L'étau se resserre autour du Maroc, dont
l'isolement international se fait sentir de plus en plus après l'appel
de l'UA à la nécessité, pour le peuple sahraoui, de jouir pleinement de
ses droits légitimes, et voilà que le Conseil de sécurité vient
d'appeler, à son tour, à la nécessaire reprise des négociations entre
Rabat et le Front Polisario, afin de parvenir à l'organisation d'un
référendum d'autodétermination du peuple sahraoui.
PUBLIE LE : 30/7/2016
Le Conseil de sécurité a appelé, il y a deux jours, à la reprise des
négociations entre le Front Polisario et le Maroc. Les membres du CS ont
été unanimes quant à l'impérative relance des négociations directes
entre les parties au conflit afin de parvenir à une solution politique
qui pourvoie au droit du peuple sahraoui à
l'autodétermination.
Le dernier sommet de l'UA (17-18 juillet à Kigali) a été une occasion pour l'organisation continentale de réaffirmer sa position immuable vis-à-vis de la cause sahraouie appelant à l'organisation d'un référendum d'autodétermination du peuple sahraoui. Pour ce faire, le Conseil de sécurité a mis l'accent sur la nécessité de permettre à la Mission des Nations unies pour l'organisation d'un référendum au Sahara occidental (MINURSO) d'accomplir pleinement ses missions et de reprendre ses activités dans les plus brefs délais. «Nous sommes prêts à répondre positivement à la demande du Secrétaire général et de son envoyé spécial (pour la relance des négociations), mais Christopher Ross nous a fait part des difficultés qu'il éprouvait à obtenir la coopération du Maroc pour la relance du processus des négociations», avait déclaré, mercredi dernier, le représentant sahraoui auprès de l'ONU, Ahmed Boukhari.
Retour de la MINURSO
Le Maroc s'est conformé à la résolution du Conseil de sécurité concernant le retour de la MINURSO dans les territoires sahraouis occupés, alors qu'il avait auparavant affirmé que sa décision était «souveraine et irréversible».
Les Nations unies avaient annoncé, la semaine écoulée, le retour du premier groupe de la composante civile de la MINURSO à Laâyoune occupée, dans l'attente d'une reprise progressive de ses activités. Cependant, le Conseil de sécurité n'était pas parvenu, lors de sa dernière réunion, à fixer une date pour le retour du reste du personnel de la mission.
Selon des rapports onusiens, la MINURSO n'a pas encore repris ses activités, en dépit de l'expiration des délais fixés à Rabat à cet égard. Le ministre d'État et Conseiller à la présidence de la République sahraouie, El-Béchir Mustapha, a souligné que la politique de retour par groupe de la composante de la MINURSO, à laquelle recourt le Maroc, est contraire à la décision du Conseil de sécurité.
Le Maroc avait expulsé, en mars dernier, 75 membres de la composante civile de la MINURSO, en réaction aux déclarations du Secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, lors de sa tournée dans les camps des réfugiés sahraouis, dans lesquelles il avait qualifié la situation au Sahara occidental d’«occupation».
La partie sahraouie disponible à faire la « paix »
Les autorités sahraouies ont exprimé leur disponibilité à faire la «paix» avec le Maroc, pour peu que ce dernier respecte les droits du peuple sahraoui. Le ministre sahraoui des Affaires étrangères avait déclaré que la partie sahraouie «est disposée à faire la paix avec le Royaume du Maroc et à s'asseoir à la table du dialogue pour peu qu'il s'engage à respecter les droits du peuple sahraoui et les frontières de l'État sahraoui». Concernant l'annonce par le Maroc de son intention d'adhérer à l'UA, le ministre sahraoui des Affaires étrangères a écarté toute «bonne intention» ou toute «volonté politique réelle» de la part du Maroc, estimant que cette décision n'était autre qu'une «manœuvre visant à gagner du temps au moment où le Maroc fait l'objet d'un isolement sur la scène internationale du fait du non-respect de ses engagements conclus avec la partie sahraouie, à savoir l'accord de paix de 1991, connu sous le nom de plan de règlement qui a donné naissance à la MINURSO».
