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mardi 30 août 2016

Nuit debout fait sa rentrée

Nuit debout fait sa rentrée

La pause estivale n'a pas affaibli la détermination et l'inventivité du mouvement Nuit debout. Mercredi 31 août, les stands et commissions retrouveront la place de la République à Paris.
Le Snes-FSU appelle à la grève dès le 8 septembre contre la réforme du collège et invitant les enseignants à la "résistance pédagogique".
Il y a "une espèce d'incertitude qui plane sur cette rentrée", a déclaré Frédérique Rolet, secrétaire général du Snes-FSU, le premier syndicat du secondaire, lors de sa conférence de presse de rentrée.
Elle est "due à la mise en place notamment d'une réforme du collège qui se veut « hollistique » parce qu'elle concerne tout: le renouvellement des programmes sur quatre niveaux d'un seul coup, la mise en place de l'accompagnement personnalisé, les Enseignements pratiques interdisciplinaires (EPI), le livret scolaire unique numérique, à la fin de l'année un nouveau Diplôme national du brevet", a-t-elle énuméré.
Frédérique Rolet a évoqué "un état d'esprit des enseignants marqué par beaucoup de lassitude devant l'empilement des réformes" et "un sentiment de gâchis" en cette dernière rentrée du quinquennat. Depuis la loi de refondation de l'école de 2013, "on a l'impression que très vite le soufflé est retombé, la mise en oeuvre ne suivait pas", a-t-elle jugé, doutant que l'objectif des 60.000 créations de postes soit atteint.
Mme Rolet a dénoncé "un fossé qui s'est creusé entre le gouvernement et les enseignants", avec "une perte de sens du métier". "Les professeurs sont très désorientés, ils ne savent plus ce qu'on leur demande". Elle a critiqué "beaucoup de mesures extrêmement chronophages", comme la mise en oeuvre pour la première fois en même temps des programmes de la 6ème à la 3ème, nécessitant de refaire toutes les préparations de cours.
Les enseignants sont "mécontents de leur salaire et leurs conditions de travail".
Le plan de revalorisation progressif de leurs salaires, échelonné au-delà de l'élection présidentielle, "vient trop tard". Elle a pointé une "volonté du gouvernement de raccrocher le vivier électoral que constituent les enseignants", mais "beaucoup considèrent que ça ne lève pas le contentieux sur les questions de métier". 
Le Snes appelle à la grève contre la réforme du collège et les conditions de rentrée, au sein d'une intersyndicale qui inclut FO, la GCT et Sud.
Elle appelle aussi à organiser des assemblées générales dans les établissements le 31 août, jour de la pré-rentrée des enseignants, afin de "faire remonter les principaux problèmes rencontrés".
François Hollande, adepte du « jeu de rôle » sur la courbe du chômage
François Hollande est incorrigible. Chaque fois que le nombre de demandeurs d’emploi baisse un tout petit peu sur un mois, il trouve le moyen de nous suggérer qu’il est en train de concrétiser l’engagement qu’il avait pris dès de 9 septembre 2012 à la télévision en déclarant que « nous devons inverser la courbe du chômage d’ici un an»
Il a remis ça hier alors que le chômage continue d’augmenter quand on additionne les trois catégories de demandeurs d’emplois qui entrent dans les statistiques officielles.
Au 31 juillet 2012, en tout début de quinquennat du président Hollande, la France comptait 2.983.100 demandeurs d’emplois de catégorie A inscrits à Pôle emploi.
Au 31 juillet 2016, cette même catégorie A compte 3.506.600 inscrits à Pôle emploi, soit 523.000 chômeurs de plus.
En déplacement hier dans le Maine et Loire avec sa ministre du Travail Myriam El Khomri, le chef de l’Etat s’est empressé de commenter les seuls chiffres de la catégorie A de ce mois de juillet qui font baisser sur un mois le nombre des demandeurs d’emploi n’ayant pas du tout travaillé en juillet de 19.100 personnes, soit une baisse de 0,5%.
Mais le nombre d’inscrits à Pôle emploi en catégorie B et C - ceux qui ont travaillé quelques petites heures dans le mois- est en augmentation de 26.700, ce qui fait augmenter le nombre total de demandeurs d’emplois de 7.600. Du coup, le nombre total d’inscrits à Pôle emploi est de 5.740.000 de personnes.
Parallèlement, il y a eu 52.000 radiations administratives durant ce mois de juillet et l’on sait qu’il suffit souvent qu’une personne omette de faire une démarche administrative dans les délais pour être victime d’une telle radiation sans pour autant avoir retrouvé un travail.
De même, l’augmentation du nombre d’hommes et de femmes mis en formation à moins d’un an de la prochaine élection présidentielle permet de sortir des chômeurs de longue durée des statistiques du chômage. Dans le cadre des conventions qui sont signées depuis le mois de mars entre l’Etat et les Régions, ce sont 5.000 à 10.000 personnes qui sortent chaque mois des chiffres officiels du chômage en catégorie A, B et C pour basculer dans la catégorie D, celle qui n’est pas comptabilisée dans les chiffres du chômage. 
Voilà pourquoi François Hollande se permet de dire que « depuis le début de l’année, le chômage baisse et nous pouvons considérer que toutes les catégories de chômeurs sont concernées ». C’est vrai en juillet, mais pour les seuls chômeurs de catégorie A, ce qui n’a rien d’étonnant quand on augmente à la fois les radiations et les mises en formation. Car même si, comme le dit Eric Heyer, directeur du département Analyse et Prévisions de l’OFCE, « il y a bien une baisse du chômage tirée par la reprise de l’emploi, cette baisse reste limitée et plutôt au profit de l’activité précaire ».
