par Cécile Thimoreau Directrice d’ECPM (Ensemble contre la peine de mort), 21/6/2009
Depuis l’avènement de sa majesté le Roi Mohamed VI, le Maroc a notoirement mis le cap vers un plus grand respect des droits humains. La création de l’Instance Equité et réconciliation (IER), chargée d’une relecture objective des années de plomb, en est une des preuves les plus tangibles. Vingt-trois mois d’enquête ajoutés à l’audition de milliers de témoins ont permis à l’IER de tirer les enseignements des débordements commis par l’État depuis l’indépendance, de dédommager les victimes et enfin de formuler une série de recommandations.
Des recommandations positives
L’ensemble de ces recommandations a été accepté par le Roi et notamment celle qui préconise la ratification du deuxième protocole facultatif du Pacte international des droits civils et politiques (PIDCP), le seul traité universel à interdire les exécutions et à prévoir l’abolition totale de la peine de mort.
D’autres recommandations de l’IER comme le droit de grève, la liberté d’association, ainsi que la liberté de manifester sont désormais des acquis dans le royaume : alors pourquoi la peine de mort n’est-elle toujours pas abolie, ni même en passe de l’être ?
ECPM a mené du 24 au 30 mai une mission de plaidoyer auprès des autorités pour tenter de répondre à cette question et de définir des stratégies d’actions. Une vingtaine de rencontres officielles, avec les présidents des différents groupes parlementaires, le président de la Chambre des représentants, le ministre de la Justice, le chef de cabinet du Premier ministre, le directeur de l’administration pénitentiaire, la présidente des victimes des attentats de Casablanca, un procureur général du Roi auprès de la Cour ont permis d’ouvrir des pistes d’analyse face à la position ambiguë du pays.
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