«Au plan interne, le Maroc s'adonne à une campagne de désinformation au sujet du retour des membres de la MINURSO, faisant croire à l'opinion publique marocaine que son éventuelle adhésion à l'UA serait une victoire éclatante qui mènerait à l'expulsion de la République sahraouie», a-t-il poursuivi. Il a ajouté que «l'objectif de l'Union africaine consiste à rassembler les pays africains et non à les diviser, mais le Maroc s'emploie, à travers sa tentative d'expulsion d'un État membre, en l'occurrence le Sahara occidental, à diviser l'Union».
La commission de l'UA «voudrait rappeler que l'Acte constitutif ne contient pas de disposition relative à l'expulsion d'un membre quelconque de l'Union», conclut le communiqué de l'UA, a conclut jeudi un communiqué de l'UA. Inscrit depuis 1966 sur la liste des territoires non autonomes, et donc éligible à l'application de la résolution 1514 du Conseil de sécurité portant déclaration sur l'octroi de l'indépendance aux pays et peuples coloniaux, le Sahara occidental est la dernière colonie en Afrique, occupée depuis 1975 par le Maroc.
Prisonniers politiques : Amnesty International plaide pour un procès civil équitable
L’organisation des droits de l’Homme, Amnesty International (AI) a plaidé, mercredi, pour un procès équitable, conforme aux normes internationales, pour les prisonniers politiques sahraouis du groupe de Gdeim Izik, détenus arbitrairement par les autorités d’occupation marocaines.
Après un premier procès en 2013, entaché d’irrégularités, devant un tribunal militaire, le nouveau procès devant un civil devrait être "équitable, conforme aux normes internationales, basé sur une enquête impartiale", a souligné l’ONG.
Amnesty International a indiqué qu’un nouveau procès devant un tribunal civil des 25 accusés, dont 21 purgeant de longues peines dans le cadre des manifestations de 2010 au Sahara occidental, "était attendu depuis longtemps".
La directrice adjoint d'Amnesty International pour le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord, Magdalena Mughrabi, a déclaré qu’un nouveau procès pour ces détenus sahraouis, "emprisonnés il y a plus de cinq ans et injustement condamnés à des peines de prison lourdes en 2013, offre une lueur d'espoir que justice va peut être, enfin, être rétablie". Elle a rappelé que ces citoyens sahraouis avaient été jugés et condamné dans un procès militaire injuste "fondé sur des preuves insuffisantes et douteuses, entachées par des allégations et des révélations soutirées sous la torture", ajoutant que c’était "une erreur choquante de justice" qui devrait être rattrapée. Pour rappel l’ONG avait demandé aux autorités marocaines, à maintes reprises, de libérer les prisonniers sahraouis et de leur accorder un nouveau procès civil équitable.
"Les autorités marocaines doivent maintenant veiller à ce qu'ils bénéficient d'un nouveau procès équitable conforme aux normes internationales et exclu de toutes les révélations faites sous la torture et autres mauvais traitements, et après une enquête impartiale", a soutenu Magdalena Mughrabi. Elle a jugé essentiel que le tribunal civil respecte la présomption d’innocence, et qu’il accorde aux prisonniers sahraouis dans cette affaire, la libération, "à moins qu'un juge détermine qu'il existe des motifs valables de les détenir".
En Novembre 2010, des affrontements ont éclaté au Sahara occidental, lorsque les forces de sécurité marocaines ont démantelé un camp sahraoui à Gdeim Izik où des milliers de Sahraouis manifestaient pour des revendications sociales et économiques. Des centaines de sahraouis ont été arrêtés et 25 d'entre eux ont été condamnés par un tribunal militaire, dont 21 sont encore en prison. Ils purgent de lourdes peines d'emprisonnement allant de 20 ans à la perpétuité. Les prisonniers politiques sahraouis avaient mené plusieurs fois, des grèves de la faim pour protester contre leur incarcération arbitraire et leur jugement inéquitable.
Des organisations internationales, ainsi que les familles des prisonniers avaient, à plusieurs occasions, demandé un autre procès, appelant à l'application du droit international dans ce dossier, puisqu’il s'agit de détenus politiques liés à la question sahraouie qui est gérée par l'Organisation des Nations unies (ONU).
Même le Haut Commissariat de l'ONU aux droits de l'homme avait exprimé son inquiétude face aux rapports attestant que les accusés sahraouis avaient été torturés et maltraités pendant leur détention provisoire.
