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mardi 29 septembre 2009

Jungle de Calais : Pas de surbooking pour le charter vers l'Afghanistan

par Xavier Monnier, Bakchich-info, 28/9/2009

Toutes à leur objectif de faire le ménage parmi les immigrés clandestins, les autorités britanniques et françaises ont essayé vainement de monter un charter commun vers l’Afghanistan pour les réfugiés de la jungle de Calais.

Au moment même où, le 22 septembre dernier, 500 braves flics ont procédé à un petit rangement d’un camp en foutoir près de Calais – d’aucuns parlent plutôt d’une descente dans La Jungle, un camps de réfugiés majoritairement afghan –, la direction centrale de la police aux frontières a reçu des nouvelles de son homologue anglaise. La UK border agency qui lui donnait des nouvelles du pays.

Et lui fixait un petit rendez-vous. Au 28 septembre, soit aujourd’hui.

« Je vous écris pour confirmer que, sous réserve d’un accord diplomatique, il y aura une entreprise commune entre le Royaume-Uni et la France afin de réaliser un vol de retour de nationaux afghans vers l’Afghanistan, le 28 septembre 2009 ». Qu’en des termes choisis, ces choses là soient dites.

En somme, un charter d’expulsé coproduit par la France et le Royaume Uni, contrée qui ne manque pas de vanter son savoir-faire. « Le Royaume Uni a procédé à des vols de retour vers l’Afghanistan depuis 2003 et nous avons trouvé ces moyens efficaces pour favoriser les retours forcés ».

Fax envoyé le jour de la descente des flics dans la jungle de Calais par la PAF anglaise à son homologue française

Et le préfet du Pas-de-Calais n’a pas dit autre chose, juste après la descente des poulets dans la jungle : « Les Anglais renvoient une centaine d’Afghans chaque mois en Afghanistan. Personne n’a jamais été tué à son retour. Nous ferons la même chose tout en étant très prudents par rapport à la situation des gens qu’on renvoie. »

Las, trois fois las, la France a un peu raté ses réservations. « Nous ne sommes pas concernés par ce vol », glisse-t-on pudiquement au glorieux ministère de l’Immigration. Une confession livrée off.
L’intendance n’a apparemment pas suivi.

RUMBLE IN THE JUNGLE

Les « interpellés » du 22 septembre ont en effet posé de menus soucis à l’administration française. Et en posent encore. Sur les 280 migrants vidés de la « Jungle », 130 se sont révélés mineurs, donc inexpulsables. Et le reste de la troupe a déjà beaucoup trop voyagé pour reprendre l’avion. Les migrants se sont vus répartis dans les centres de rétention aussi divers et éloignés de Calais que ceux de Nîmes, de Marseille, de Toulouse, Rennes ou Metz. L’occasion de voir du pays, tant pour les réfugiés (à majorité des Afghans) que pour les flics (cf. encadré). Mais que les juges de détention et liberté ont fort peu apprécié. Déplacement à des centaines de kilomètres du lieu d’arrestation, non respect des droits, etc…

Les flics se plaignent aussi
Les avocats des migrants vidés de la jungle n’ont pas été les seuls à se plaindre de leurs conditions de transferts. Même les poulets ont gueulé. « 35 heures de service en deux jours (trajet compris), de simples casses-croutes pour se sustenter, aucun petit déjeuner ce matin et un voyage retour en compagnie de certains "retenus" dont certains présentaient des maladies contagieuses », ont même geint dans un tract du syndicat Alliance du 23 septembre, les membres de la Paf de Haute-Garonne. Des conditions d’emploi « Inacceptables » chantent les poulets toulousains, qui ont contraint la branche Midi-Pyrénées du syndicat de faire part au directeur de la PAF sud ouest de « sa plus grande indignation ». Saine réaction.

A Aix, Marseille ou Nîmes, une quarantaine de procédures ont été annulées, et des libérations ordonnées. En attendant les résultats des appels des différents parquets.

Le dernier Besson
© PieR Gajewski

Trop tard pour ne pas annuler le voyage organisé qui se préparait. Pourtant, les Anglais avaient prévenu.

« Les retours sont subordonnés à des accords diplomatiques et à la documentation des éloignés (pour garantir leur admission en Afghanistan) et vous devez vous assurer des autorisations nécessaires qui nous permettront d’entreprendre cette initiative commune ».

Mais bien heureusement, ce n’est que partie remise. Trotte encore l’idée « d’aboutir à l’établissement d’un plan durable pour un programme d’opérations futures ».

Charmant horizon.

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