Par Fares Chahine, El Watan, 28/8/2014
Le cessez-le-feu, survenu au 51e jour de l’agression israélienne la plus sanglante et la plus destructrice contre la bande de Ghaza et sa population, a vraisemblablement donné le coup d’envoi à une nouvelle étape dans l’histoire de la lutte du peuple palestinien pour sa liberté et son indépendance.
Celle-ci a été marquée par des pertes humaines énormes, 2145 morts et
plus de 11 100 blessés, en grande majorité des civils. De vastes
destructions dans les infrastructures de base, ainsi que de biens de
citoyens, maisons, fermes agricoles, usines, ateliers, magasins,
véhicules, etc. Mais aussi par une résistance armée qui a montré des
capacités formidables, dans les combats terrestres proches, dans les
opérations derrière les lignes ennemies, et même en profondeur du
territoire israélien.
Une résistance qui a pu faire mal à une armée réputée invincible, en tuant plus de 64 de ses soldats et officiers et en excluant plusieurs centaines du champ de bataille qu’ils ont dû quitter pour cause de blessures. Une résistance qui a pu conserver sa capacité de tirs de roquettes et de missiles jusqu’à la dernière minute. L’un des objectifs déclarés de cette agression était la destruction des infrastructures de base de la résistance palestinienne et sa capacité à tirer des roquettes et des missiles contre le territoire israélien.
Malgré sa puissance de feu extraordinaire, ses armes sophistiquées et le déséquilibre flagrant en sa faveur, devant les moyens presque rudimentaires dont dispose la résistance, l’armée israélienne a subi un échec cuisant. Les hommes de la résistance l’ont empêchée de réaliser sa mission. Les missiles continuaient de tomber jusqu’à la dernière minute sur des villes auparavant jamais dérangées dans les conflits qui opposaient Israël à ses voisins, comme Tel-Aviv et Haïfa.
Pour tout cela et même si les conditions palestiniennes pour l’instauration d’un cessez-le-feu n’ont pas été totalement satisfaites, les Palestiniens sont descendus en masse mardi, dès 19h, heure locale de l’entrée en vigueur du cessez-le-feu, fêter ce qui a été qualifié de victoire de la résistance palestinienne et du peuple palestinien de la bande de Ghaza, qui a réussi à garder son équilibre et son soutien à la résistance malgré tout ce qu’il a enduré durant cette agression. Des dizaines de milliers de citoyens, des femmes, des hommes, des enfants et des personnes âgées ont déferlé dans les rues des villes et localités de l’enclave palestinienne, dont aucune partie n’a échappé à la folie destructrice de l’armée israélienne.
Les drapeaux palestiniens flottent
Des «Allah akbar» fusaient des minarets des mosquées non atteintes par les bombardements israéliens, des youyous étaient entendus partout. Des dizaines de milliers de coups de feu sortaient des kalachnikovs réservées à des combats de rue probables, au cas où l’armée israelienne aurait choisi d’investir les villes de la bande de Ghaza. Choix qu’elle a exclu pour les dangers qu’aurait représenté un tel engluement dans le bourbier ghazaoui. Des feux d’artifice illuminaient le ciel obscur de la bande de Ghaza privée d’électricité. Des cortèges de véhicules usant du klaxon se mêlaient aux piétons qui avaient envahi les rues. Les drapeaux palestiniens flottaient aux côtés des bannières de toutes les factions palestiniennes. La fin du cauchemar vécu par une population fatiguée mais heureuse était bien visible.
«Je sais que nous avons perdu des êtres chers, que les dégâts matériels sont énormes, mais nous avons le droit de célébrer la victoire de notre peuple en premier, qui, malgré tous les malheurs n’a pas flanché, ainsi que la résistance qui a réussi à vaincre l’arrogance de l’armée d’occupation en la privant de tout acquis palpable et lui faisant subir de grosses pertes», nous a dit un père de famille accompagné de sa femme et de ses trois enfants, un garçon de 10 ans et deux filles de 8 et 5 ans. Ils portaient tous des drapeaux palestiniens en plein centre-ville de Ghaza. «Aujourd’hui, c’est la fête, mais dès demain, il faudra commencer à colmater les blessures des victimes de cette agression à laquelle on n’avait jamais eu affaire auparavant.
