Par Loan Nguyen, 7/9/2016, L'Humanité
Martin
Pontier, secrétaire fédéral du MJCF de la Loire, a été condamné hier à
huit mois de prison avec sursis pour une action contre la loi travail.
Huit
mois de prison avec sursis et 3 850 euros d’amende. À l’annonce du
jugement rendu hier par le tribunal correctionnel de Saint-Étienne à
l’encontre de Martin Pontier, secrétaire fédéral des Jeunes communistes
de la Loire et syndiqué CGT, la sidération et l’écœurement parcourent la
salle dans un murmure.
Le militant de 24 ans était poursuivi pour violences contre sept agents de police à l’occasion d’une manifestation contre la loi travail le 12 mai dernier. Dans le cadre de cette journée d’action nationale, Martin et d’autres militants CGT ou affiliés au mouvement des Jeunes communistes avaient manifesté devant la permanence du député PS Jean-Louis Gagnaire, certains y pénétrant pour y accrocher une banderole clamant leur rejet de la réforme du Code du travail. Cette action avait donné lieu à de fortes tensions avec les forces de l’ordre, qui avaient chargé les manifestants en bas de la permanence.
Le militant de 24 ans était poursuivi pour violences contre sept agents de police à l’occasion d’une manifestation contre la loi travail le 12 mai dernier. Dans le cadre de cette journée d’action nationale, Martin et d’autres militants CGT ou affiliés au mouvement des Jeunes communistes avaient manifesté devant la permanence du député PS Jean-Louis Gagnaire, certains y pénétrant pour y accrocher une banderole clamant leur rejet de la réforme du Code du travail. Cette action avait donné lieu à de fortes tensions avec les forces de l’ordre, qui avaient chargé les manifestants en bas de la permanence.
Des témoignages qui disculpent le jeune homme
Trois autres militants avaient été poursuivis pour s’être
introduits soi-disant par effraction dans le local du parlementaire
socialiste et ont été relaxés le 13 juillet. Le député et le parquet
ont, depuis, fait appel de la décision de justice. Martin avait été le
seul à être inculpé de violences contre des agents de police. « Ça doit
être un surhomme pour parvenir à blesser sept policiers en moins d’une
minute : personne n’y croit à part la justice ! » dénonce Jean-Michel
Gourgaud, secrétaire général de l’union départementale CGT de la Loire,
auprès de la centaine de manifestants rassemblés devant le palais de
justice de Saint-Étienne. « Nous, ce qu’on a vu, c’est les flics nous
charger, et Martin assommé, effondré sur une voiture. On a dû l’écarter
de la manifestation », témoigne Ariane, militante des Jeunes communistes
de la Loire.
Pour tous, ce jugement relève du procès politique
Le militant confirme avoir souffert de contusions au
crâne, qui lui ont occasionné deux jours d’incapacité temporaire de
travail. « Martin, c’est quelqu’un qui se bat pour ses idées mais qui
est antiviolent. Il était justement là pour essayer de protéger et de
tempérer des lycéens qui étaient un peu plus fougueux », affirme
Christie (prénom modifié), assistante sociale qui a travaillé avec
Martin dans un lycée où il a été surveillant, et qui loue « un modèle
dans sa manière de nouer des relations avec les élèves ». Pour tous, ce
jugement relève du procès politique. « En s’en prenant à l’un des
principaux visages des réseaux militants de gauche de Saint-Étienne, on
s’en prend à toute une organisation », estime Anaïs, militante à la JC.
Mais pour son camarade Hedi, ces tentatives d’intimidation ne devraient
pas étouffer la mobilisation. « Ça nous énerve encore plus.
Maintenant, on va se concentrer pour faire en sorte que la mobilisation contre la loi travail reparte », insiste-t-il. Si ce jugement ne portera sans doute pas un coup d’arrêt au mouvement à Saint-Étienne ou ailleurs, la décision de justice pourrait en revanche être lourde de conséquences pour Martin. Bien qu’il échappe à la prison à condition de ne pas commettre de délits dans les cinq prochaines années, la décision du tribunal correctionnel d’inscrire cette condamnation au bulletin numéro deux de son casier judiciaire pourrait fortement compromettre ses velléités de travailler dans le secteur public. Le jeune homme inscrit en master de sociologie, qui espérait œuvrer pour la recherche publique à l’issue de sa formation, devra peut-être se réorienter. « Mais ça ne changera rien à mon militantisme », promet Martin, qui se réserve la possibilité de faire appel.
Maintenant, on va se concentrer pour faire en sorte que la mobilisation contre la loi travail reparte », insiste-t-il. Si ce jugement ne portera sans doute pas un coup d’arrêt au mouvement à Saint-Étienne ou ailleurs, la décision de justice pourrait en revanche être lourde de conséquences pour Martin. Bien qu’il échappe à la prison à condition de ne pas commettre de délits dans les cinq prochaines années, la décision du tribunal correctionnel d’inscrire cette condamnation au bulletin numéro deux de son casier judiciaire pourrait fortement compromettre ses velléités de travailler dans le secteur public. Le jeune homme inscrit en master de sociologie, qui espérait œuvrer pour la recherche publique à l’issue de sa formation, devra peut-être se réorienter. « Mais ça ne changera rien à mon militantisme », promet Martin, qui se réserve la possibilité de faire appel.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire