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mercredi 27 juin 2012

Maroc : La politique et la culture des palaces

 Par Mohammed Hifad 26/6/2012

 Les organisateurs du festival gnawa d’Essaouira ont toujours pris le grand soin pour n’inviter que des Associations, des artistes, des politiciens et des intellectuels qui partagent leurs idées , projets et vision du monde. Rien n’a changé depuis notre fameux slogan « La musique d’abord !» du premier et authentique festival de gnawa organisé par notre Association Culturelle et tous les souiris, toutes tendances confondues , Association présidée à l'époque par haj El Aich Lhoucine et festival présidé par Taib Seddiki et dont je n’ai jamais oublié la présentation de sa fameuse pièce de théâtre ( "iqad ssarira fi madinat ssaouira") , une adaptation du livre de son père . 

 Ce festival récupéré , monopolisé et vidé de sa composante culturelle à notre sens par le Makhzen et son représentant Mr André Azoulay aidé par Mme Tazi. Le Marketing , les médias , la politique et la culture des palaces ont coupé depuis 14 ans les racines populaires et essentiellement culturelles de ce festival. 

 C’est à la 15e édition seulement que Mr André Azoulay effleure à peine le deuxième volet laissé de côté depuis 1980 à savoir l’aspect historique,social, économique, juridique , politique et culturel du phénomène gnawa. Et c’est pour nous mettre en avant d’avance un aspect positif en ce qui concerne l’esclavage , ce tabou qu’on a fait taire depuis 14 ans, et de surcroit pour parler d’un certain juif parti pour les Amériques et qui était pour l’abolition de l’esclavage("m3za wa law tart") . 

Le port de Mogador , qualifié à juste titre de port de Tambouctou rendait cette ville le plus grand souk des esclaves et c’est de là qu’ils sont distribués pour le reste du Maroc. Rhba était réservée avant les boutiques des maalm marqueteurs et la vente du blé justement à la vente des esclaves. Les riches de la ville juifs , musulmans et chrétiens possédaient leurs esclaves domestiques et qu'ils louaient aux autres pour le débarquement des denrées au port , pour l'agriculture et comme bergers etc. Il y a encore des maisons , celle de Bouhlal par exemple à Der Ahl Agadir et qui appartient actuellement à la fille de Bouhlal et épouse de Zaydoun , où on gardait les esclaves avant de leur passer de l'huile sur les corps pour les emmener à Rahba et les vendre pour des Marocains venus de tout le pays y compris les Européens qui les emmenaient en Europe et aux Amériques. Mr André Azoulay sait très bien que les arabes et les juifs étaient de grands marchands d’esclaves et de triste renommée . Les spécialistes de ce genre de sujets ne recevront jamais une invitation de la part des organisateurs du festival de gnawas pour qui compte tout seulement la politique du « Tout est beau , Tout est musique ! » à l’américaine. 

C’est la première fois aussi que Mr André Azoulay et ses illustres invités parlent de l’importance(sic) de la culture comme levier dans tous les domaines à coté de la politique. Le printemps des peuples y est pour beaucoup dans ce changement d’optique et de position à 360 degrés. Nos responsables exorcisent enfin leur sacrée peur, et encore sous un aspect positif pour nos grands marchands juifs et arabes d’esclaves! La monarchie , elle , sait que ses illustres ancêtres, surtout My Ismaël, ont pu mater bien des régions amazighes grâce aux soldats noirs fournis par des tribus qu’ils avaient fait venir de l’Afrique et pour lesquelles ils avaient donné des terres dites « ard guich »(de « jaych  » en arabe , terre de l’armée) en plus des esclaves. Ils ne faisaient pas confiance aux autochtones qui leur sont toujours hostiles et si c'était de nos jours on parlerait des mercenaires noirs comme ceux utilisés par Khdafi juste hier contre le peuple libyen . 

 Pour le Makhzen actuellement , mettre en valeur les noirs africains, c’est aussi l’un des moyens de contrer la montée ou le réveil des amazighs . Si ces derniers disent qu’ils sont les habitants autochtones , c’est une manière de leur dire indirectement que les noirs sont là avant vous. Ils oublient que, même avant que le grand Sahara ne devienne un désert, l’Afrique du Nord a toujours été habitée par des blancs et que c’est le berceau lointain de tous les européens à part ceux qui sont entrés à l'Europe par l'Asie.

 Ce n’est pas en nommant un gnaoui blanc amazigh comme directeur artistique du festival et en le mettant au devant de la scène sur tous les médias qu’on peut tromper un vrai souiri, un politicien et un homme de culture digne de ce nom qui n’a pas la bénédiction du Makhzen. Il faut bien rappeler à Mr Azoulay que c’est justement Abraham Lincoln lui-même qui a dit qu’ « On peut tromper une partie du peuple tout le temps et tout le peuple une partie du temps, mais on ne peut pas tromper tout le peuple tout le temps. ». 
 Pourquoi ne pas proposer comme thème de discussion les conditions inhumaines et atroces des immigrés noirs de l’Afrique sub-saharienne au Maroc actuellement, si l’histoire de la traite des noirs au Maroc en général et à Mogador en particulier , fait peur aux organisateurs ? 

A qui profite au juste ce festival ?  
Pour l’Etat surtout par ses rentrées en devises, en impôts directs et indirects , les grandes sociétés comme Coca Cola, Maroc Telecom, Royal Air Maroc , les unités touristiques, les bazars, un petit groupe insignifiant de gnaouis , d'artistes , de journalistes et intellectuels"zraydias" etc même pas 0,0001% de la population d’Essaouira et de sa région bousculée,agressée , ignorée, humiliée, méprisée par une caste nouvelle avide seulement de gain et de prestige. 

Mais les habitants n’ont pas dit leur dernier mot. Pour ceux et celles,( nos « tbbala »,au sens de profiteurs qui vous flattent pour leurs propres intérêts et les vrais « gnaouis » de toujours et de tous bords à Essaouira et dans le reste du pays ), ils risquent de tomber d’en haut un jour ou l’autre et de se faire très mal. 

 Les souiris doivent méditer le cas de Zettat après Driss El Basri.La mode du Makhzen dans une contrée n’a pas la vie plus longue que celle de ses représentants sur place.Une fois disparus, leur "baraka'" de location les accompagne pour toujours! Le courant peut être coupé à tout moment.

C’est pour cela que nous attendons avec l’ensemble des Marocains de vrais changements au Maroc d’une manière globale. Essaouira est adulte, ne se laisse pas impressionner , ne constitue en aucun cas une exception et la vague de fond ne saurait être cachée par un passager tapage médiatique ou pavé jeté à la marre et le monologue de Mr Azoulay et de Madame Tazi qui n'ont pas à ma connaissance leurs tribus dans la province d'Essaouira comme les vrais souiris! 

 Nous relevons avec indignation l'absence d'un hommage pour l'occasion pour l'un des grands co-fondateurs de l'ASPDE ,d'Essaouira/Mogador et grand écrivain souiri décédé dernièrement! 

Source: mogador7.forumactif.com

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