Les véritables héros de cette confrontation sont ceux que vous voyez autour de vous. Ils ont perdu des proches, des maisons et d’autres biens, mais ils n’ont jamais plié», nous a déclaré Oum Ahmad, une femme de 50 ans de Chedjaiya, le quartier ghazaoui, qui a subi le plus de destructions, mêlée à des dizaines d’autres femmes ayant quitté l’école qui les abrite pour participer à la liesse populaire. La fête a duré une bonne partie de la nuit. Hier, de bon matin, la vie semblait reprendre son cours normal dans les rues de Ghaza.
La circulation était dense, les magasins étaient ouverts, les propriétaires tentaient de les nettoyer de la poussière accumulée durant cette longue fermeture. Beaucoup de familles ayant fui les localités dévastées au cours de l’opération terrestre ont commencé à y retourner. «Je suis de la région de Beit Hanoune, (une localité du nord de la bande de Ghaza totalement rasée par l’armée israélienne). Ma maison a été détruite, mais je préfère retourner auprès des décombres que de rester dans les centres d’accueil.
C’est devenu dangereux avec toutes ces maladies qui frappent les réfugiés. J’espère qu’avec l’aide de nos frères arabes et par mes efforts personnels, je pourrai reconstruire mon habitation. Ce sera difficile, mais comme on a pu dépasser la dure épreuve qu’était l’agression israélienne, je suis sûr qu’on réussira l’étape de la reconstruction. Mais sans aide, la tâche sera compliquée», nous a confié Ali, un enseignant de 40 ans, accompagné de sa femme et de ses 5 enfants, dont l’aîné a 16 ans à peine.
Il avait la chance de posséder un véhicule sur le toit duquel il transportait quelques matelas en éponge. Nous l’avons abordé à un croisement de route dans le quartier Ennasr, où l’aviation israélienne a pulvérisé dans la nuit de lundi à mardi un groupe de 4 tours d’habitations, privant une centaine de familles de leurs domiciles.
Hier en fin d’après-midi, la trêve était toujours respectée des deux côtés. Le gouvernement israélien a présenté l’accord de cessez-le-feu conclu grâce à la médiation égyptienne comme une victoire de l’État d’Israël sur le mouvement Hamas et les autres factions palestiniennes armées.
Il argumente par le fait qu’il n’a rien cédé à la résistance palestinienne, affirmant que son armée a réussi à asséner des coups sans précédent au mouvement Hamas. Mais il a omis de parler des objectifs qu’il s’est fixés au début de l’agression, et qu’aucun d’entre eux n’a été totalement réalisé aussi. La population israélienne n’a pas du tout le même sentiment de victoire du Premier ministre, Benyamin Netanyahu. Elle s’attendait à ce que son armée mette fin définitivement à la résistance palestinienne et une fois pour toutes. Sa déception doit être grande aujourd’hui.
Une résistance qui a pu faire mal à une armée réputée invincible, en tuant plus de 64 de ses soldats et officiers et en excluant plusieurs centaines du champ de bataille qu’ils ont dû quitter pour cause de blessures. Une résistance qui a pu conserver sa capacité de tirs de roquettes et de missiles jusqu’à la dernière minute. L’un des objectifs déclarés de cette agression était la destruction des infrastructures de base de la résistance palestinienne et sa capacité à tirer des roquettes et des missiles contre le territoire israélien.
Malgré sa puissance de feu extraordinaire, ses armes sophistiquées et le déséquilibre flagrant en sa faveur, devant les moyens presque rudimentaires dont dispose la résistance, l’armée israélienne a subi un échec cuisant. Les hommes de la résistance l’ont empêchée de réaliser sa mission. Les missiles continuaient de tomber jusqu’à la dernière minute sur des villes auparavant jamais dérangées dans les conflits qui opposaient Israël à ses voisins, comme Tel-Aviv et Haïfa.
Pour tout cela et même si les conditions palestiniennes pour l’instauration d’un cessez-le-feu n’ont pas été totalement satisfaites, les Palestiniens sont descendus en masse mardi, dès 19h, heure locale de l’entrée en vigueur du cessez-le-feu, fêter ce qui a été qualifié de victoire de la résistance palestinienne et du peuple palestinien de la bande de Ghaza, qui a réussi à garder son équilibre et son soutien à la résistance malgré tout ce qu’il a enduré durant cette agression. Des dizaines de milliers de citoyens, des femmes, des hommes, des enfants et des personnes âgées ont déferlé dans les rues des villes et localités de l’enclave palestinienne, dont aucune partie n’a échappé à la folie destructrice de l’armée israélienne.
Les drapeaux palestiniens flottent
Des «Allah akbar» fusaient des minarets des mosquées non atteintes par les bombardements israéliens, des youyous étaient entendus partout. Des dizaines de milliers de coups de feu sortaient des kalachnikovs réservées à des combats de rue probables, au cas où l’armée israelienne aurait choisi d’investir les villes de la bande de Ghaza. Choix qu’elle a exclu pour les dangers qu’aurait représenté un tel engluement dans le bourbier ghazaoui. Des feux d’artifice illuminaient le ciel obscur de la bande de Ghaza privée d’électricité. Des cortèges de véhicules usant du klaxon se mêlaient aux piétons qui avaient envahi les rues. Les drapeaux palestiniens flottaient aux côtés des bannières de toutes les factions palestiniennes. La fin du cauchemar vécu par une population fatiguée mais heureuse était bien visible.
«Je sais que nous avons perdu des êtres chers, que les dégâts matériels sont énormes, mais nous avons le droit de célébrer la victoire de notre peuple en premier, qui, malgré tous les malheurs n’a pas flanché, ainsi que la résistance qui a réussi à vaincre l’arrogance de l’armée d’occupation en la privant de tout acquis palpable et lui faisant subir de grosses pertes», nous a dit un père de famille accompagné de sa femme et de ses trois enfants, un garçon de 10 ans et deux filles de 8 et 5 ans. Ils portaient tous des drapeaux palestiniens en plein centre-ville de Ghaza. «Aujourd’hui, c’est la fête, mais dès demain, il faudra commencer à colmater les blessures des victimes de cette agression à laquelle on n’avait jamais eu affaire auparavant.
Les véritables héros de cette confrontation sont ceux que vous voyez autour de vous. Ils ont perdu des proches, des maisons et d’autres biens, mais ils n’ont jamais plié», nous a déclaré Oum Ahmad, une femme de 50 ans de Chedjaiya, le quartier ghazaoui, qui a subi le plus de destructions, mêlée à des dizaines d’autres femmes ayant quitté l’école qui les abrite pour participer à la liesse populaire. La fête a duré une bonne partie de la nuit. Hier, de bon matin, la vie semblait reprendre son cours normal dans les rues de Ghaza.
La circulation était dense, les magasins étaient ouverts, les propriétaires tentaient de les nettoyer de la poussière accumulée durant cette longue fermeture. Beaucoup de familles ayant fui les localités dévastées au cours de l’opération terrestre ont commencé à y retourner. «Je suis de la région de Beit Hanoune, (une localité du nord de la bande de Ghaza totalement rasée par l’armée israélienne). Ma maison a été détruite, mais je préfère retourner auprès des décombres que de rester dans les centres d’accueil.
C’est devenu dangereux avec toutes ces maladies qui frappent les réfugiés. J’espère qu’avec l’aide de nos frères arabes et par mes efforts personnels, je pourrai reconstruire mon habitation. Ce sera difficile, mais comme on a pu dépasser la dure épreuve qu’était l’agression israélienne, je suis sûr qu’on réussira l’étape de la reconstruction. Mais sans aide, la tâche sera compliquée», nous a confié Ali, un enseignant de 40 ans, accompagné de sa femme et de ses 5 enfants, dont l’aîné a 16 ans à peine.
Il avait la chance de posséder un véhicule sur le toit duquel il transportait quelques matelas en éponge. Nous l’avons abordé à un croisement de route dans le quartier Ennasr, où l’aviation israélienne a pulvérisé dans la nuit de lundi à mardi un groupe de 4 tours d’habitations, privant une centaine de familles de leurs domiciles.
Hier en fin d’après-midi, la trêve était toujours respectée des deux côtés. Le gouvernement israélien a présenté l’accord de cessez-le-feu conclu grâce à la médiation égyptienne comme une victoire de l’État d’Israël sur le mouvement Hamas et les autres factions palestiniennes armées.
Il argumente par le fait qu’il n’a rien cédé à la résistance palestinienne, affirmant que son armée a réussi à asséner des coups sans précédent au mouvement Hamas. Mais il a omis de parler des objectifs qu’il s’est fixés au début de l’agression, et qu’aucun d’entre eux n’a été totalement réalisé aussi. La population israélienne n’a pas du tout le même sentiment de victoire du Premier ministre, Benyamin Netanyahu. Elle s’attendait à ce que son armée mette fin définitivement à la résistance palestinienne et une fois pour toutes. Sa déception doit être grande aujourd’hui.
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