"Le recours aux tribunaux militaires ou d'exception pour juger des civils soulève de sérieux problèmes quant à l'équité, l'impartialité et l'indépendance de l'appareil de justice" avait déclaré le porte-parole du Haut Commissariat onusien.
Trois ans après le verdict du procès, la cour de cassation marocaine, a ordonné la tenue d’un nouveau procès devant une juridiction civile, selon le représentant du Front Polisario à Londres, Mohamed Limam.
Le dernier sommet de l'UA (17-18 juillet à Kigali) a été une occasion pour l'organisation continentale de réaffirmer sa position immuable vis-à-vis de la cause sahraouie appelant à l'organisation d'un référendum d'autodétermination du peuple sahraoui. Pour ce faire, le Conseil de sécurité a mis l'accent sur la nécessité de permettre à la Mission des Nations unies pour l'organisation d'un référendum au Sahara occidental (MINURSO) d'accomplir pleinement ses missions et de reprendre ses activités dans les plus brefs délais. «Nous sommes prêts à répondre positivement à la demande du Secrétaire général et de son envoyé spécial (pour la relance des négociations), mais Christopher Ross nous a fait part des difficultés qu'il éprouvait à obtenir la coopération du Maroc pour la relance du processus des négociations», avait déclaré, mercredi dernier, le représentant sahraoui auprès de l'ONU, Ahmed Boukhari.
Retour de la MINURSO
Le Maroc s'est conformé à la résolution du Conseil de sécurité concernant le retour de la MINURSO dans les territoires sahraouis occupés, alors qu'il avait auparavant affirmé que sa décision était «souveraine et irréversible».
Les Nations unies avaient annoncé, la semaine écoulée, le retour du premier groupe de la composante civile de la MINURSO à Laâyoune occupée, dans l'attente d'une reprise progressive de ses activités. Cependant, le Conseil de sécurité n'était pas parvenu, lors de sa dernière réunion, à fixer une date pour le retour du reste du personnel de la mission.
Selon des rapports onusiens, la MINURSO n'a pas encore repris ses activités, en dépit de l'expiration des délais fixés à Rabat à cet égard. Le ministre d'État et Conseiller à la présidence de la République sahraouie, El-Béchir Mustapha, a souligné que la politique de retour par groupe de la composante de la MINURSO, à laquelle recourt le Maroc, est contraire à la décision du Conseil de sécurité.
Le Maroc avait expulsé, en mars dernier, 75 membres de la composante civile de la MINURSO, en réaction aux déclarations du Secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, lors de sa tournée dans les camps des réfugiés sahraouis, dans lesquelles il avait qualifié la situation au Sahara occidental d’«occupation».
La partie sahraouie disponible à faire la « paix »
Les autorités sahraouies ont exprimé leur disponibilité à faire la «paix» avec le Maroc, pour peu que ce dernier respecte les droits du peuple sahraoui. Le ministre sahraoui des Affaires étrangères avait déclaré que la partie sahraouie «est disposée à faire la paix avec le Royaume du Maroc et à s'asseoir à la table du dialogue pour peu qu'il s'engage à respecter les droits du peuple sahraoui et les frontières de l'État sahraoui». Concernant l'annonce par le Maroc de son intention d'adhérer à l'UA, le ministre sahraoui des Affaires étrangères a écarté toute «bonne intention» ou toute «volonté politique réelle» de la part du Maroc, estimant que cette décision n'était autre qu'une «manœuvre visant à gagner du temps au moment où le Maroc fait l'objet d'un isolement sur la scène internationale du fait du non-respect de ses engagements conclus avec la partie sahraouie, à savoir l'accord de paix de 1991, connu sous le nom de plan de règlement qui a donné naissance à la MINURSO».
«Au plan interne, le Maroc s'adonne à une campagne de désinformation au sujet du retour des membres de la MINURSO, faisant croire à l'opinion publique marocaine que son éventuelle adhésion à l'UA serait une victoire éclatante qui mènerait à l'expulsion de la République sahraouie», a-t-il poursuivi. Il a ajouté que «l'objectif de l'Union africaine consiste à rassembler les pays africains et non à les diviser, mais le Maroc s'emploie, à travers sa tentative d'expulsion d'un État membre, en l'occurrence le Sahara occidental, à diviser l'Union».
