Les militants sahraouis
des droits de l’Homme ont continué d’être la "cible de la répression"
durant l’année 2015, par les autorités marocaines qui ont "souvent
utilisé une force excessive", a affirmé le rapport 2015/2016 d’Amnesty
International, rendu public mercredi.
"Les militants sahraouis qui prônaient l’autodétermination du Sahara Occidental et dénonçaient les atteintes aux droits humains continuaient d’être la cible de répression par le Maroc", a rapporté l’ONG.
Pour preuve, Amnesty International souligne que les autorités marocaines ont "dispersé les manifestations, en utilisant souvent une force excessive, et ont engagé des poursuites pénales contre les protestataires".
Le rapport indique, à cet égard, que des prisonniers sahraouis ont observé des grèves de la faim pour protester contre la torture et les mauvais traitements.
Il est également relevé que les autorités marocaines ont "restreint l’accès au Sahara Occidental occupé des journalistes, défenseurs des droits humains et militants étrangers" et que "certains se sont vu refuser l’entrée sur le territoire et d’autres ont été expulsés".
Par ailleurs, le rapport note que plus de deux ans après son
arrestation, Mbarek Daoudi, un militant pour l’autodétermination du
Sahara Occidental, a été condamné à une peine de cinq ans
d’emprisonnement pour "possession de munitions sans permis et tentative
de fabrication d’arme".
Des chefs d’accusation "apparemment motivés par des considérations politiques", relève l’organisation.
Amnesty rappelle qu’après son arrestation en septembre 2013, les
policiers qui l’interrogeaient l’avaient "contraint sous la torture à
signer une déclaration le mettant en cause".
Le cas de Hamza Ljoumai, condamné en décembre à deux ans
d’emprisonnement après avoir participé à une manifestation en faveur de
l’autodétermination en 2013, a également été cité.
Amnesty rapporte que ce militant Sahraoui a déclaré que des policiers
l’avaient torturé pendant sa garde à vue et l'avaient forcé à signer un
procès-verbal d’interrogatoire qu’il n’avait pas été autorisé à lire.
D’autres victimes de "violations graves" des droits de l’homme ont été
mentionnées dans le rapport, de même que les "restrictions" imposées à
des organisations Sahraouies des droits de l’homme, à l’image de
l’Association sahraouie des victimes des violations graves des droits de
l’homme commises par l’Etat marocain (ASVDH).
L'ONG a en outre relevé qu’en avril, le Conseil de sécurité des Nations
Unies a renouvelé pour un an le mandat de la Mission des Nations unies
pour l’organisation d’un référendum au Sahara occidental (MINURSO), mais
"une fois encore sans y ajouter de mécanisme de surveillance de la
situation des droits humains". (SPS)
020/090/700 241155 FEV 016 SPS
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