EL AAYOUN OCCUPEE, 5/1/2017 -
L'arrêt de la Cour de Justice de l'Union européenne (CJUE) qui a conclu que les accords d'association et de libéralisation entre l'UE et le Maroc ne sont pas applicables au Sahara occidental, "confirme le consensus international sur le statut juridique du Sahara occidental", soutenant le droit des Sahraouis à l'autodétermination, a souligné l'universitaire américain Stephen Zunes.
L'arrêt de la Cour de Justice de l'Union européenne (CJUE) qui a conclu que les accords d'association et de libéralisation entre l'UE et le Maroc ne sont pas applicables au Sahara occidental, "confirme le consensus international sur le statut juridique du Sahara occidental", soutenant le droit des Sahraouis à l'autodétermination, a souligné l'universitaire américain Stephen Zunes.
Dans une interview récente avec l'Association pour le suivi des
ressources et pour la protection de l'environnement au Sahara occidental
(AMRPENWS), M. Zunes, spécialiste notamment des questions relatives au
Moyen-Orient, a rappelé que la Cour européenne de justice qui a jugé,
fin décembre, que l'accord de libre échange UE-Maroc et l'accord
d'association UE-Maroc ne sont pas applicables au Sahara occidental
"reconnaît le statut séparé et distinct garanti au territoire du Sahara
occidental", en vertu de la charte des Nations unies.
De plus, la CJUE juge, selon l'universitaire américain, qu'"il est inacceptable que le terme territoire du Royaume du Maroc qui définit le champ d'application territoriale des accords d'association et de libéralisation, englobe le Sahara occidental". Cela confirme l'avis juridique de l'avocat général de la CJUE, Melchior Wathelet, selon laquelle "le Sahara occidental "ne peut être considéré comme un territoire marocain", a-t-il dit.
De plus, la CJUE juge, selon l'universitaire américain, qu'"il est inacceptable que le terme territoire du Royaume du Maroc qui définit le champ d'application territoriale des accords d'association et de libéralisation, englobe le Sahara occidental". Cela confirme l'avis juridique de l'avocat général de la CJUE, Melchior Wathelet, selon laquelle "le Sahara occidental "ne peut être considéré comme un territoire marocain", a-t-il dit.
Cette décision confirme aussi "le consensus international de longue date
sur le statut juridique du Sahara occidental et l'opposition du peuple
sahraoui à l'occupation marocaine", a ajouté M. Zunes, co-auteur avec
Jacob Mundy, d'un livre sur la question sahraouie.
Pour l'analyste politique américain, les produits provenant des
territoires sahraouis occupés ne peuvent désormais porter le label "Made
in Maroc", à la suite de l'arrêt de la CJUE, ce qui constitue "un
revers majeur aux efforts du royaume marocain pour légitimer son
occupation".
Par ailleurs, Stephen Zunes a appelé les Sahraouis à "intensifier" leur
lutte pacifique pour obtenir davantage de soutien international,
soulignant que la résistance pacifique "est l'unique moyen" pour mettre
en évidence les violations systématiques du droit international
humanitaire par les forces d'occupation marocaines.
La lutte pacifique, insiste l'universitaire dans son interview avec
l'AMRPENWS, "fait gagner la sympathie et le soutien de la communauté
internationale, de la société civile et des organisations des droits de
l'Homme et augmentera la pression sur les gouvernements qui soutiennent
l'occupation marocaine".
A une question sur les moyens pour gagner les batailles juridiques
contre l'occupation marocaine, M. Zunes a estimé que "le fait de
disposer d'un solide fondement juridique pour s'opposer à l'exploitation
illégale des ressources naturelles au Sahara occidental pourrait
permettre aux promoteurs du droit international et des droits de l'Homme
de contester les gouvernements et les entreprises qui profitent de
l'occupation, par des campagnes de boycott et des sanctions".
Inscrit depuis 1966 sur la liste des territoires non-autonomes, donc
éligible à l'application de la résolution 1514 de l'Assemblée générale
de l'ONU portant déclaration sur l'octroi de l'indépendance aux pays et
peuples coloniaux, le Sahara occidental est la dernière colonie en
Afrique, occupée depuis 1975 par le Maroc.
Plusieurs rounds de négociations entre les parties en conflit, le Maroc
et le Front Polisario, ont été organisés sous l'égide de l'ONU. Ils
buttent sur la position de blocage de la partie marocaine, soutenue par
la France, relative à l'organisation d'un référendum pour
l'autodétermination du peuple sahraoui.
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