Chers amis lecteurs de solidmar,

Solidmar est fatigué ! Trop nourri ! En 8 ans d’existence il s’est goinfré de près de 14 000 articles et n’arrive plus à publier correctement les actualités. RDV sur son jumeau solidmar !

Pages

jeudi 5 juillet 2012

Effondrements de bâtiments au Maroc : Citoyens et patrimoine en grand danger

Par Ahmed Iraqi , demainonline, 28/6/2012                                       Le silence complice

Opinion. De l’effondrement à Meknès de la mosquée Bradyiine aux catastrophes similaires à Fès, et de l’effondrement de maisons à Casablanca en mai 2012 à un autre à Casablanca en juin 2012,  les catastrophes se succèdent  et la liste des victimes s’allonge.  Qui est responsable? N’est-ce pas aussi le silence et l’indifférence ?
Que se passe-t-il, par exemple, lorsque le directeur d’une institution publique qui reçoit des milliers de citoyens chaque jour, en l’occurrence la station thermale de Moulay Yacoub, tire la sonnette d’alarme après avoir reçu en 2006 deux rapports d’expertise techniques évoquant un risque d’effondrement ? Ces rapports ont été appuyés par le témoignage de l’architecte Jean Paul Ichter en Octobre 2008.

Tout le monde connait par cœur les moindres détails de ce scandale, tellement la presse en a parlé. Pourtant, les risques pour la sécurité et la santé des citoyens demeurent.

Ce qui s’est passé, c’est que le directeur de cette institution a été officiellement accusé par son hiérarchie à Rabat de manque de respect au roi et de harcèlement du roi. Paradoxalement, l’homme qui a fabriqué la fausse accusation continue d’être promu et encensé par le pouvoir suprême !

Cette attitude non seulement approuve la vengeance vis-à-vis de ce directeur qui a sonné l’alarme, mais approuve également le fait d’avorter le projet de mise à niveau et de valorisation que le même directeur avait proposé pour que la station Moulay Yacoub retrouve enfin sa vocation médicale.

D’autre part, des hommes politiques ont instrumentalisé cette affaire juste avant les dernières élections législatives en montrant une solidarité de façade et en usant d’un discours qui dénonce la corruption et l’abus de pouvoir. Une fois ministres, ils ont changé soudain d’avis et ont préféré le silence.

C’est qui est terrible dans ce type d’affaires est la continuation de ce silence. Cette omerta devient une complicité objective de la part de tous, y compris les victimes réelles ou potentielles.

Comme il ne faut faire confiance au loup pour garder les brebis, le seul espoir qui reste est que chacun assume sa part de responsabilité pour briser ce mur de silence très épais.

Ahmed Iraqi (Professeur de médecine, ancien ministre de l’Environnement, Secrétaire général adjoint du Parti Socialiste)

 http://www.demainonline.com/2012/06/28/le-silence-complice/
--------------------------------------------------------------------
Un commentaire sur demainonline
AMESLI
29 juin 2012 - 8 h 14 min

Les ruines…

Le professeur Ahmed Iraqi dénonce tout haut ce que tout le monde au Maroc pense tout bas. Venant d´un ancien ministre de l´environnement cette déclaration ouverte sonne le glas. Elle est inquiétante.

Tout d´abord au delà des stations thermales qui sont d´utilité publique aux maisons andalouses de Fèz, Rabat, Chefachaouen, Tétouan ou Salé qui menacent ruine, décrépissent ou sont vendues à bas prix à des étrangers qui les transforment en  » Riads » exotiques aux Médinas à travers tout le Royaume, tout ce patrimoine va disparaître.

Dans toutes les villes du Maroc on constate que des pans entiers de quartiers tombent chaque jour. Des vieilles maisons plusieurs fois centenaires aux mosquées ou autres monuments. En plus des constructions illégales élevées à coups de corruption chez le conseil municipal et qui enterrent des familles entières.

Le phénomène est connu. La maladie est déclarée. Le diagnostique est établi.
Mais qui prendra la responsabilité?

On constate que nous sommes en face d´un vide juridique, démocratique et citoyen. En amont, la sourde oreille ou la stratégie bien marocaine du singe qui ne veut ni entendre, ni voir ni parler. En aval une société civile castrée qui ne voit que les intérêts immédiats, le gain facile dans une atmosphère de je m´en foutisme.

Et au dessus, comme un nuage opaque, le pouvoir qui ne réalise pas que cette corruption, cet arbitraire, cette cécité vont mener nos villes anciennes et notre patrimoine vers la ruine pure et simple.

Entre le discours et le travail concret, il existe des années lumière de distance.

La réponse au professeur Iraqi est simple : Nous n´avons pas un état de droit et donc nous n´avons pas d´institutions nationales capables de résoudre ces problèmes indépendamment des intérêts de certains alors qu´il s´agit de l´intérêt de tous les citoyens.    

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire