Diaspora sahraui, 24/8/2016
Le gouvernement marocain veut dicter aux institutions internationales ce
qu'elles doivent écrire sur la situation au Maroc et au Sahara
Occidental. C'est la raison pour laquelle, il a procédé à l'expulsion de
la composante civile et politique de la MINURSO.
Rabat a demandé au Secrétaire Général de l'ONU et à la Commission
Européenne d'être "concerté au moment" de la rédaction de leur rapports
sur le Maroc et le Sahara Occidental.
"Le Maroc a toujours exprimé sa désapprobation à l'égard de l'approche
prônée dans la rédaction de ce rapport annuel qui est basée sur des
appréciations émanant de la société civile, le gouvernement n'étant pas
concerté au moment de sa rédaction. Ce qui conduit à la publication de
données parfois biaisées voire dépassées", dixit l'argument du Makhzen
présenté dans une réunion avec Rupert Joy, l'ambassadeur de l'Union
Européenne à Rabat.
Une note à cet égard datée du 27 janvier 2014 sous le titre de
"Appréciation au sujet des questions inscrites à l’agenda des relations
Maroc-UE", signale que "Il a été constaté que la position de l’UE par
rapport à la question nationale est de plus en plus influencée par les
positions de certaines institutions et de ses états membres qui ne
s’inscrivent pas dans une logique constructive visant à soutenir les
efforts du Maroc afin de parvenir à une solution politique mutuellement
acceptable à ce différend. Les questions liées au respect des droits de
l’homme et à l’exploitation des ressources naturelles s’invitent de
manière récurrente dans les discussions avec la partie européenne. Si le
Maroc a jusqu’à présent toléré les manipulations dont font l’objet
certaines parties au sein du Parlement et du Conseil, il considère
inacceptable que de telles agissements puissent émaner de la Commission
européenne qui doit faire preuve de neutralité. Or depuis quelques temps
il a été constaté que des initiatives émanant de la commission tendent à
instrumentaliser la question nationale et des droits de l’homme pour
porter atteinte à ce partenariat. Ceci de porter préjudice à l’évolution
et à la qualité des relations privilégiées qui lient les deux parties".
Selon la même note, le rapport pays annuel sur la mise en œuvre de la
politique européenne au titre de 2013 relève "de nombreuses
insuffisances que le Maroc est appelé a combler en vue de garantir un
processus démocratique fort et une mise en œuvre optimale de la PEV.
L’accent est mis sur la lenteur de la mise en œuvre des reformes
annoncées dans le cadre de la nouvelle constitution notamment concernant
les nombreuses lois organiques qui n' ont toujours pas fait l' objet d'
élaborations ou d’adoption.De nombreux retards ont également été relevés
dans ce rapport en ce qui concerne le respect des droits de l' homme, le
système judiciaire et le rôle de la société civile qui doit être
renforcé.Il y est également indiqué que le chantier de la
régionalisation avancée a connu très peu d'avancées depuis. La réforme
du code de la presse n’a toujours pas été finalisée. Le rapport pointe
du doigt les atteintes à la liberté de rassemblement et l’usage
disproportionné de la force par les forces de police lors de certaines
manifestations pacifiques".
"Le Maroc a toujours exprimé sa désapprobation à l’égard de l’approche
prônée dans la rédaction de ce rapport annuel qui est basée sur des
appréciations émanant de la société civile, le gouvernement n’étant pas
concerté au moment de sa rédaction. Ce qui conduit à la publication de
données parfois biaisées voire dépassées. Le contenu du rapport consacre
une grande partie de son contenu aux retards enregistrés en matière de
réformes démocratiques et de l’état de droit en survolant les autres
thèmes de la coopération bilatérale", conclut la note.
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