La commission de l'UA «voudrait rappeler que l'Acte constitutif ne contient pas de disposition relative à l'expulsion d'un membre quelconque de l'Union», conclut le communiqué de l'UA, a conclut jeudi un communiqué de l'UA. Inscrit depuis 1966 sur la liste des territoires non autonomes, et donc éligible à l'application de la résolution 1514 du Conseil de sécurité portant déclaration sur l'octroi de l'indépendance aux pays et peuples coloniaux, le Sahara occidental est la dernière colonie en Afrique, occupée depuis 1975 par le Maroc.
Prisonniers politiques : Amnesty International plaide pour un procès civil équitable
L’organisation des droits de l’Homme, Amnesty International (AI) a plaidé, mercredi, pour un procès équitable, conforme aux normes internationales, pour les prisonniers politiques sahraouis du groupe de Gdeim Izik, détenus arbitrairement par les autorités d’occupation marocaines.
Après un premier procès en 2013, entaché d’irrégularités, devant un tribunal militaire, le nouveau procès devant un civil devrait être "équitable, conforme aux normes internationales, basé sur une enquête impartiale", a souligné l’ONG.
Amnesty International a indiqué qu’un nouveau procès devant un tribunal civil des 25 accusés, dont 21 purgeant de longues peines dans le cadre des manifestations de 2010 au Sahara occidental, "était attendu depuis longtemps".
La directrice adjoint d'Amnesty International pour le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord, Magdalena Mughrabi, a déclaré qu’un nouveau procès pour ces détenus sahraouis, "emprisonnés il y a plus de cinq ans et injustement condamnés à des peines de prison lourdes en 2013, offre une lueur d'espoir que justice va peut être, enfin, être rétablie". Elle a rappelé que ces citoyens sahraouis avaient été jugés et condamné dans un procès militaire injuste "fondé sur des preuves insuffisantes et douteuses, entachées par des allégations et des révélations soutirées sous la torture", ajoutant que c’était "une erreur choquante de justice" qui devrait être rattrapée. Pour rappel l’ONG avait demandé aux autorités marocaines, à maintes reprises, de libérer les prisonniers sahraouis et de leur accorder un nouveau procès civil équitable.
"Les autorités marocaines doivent maintenant veiller à ce qu'ils bénéficient d'un nouveau procès équitable conforme aux normes internationales et exclu de toutes les révélations faites sous la torture et autres mauvais traitements, et après une enquête impartiale", a soutenu Magdalena Mughrabi. Elle a jugé essentiel que le tribunal civil respecte la présomption d’innocence, et qu’il accorde aux prisonniers sahraouis dans cette affaire, la libération, "à moins qu'un juge détermine qu'il existe des motifs valables de les détenir".
En Novembre 2010, des affrontements ont éclaté au Sahara occidental, lorsque les forces de sécurité marocaines ont démantelé un camp sahraoui à Gdeim Izik où des milliers de Sahraouis manifestaient pour des revendications sociales et économiques. Des centaines de sahraouis ont été arrêtés et 25 d'entre eux ont été condamnés par un tribunal militaire, dont 21 sont encore en prison. Ils purgent de lourdes peines d'emprisonnement allant de 20 ans à la perpétuité. Les prisonniers politiques sahraouis avaient mené plusieurs fois, des grèves de la faim pour protester contre leur incarcération arbitraire et leur jugement inéquitable.
Des organisations internationales, ainsi que les familles des prisonniers avaient, à plusieurs occasions, demandé un autre procès, appelant à l'application du droit international dans ce dossier, puisqu’il s'agit de détenus politiques liés à la question sahraouie qui est gérée par l'Organisation des Nations unies (ONU).
Même le Haut Commissariat de l'ONU aux droits de l'homme avait exprimé son inquiétude face aux rapports attestant que les accusés sahraouis avaient été torturés et maltraités pendant leur détention provisoire.
"Le recours aux tribunaux militaires ou d'exception pour juger des civils soulève de sérieux problèmes quant à l'équité, l'impartialité et l'indépendance de l'appareil de justice" avait déclaré le porte-parole du Haut Commissariat onusien.
Trois ans après le verdict du procès, la cour de cassation marocaine, a ordonné la tenue d’un nouveau procès devant une juridiction civile, selon le représentant du Front Polisario à Londres, Mohamed Limam.
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