Bonjour à tou.te.s !
Je m'appelle Mikaël Doulson, je suis journaliste salarié dans un média associatif.
J'ai été interpellé samedi 1er octobre 2016 à 17h15 par la Police française à Calais, lors d'un rassemblement de soutien aux migrants qui vivent dans un camp surnommé "la Jungle", qui risque d'être démantelé dans les jours qui viennent.
J'ai été accusé de "participation à une manifestation illégale, avec dissimulation du visage".
Ceci alors que j'étais simplement venu à Calais pour animer des
ateliers de percussions avec les migrants, et écrire un article sur le
rassemblement, dont j'ignorais qu'il n'avait pas été autorisé. De plus,
si j'ai en effet couvert ma bouche et mon nez avec mon écharpe, c'était
pour me protéger des effets délétères des gaz lacrymogènes utilisés
massivement par la police ce jour-là, comme en atteste la vidéo
ci-dessous.
La vidéo de mon arrestation montre bien mon attitude entièrement pacifiste, non-violente, et mon intention festive, n'ayant pas vocation à troubler l'ordre public ni à menacer des biens ou des personnes : https://www.youtube.com/watch?v=BZKT_e0jDIg (à 14 min).
Par ailleurs, cette vidéo et bien d'autres montrent l'usage
disproportionné de la force (matraques, grenades de désencerclement,
gaz lacrymogènes, flash-ball) contre une population déjà fortement
discriminée, vulnérable et laissée-pour-compte :
- RT : "Calais : des faits de violences policières contre les migrants confirmés par une vidéo"
- Rue89 : "Harcèlement policier à Calais : les vidéos qui font honte"
- Libé : "La nuit à Calais, les CRS arrosent la «jungle» de lacrymogènes"
- Attaque du camp par la police le 5 janvier 2016 & le 7 janvier 2016
- "Gaze-moi ça" dit un policier parlant des migrants de Calais
- Et bien d'autres vidéos sur la chaîne YouTube de Calais Migrant Solidarity
De nombreux cas de violences policières ont été recensés par l'association Calais Migrant Solidarity :
- Rapport d’observation des violences policières à Calais depuis juin 2009 à juin 2011
- Rapport chronologique non-exhaustif des contrôles d’identité, interpellations, intimidations, fermetures de squats, etc, subis par les exilé-e-s entre novembre 2011 et avril 2014 et la synthèse du rapport
J'ai passé plus de 40 heures de Garde-à-vue dans une cellule de moins de 4 mètres carré dans
des conditions épouvantables, humiliantes et indignes de la condition
humaine : insalubrité extrême (sang et excréments maculant les murs et
le sol), privation de sommeil (lumière allumée 24h/24h), interdiction de
boire de l'eau pendant plusieurs heures, autant de pratiques relevant
de la torture psychologique, visant à briser la résistance psychologique
des prévenus avant leur passage en comparution immédiate.
J'ai également été injurié (lorsque j'ai demandé poliment à boire, on
m'a répondu "Non, et c'est moi qui décide connard !"), ce qui constitue
par ailleurs une entorse au Code de déontologie de la police nationale.
Je dois rappeler ici que la France est régulièrement condamnée par la Cour Européenne des Droits de l'Homme et d'autres instances de juridiction internationale pour
les mauvais traitements à l'égard des prisonniers et des personnes en
garde-à-vue, et pour les conditions de détention qui sont contraires au
droit international (notamment à l'article 3 de la Convention Européenne des Droits de l'Homme).
Au terme de la Garde-à-vue, je suis passé en comparution immédiate,
comme si j'étais un dangereux criminel. J'ai demandé un report du
procès pour avoir le temps de préparer ma défense avec mon avocate, et
j'ai heureusement été remis en liberté jusqu'au jour du procès.
Ainsi, mon procès aura lieu le Lundi 7 novembre 2016 à 14h, au Tribunal de Grande Instance (TGI) de Boulogne-sur-Mer (Pas-de-Calais). Adresse exacte : Place de la Résistance (la bien nommée !) - 62200 Boulogne-sur-Mer.
Dans ce cadre, je vous invite à venir nombreux et nombreuses à l'audience publique,
pour me soutenir et par là-même soutenir la cause des migrants et des
sans-papiers. Car ce procès n'est pas seulement mon procès, mais aussi
celui de toutes celles et ceux qui se battent pour défendre les libertés
fondamentales : liberté d'expression, liberté de circulation, liberté
de manifestation et de se rassembler, bref, liberté d'espérer, de
s'organiser et d'essayer de construire ensemble un monde meilleur.
Le 7 novembre à partir de 12h, un repas partagé autogéré
sera organisé sur la place devant le Tribunal, afin de faire
connaissance avant le procès. L'idée est simple : chacun.e amène quelque
chose à manger ou à boire, et on partage !
Merci de faire circuler cette pétition dans vos
réseaux militants, auprès de vos amis, des membres de votre famille, des
médias (alternatifs ou non), etc. afin de me soutenir, et demander
au Procureur et au Tribunal de Grande Instance de Boulogne-sur-Mer
l'abandon des charges qui pèsent sur moi.
Vous pouvez aussi m'aider à payer une partie des frais de mon procès (frais d'avocat, frais administratifs, amende éventuelle...) en ligne, ou par virement direct : IBAN : FR76 1350 6100 0090 7173 6800 164 et BIC : AGRIFRPP835. Banque : Crédit Agricole de Nîmes. Titulaire du compte : Mr MIKAEL DOULSON. Merci d'avance !
Si vous voulez, vous pouvez aussi m'écrire à l'adresse suivante : soutienamikael@riseup.net.
Continuons de nous battre au quotidien, et n'oublions pas le bon mot de Guy Bedos : "La liberté ne s'use que si l'on ne s'en sert pas".
Merci infiniment, la lutte continue,
Mikaël Doulson Alberca
Cette pétition sera remise à:
- Tribunal de Grande Instance de Boulogne-sur-Mer
Tribunal de Grande Instance de Boulogne-sur-Mer - Procureur de la République à Boulogne-sur-mer
Procureur de la République à Boulogne-sur-mer - Ministre de l'Intérieur de France
Bernard Cazeneuve
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire