Hocine Adryen
Le Maroc n’a cure des injonctions onusiennes sur l’affaire
Gargarat. Il poursuit même son opération militaire dans la zone tampon
de Gargarat au sud du Sahara occidental.
Le Royaume répond ainsi à la « note confidentielle » du département des
opérations de maintien de la paix de l’ONU remise aux membres du Conseil
de sécurité accusant le Maroc d’avoir violé le cessez-le-feu du 6
septembre 1991. L’ONU est-elle incapable d’intervenir et de mettre le
holà ? Pourtant le coordinateur sahraoui avec la Minurso, M’Hamed Khadad,
a demandé au Conseil de sécurité d’autoriser l’installation de check
point à Gargarat.
Il semblerait que la nouvelle direction du Front Polisario n’apprécie
guère la position prudente de Ban Ki-moon sur l’affaire Gargarat. Le SG
de l'ONU a montré peu d’engagement dans la défense des thèses du
Polisario, comme il avait pu le montrer au Conseil de sécurité six mois
auparavant.
La Mission des Nations unies pour l’organisation d’un référendum au
Sahara occidental (MINURSO) a anticipé, il y a peu de jours la
confrontation qui allait opposer Marocains et Sahraouis dans la zone
dite Gargarat, frontalière avec la Mauritanie.
Cette région reste, selon plusieurs observateurs, une poudrière qui
risque de s’enflammer à tout instant, face aux intentions du Maroc de
sécuriser une zone qualifiée de non-droit et au refus du Front
Polisario qui y voit une violation du cessez-le-feu signé le 6 septembre
1991.
En toile de fond, le sort de la ville de Legouera, occupée par l’armée
mauritanienne en attendant le règlement du conflit qui oppose ses deux
voisins.
La Minurso a massé ses forces internationales à Gargarat, zone tampon
située à la frontière entre le Maroc et la Mauritanie.Cet espace,
démilitarisé depuis les accords du cessez-le-feu du 6 septembre 1991
entre le Maroc et le Polisario, a failli devenir le théâtre d’opérations
militaires aux conséquences imprévisibles.
Les deux armées se sont en effet croisées dans un face-à-face qui a
failli dégénérer. La tension reste cependant vive dans ces contrées que
la plupart des observateurs considèrent comme une véritable poudrière.
L’Eucoco dénonce la politique expansionniste du Maroc
La Conférence européenne de coordination et de soutien au peuple
sahraoui (Eucoco) a dénoncé hier les « nouvelles agressions » contre le
peuple sahraoui, qualifiant les incursions militaires marocaines dans la
zone tampon d’Alguergarat, au sud-ouest du Sahara occidental, de
« violations graves » de l’accord de cessez-le-feu signé le 6 septembre
1991 sous les auspices des Nations unies : « Ces nouvelles agressions
contre le peuple sahraoui constituent de graves violations des accords
signés le 6 septembre 1991 sous les auspices des Nations unies, qui
prévoyaient, sous contrôle onusien, la fin des hostilités afin de
permettre le déploiement de la Minurso (Mission des Nations unies pour
l’organisation du référendum d’autodétermination au Sahara
occidental) », a écrit le président de l’Eucoco, Pierre Galand, dans un
communiqué.
Rappelant que cet accord a été ratifié par les deux parties en conflit,
le Front Polisario et le Maroc, le président de l’Eucoco a souligné
qu’en août 2016, à plusieurs reprises, les forces d’occupation
marocaines au Sahara occidental ont outrepassé le mur de séparation
qu’elles ont érigé au sud d’Alguergarat au Sahara occidental.
Selon l’Eucoco, « cette reprise d’opérations militaires d’envergure
inquiète à plus d’un titre. Elle survient alors que le Conseil de
sécurité a condamné le Maroc pour avoir exigé le départ de la composante
civile de la Minurso des territoires occupés, le Conseil de sécurité a
aussi fixé un agenda précis pour son redéploiement complet », a expliqué
son président dans le communiqué.
L’Eucoco a ainsi plaidé pour qu’une solution pacifique, conforme au
droit international, « permette sans retard la libre expression du
peuple sahraoui »,dans un contexte sécurisé par les Nations unies,
conformément aux résolutions de l’Assemblée générale et du Conseil de
sécurité des Nations unies.
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