Voilà une affaire qui risque de compromettre les relations déjà chaotiques entre l’Union européenne et le Maroc. L’opération antidrogue, menée la semaine dernière au large des côtes de la ville de Dakhla par la marine espagnole pour le compte d’Europol et sabordée sciemment par le Maroc, connaît de nouveaux développements (lire notre article du 17 novembre 2016).
Selon des sources crédibles proches des services en charge de la lutte
antidrogue (Interpol et renseignements espagnols), l'intervention de la
marine marocaine n’avait pas pour but de se faire de la publicité sur le
dos d’Europol, mais plutôt d'empêcher l'arrestation d'une partie du
cartel maroco-sud-américain qui organise l'acheminement de la drogue
depuis le Panama jusqu’à l’Europe via le Sahara Occidental occupé
illégalement par le Maroc. Pourquoi ?
Nos sources nous apprennent ainsi qu’«averti de l’opération espagnole par une taupe et de peur de voir les boss marocains de ce réseau criminel – parmi lequel figurent de hauts responsables de l'armée du Makhzen – se faire démasquer, il a été décidé en haut lieu d'intervenir pour éviter un scandale international». Par «haut lieu», il faut bien évidemment comprendre l’état-major de l’armée marocaine ou carrément le roi Mohammed VI.
Nos sources nous apprennent ainsi qu’«averti de l’opération espagnole par une taupe et de peur de voir les boss marocains de ce réseau criminel – parmi lequel figurent de hauts responsables de l'armée du Makhzen – se faire démasquer, il a été décidé en haut lieu d'intervenir pour éviter un scandale international». Par «haut lieu», il faut bien évidemment comprendre l’état-major de l’armée marocaine ou carrément le roi Mohammed VI.
Cette sombre affaire aux allures d’un film de trafic de drogue, dans lequel
se mêlent pouvoir, argent, meurtre et corruption, confirme que non
seulement le Maroc est devenu une importante plaque tournante du trafic
de cocaïne vers l'Europe, le Maghreb et le Moyen-Orient, mais que les
acteurs derrière ce trafic bénéficient aussi du soutien actif de
l’Administration marocaine. Du moins d’une partie. L’information
n’étonne pas puisque de nombreuses sources (ce n’est désormais plus un
secret pour personne) soutiennent que de hauts responsables marocains
perçoivent déjà de confortables royalties sur le cannabis produit
localement.
Le Maroc est, depuis de longues années, le premier producteur mondial de
résine de cannabis. La seule vente de cette drogue rapporte autant
sinon plus que le tourisme. Outre les pays voisins, principalement
l’Algérie, le Maroc fournit l’Europe en résine de cannabis via
l’Espagne. D’après le dernier rapport de l’Organe international de
contrôle des stupéfiants (OICS), plus de deux tiers de la quantité
totale de résine de cannabis saisie en Europe l’ont été sur le
territoire espagnol.
Dans le cas du trafic de cocaïne, il est confirmé maintenant que la
réception de cette drogue dure se fait au Sahara sous administration
militaire. Le Makhzen a commis une grave erreur en s'attribuant en plus
le beau rôle. Et ça ne passe pas auprès des pontes de l'armée espagnole
ni de certains responsables d'Interpol. Des développements de cette
affaire sont donc forcément attendus, surtout que la presse espagnole en
fait déjà ses choux gras. Le roi Mohammed VI, qui passe son temps à
ravaler la façade lézardée de son royaume en pleine décrépitude à coups
de millions de dollars, aura bien du mal cette fois à cacher le fait que
son royaume est pourri jusqu’à l’os et qu’il constitue une grave menace
pour la sécurité de la région.
Khider Cherif
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