur-militant

    Par Maghrebémergent,15/10/2011


Mohamed Boudouroua, mort en sit-in à l'agence pour l'emploi (dr)

La situation était tendue hier vendredi à Safi où Mohamed Boudouroua, chômeur-diplômé, militant du mouvement du 20 février a été tué à la suite d’une intervention de la police pour mettre fin à une occupation du toit de l’agence de chômage. La version de la police, un suicide, est très vivement contestée par sa famille et ses amis.

« Nous sommes tous des Chahid Mohamed Boudouroua ». En peu de temps, plus de 5200 internautes sont devenus membresde la page Facebook consacrée à Mohamed Boudouroua, chômeur de 38 ans, militant du mouvement du 20 février, tué jeudi, alors qu’il participait à un sit-in, à Safi, à 300 km au sud de la capitale. Mohamed Boudouroua, licencié en littérature et technicien spécialisé en électricité industrielle, occupait, avec trois autres militants-chômeurs, le toit de l’agence nationale de promotion de l’emploi et des compétences (Anapec). Dans la nuit du mercredi à jeudi, la police a débarqué en force pour déloger les chômeurs. Selon la version officielle de la police marocaine, relayée par l’agence MAP, Boudouroua se serait jeté « lui-même » du toit de l’immeuble et il avait menacé de se suicider en s’aspergeant d’un liquide inflammable. La version des amis de Mohamed Boudouroua est très différente. Selon Hakim Sikouk, professeur de philosophie et militant à l’Association marocaine des droits de l'homme (AMDH), Mohamed Boudaroua « est décédé, poussé par un policier [...], en tombant du toit de l'immeuble ». Un autre témoin fait état d’une provocation verbale d’un policier qui a lancé au groupe en sit-in : « que le meilleur d'entre vous se brûle ou se jette si vous êtes courageux ». Les policiers sont ensuite montés sur le toit, l’un d’eux a poussé Mohamed Boudouroua qui est tombé sur sa tête. Ses trois compagnons ont été menottés, interrogés avant d’être abandonnés à plusieurs kilomètres, au nord de la ville de Safi.

Le deuxième mort à Safi
La famille et les proches de Boudouroua soulignent que le toit de l’Anapec où se trouvait Mohamed n’était pas très élevé et se situait à 2,5 mètres du sol et que cela rend improbable la thèse d’un acte suicidaire avancé par les policiers. La famille a donc refusé d’enterrer Mohamed Boudouroua et demande des poursuites contre les policiers qui sont, selon elle, responsables de sa mort. L’association marocaine des droits de l’homme (AMDH) souligne que Mohamed Boudouroua, est la seconde personne tuée à Safi depuis le début du mouvement du 20 février. Elle rappelle que Safi a été, le 29 mai dernier, le théâtre d’une attaque violente contre les citoyens et que certains d’entre eux avaient été torturés. « Ce qui a entrainé la mort de Kamel Laamari, le 2 juin ». L’AMDH souligne que « la vérité sur sa mort n’a pas été faite » et que « les responsables n’ont pas été jugés » ce qui consacre « la logique de l’impunité qui règne dans notre pays et qui va à l’encontre de l’Etat de droit ». Les autorités marocaines ont annoncé avoir ouvert une enquête. Sur Facebook, la photo du chef de la police de Safi, Mohamed Ali Al-Hamed circule. Une page dans laquelle un photomontage le montre avec une corde au cou a été créée pour réclamer son jugement.


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