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vendredi 8 mai 2009

L’USFP réclame la vérité sur l'affaire Ben Barka

L'Union socialiste des forces populaires (USFP) a remis jeudi à Rabat à une organisation publique en charge des droits de l'Homme un texte réclamant la lumière sur la disparition en 1965 du leader de la gauche marocaine Mehdi Ben Barka, dont le sort n'a jamais été élucidé. Des cadres du parti ont remis ce mémorandum à Ahmed Herzenni, président du Conseil consultatif des droits de l'Homme (CCDH), dont les avis sont portés à la connaissance du roi Mohammed VI, a constaté l'AFP.
L'USFP, au gouvernement depuis mars 1998, est le prolongement de l'UNFP, parti créé en 1959 par Ben Barka. La démarche de l'USFP vise à "poser une nouvelle fois l'affaire du martyr Mehdi Ben Barka devant les membres du CCDH", selon le document. Le texte évoque une plainte que l'USFP avait déposée à Rabat en février 2001 devant un tribunal, portant sur "la disparition, la torture et l'assassinat de Mehdi Ben Barka" et rappelle également le dépôt en février 2004 au CCDH d'un mémorandum similaire par les socialistes.
Le président du CCDH a promis à la délégation une "réponse écrite dans les prochaines semaines", pour notamment l'informer des "démarches qui ont été effectuées et (des) choses qui n'ont pas pu être réalisées" par le CCDH dans ce dossier.
Avant la remise du mémorandum, des militants de gauche et des membres d'ONG marocaines ont manifesté devant le siège du CCDH pour réclamer que la "vérité" éclate sur la disparition de Mehdi Ben Barka. Ben Barka, leader de l'opposition marocaine en exil et figure emblématique du tiers-mondisme, a disparu le 29 octobre 1965, devant la brasserie Lipp à Paris (VIe), lors d'une opération attribuée aux services marocains du roi Hassan II avec la complicité de policiers et de truands français. Cette affaire retentissante n'a jamais été totalement élucidée malgré deux instructions judiciaires. Le corps de Ben Barka n'a toujours pas été retrouvé et les conditions précises de sa mort n'ont pas été établies.
Source : AFP , 8/5/2009

Commentaires
1 - Peut - on m'expliquer pourquoi la direction de l'USFP organise son sit-in devant le CCDH sur la disparition du martyr Mehdi Ben Barka?
A mon humble avis, le sit-in doit être organisé:
- Pour des considérations juridiques: devant le ministère de la Justice, donc devant les bureaux d'Adelwahad Radi, le patron de l'USFP.
- Politiquement: devant le Palais, les États-majors des FAR et de la gendarmerie, devant la direction de la Sûreté nationale, devant le ministère de l'Intérieur..., car ces départements sont, directement ou indirectement, impliqués dans la disparition de ce grand militant que fut Mehdi Ben Barka.
Ali Fkir, 8/5/2009


2 - Une autre motivation du rassemblement, passée sous silence par la dépêche de l'AFP, était la déclaration, faite le 14 avril, par Hamid Chabat, maire de Fès, membre du comité exécutif de l'Istiqlal et secrétaire général du syndicat affilié à ce parti (UGTM), qualifiant Mehdi Ben Barka de "tueur", « responsable des liquidations et des évènements tragiques qui avaient eu lieu au Rif, à Souk Larbaâ et dans d'autres régions du pays ». Pour ces déclarations, qui s'inscrivent dans la campagne électorale pour les élections communales, où l'USFP et l'Istiqlal, alliés au gouvernement, sont en vive concurrence, la Chabiba Ittihadia (jeunesse de l'USFP) a déposé une plainte en diffamation qui a été examinée par la justice le 24 avril.

À la question Pourquoi avez-vous déclaré que Mehdi Ben Barka était un tueur ? , Chabat a répondu (interview au Journal Hebdo, mai 2009) :

" J’ai dit ça dans un contexte bien précis. Aujourd’hui, des ministres ont détourné la loi quand ils ont compris que leur parti n’allait pas réussir dans des élections syndicales. Ils ont reporté ces élections. C’était presque la même histoire au début de l’Indépendance avec les membres du parti de l’Istiqlal : ils assassinaient les résistants qui ne voulaient pas entrer dans les syndicats. Cela a été le cas lors des événements de Souk El Arbaa, du Rif, de Dar Bricha… Le responsable du parti de l’Istiqlal de cette époque sanglante, c’était Mehdi Ben Barka. Une période située juste avant les années de plomb que j’appellerai «les années de sang». Les choses ne se sont calmées qu’avec la scission de 1959. Tout cela est bien réel et les historiens marocains l’attestent. Il faut s’excuser auprès du peuple marocain par rapport à ces années sanglantes. Ce n’est pas une honte. Martyr ou pas, Ben Barka a commis des actes graves au nom du parti de l’Istiqlal. C’était le président du Comité exécutif du parti et c’était lui qui donnait les ordres. Ça, c’est l’Histoire du Maroc. Et si on veut porter plainte, on doit accuser les coupables de l’Histoire du Maroc, pas moi." (sic)

Rédaction SOLIDMAR, 10/05/2009

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