Ce que souligne aussi la CGT dans un communiqué en indiquant que « les vases communicants ne font pas une baisse durable » en dépit du « jeu de bonneteau autour des chiffres du chômage pour masquer la faible création d’emplois majoritairement précaires ».
Mais on sait que toute une stratégie de communication évolutive et opportuniste a été mise en place à l’Elysée pour tenter de faire gober au bon peuple que le Chef de l’Etat tiendra d’ici la fin de l’année l’engagement de ne se représenter à l’élection présidentielle de 2017 que s’il parvient à inverser la courbe du chômage . Rappelons donc pour mémoire les principales déclarations de François Hollande sur ce sujet.
Le 9 septembre 2012, il déclarait sur TF1 : « nous devons inverser la courbe du chômage d’ici un an ». Le 31 décembre de la même année, il récidivait lors de ses vœux aux Français : « toutes nos forces sont tendues vers un seul but, inverser la courbe du chômage d’ici un an ». Nous arrivions ensuite au 18 avril 2014 et le chômage continuait d’augmenter en France. Ce jour là, dans les locaux du groupe Michelin à Clermont-Ferrand, François Hollande déclarait : « Si le chômage ne recule pas d’ici 2017, je n’ai aucune raison d’être candidat à un deuxième mandat ».
Le 14 avril 2016 sur France 2, les propos du chef de l’Etat étaient bien plus ambigus sur le sujet quand il déclarait « ça va mieux, il y a plus de croissance, il y a plus de pouvoir d’achat pour les salariés. Un quinquennat c’est cinq ans et j’ai engagé une politique qui produit des résultats et qui en produira encore davantage mai, c’est vrai, je demanderai à être jugé sur la question du chômage ». Voilà qui est déjà plus ambigu car un engagement pris en début de quinquennat impliquait qu’il y ait moins de chômage en France au printemps 2017 qu’au printemps 2012, ce qui ne sera pas le cas. 
Dans un livre(1) paru en mars dernier suite à de longs entretiens réguliers avec François Hollande à l’Elysée, ce dernier dévoile l’interprétation de l’inversion de la courbe du chômage qu’il conviendrait de faire en fin de quinquennat : « Ce sera une tendance, ce sera une ambiance. Plus une ambiance qu’une tendance, d’ailleurs. Il y a les chiffres, il y a les statistiques, et puis, il y a ce que les Français ont comme sentiment, comme impression de ce qu’est la réalité économique de leur propre vie. Aujourd’hui, ils se disent que ça va mieux. Ce n’est pas encore ce qu’ils voudraient, mais aujourd’hui, quand je dis que la reprise est là, ce n’est pas perçu comme une provocation. Il y aura toujours des gens au chômage, mais il faut qu’ils aient le sentiment qu’ils ne le seront plus longtemps. S’ils ont le sentiment qu’ils le seront pour toujours, ça n’ira pas ». 
Sans doute faut-il chercher dans ces propos la justification de la loi Travail que le chef de l’Etat a fait porter par Myriam El Khomri : précariser l’emploi pour l’immense majorité des salariés afin d’accélérer le turn-over à Pôle emploi afin que les chômeurs aient le sentiment d’y rester moins longtemps. Enfin, quand François Hollande continue de dire que « la reprise est là » après avoir gavé d’aides le patronat via le CICE , les réductions de charges en tous genres et les aides directes à l’embauche, cela donne l’opinion suivante chez les patrons de l’industrie manufacturière dans une note de l’INSEE publiable ce jeudi 25 août : « les industriels sont moins optimistes qu’en juillet sur les perspectives générale de leur secteur (…) En août, les carnet de commande se dégarnissent dans leur ensemble (.. .) Dans l’agro-alimentaire le climat des affaires chute ».
Voilà à nouveau de quoi douter des propos délibérément optimiste du président de la République, grand commentateur, dans une sorte de jeu de rôle, de l’actualité politique, économique et sociale du pays. Au point de donner l’impression d’oublier que les Français l’ont élu pour la conduire pendant cinq ans en mai 2012 plus que pour la commenter !
INFOS +
- A propos des effets sur l'emploi de la multiplication des aides aux entreprises (65 milliards d'euros quand même ! sans compter exonérations de charges sociales et allègements d'impôts comme c'est encore prévu)... on lira avec intérêt le rapport de Trésor-éco en cliquant sur ttp://www.tresor.economie.gouv.fr/File/427482
- et les entreprises sont aidées quasiment pour tout même pour payer les salariés au SMIC alors que c'est une obligation. La liste des aides aux entreprises http://www.aides-entreprises.fr/
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Chiffres du chômage de juillet 2016
Les vases communicants ne font pas une baisse durable ! mercredi 24 août 2016
Le gouvernement va certainement crier à l’inversion de la courbe du chômage, en mettant en avant la très légère baisse de la catégorie A (- 0,5 % sur un mois et -0,1% sur 3 mois). 
Mais, en regardant dans le détail, on constate d’abord que le chômage des plus de 50 ans n’en finit pas de progresser (encore 0,2 % en juillet et surtout plus 2,8 % sur un an).
De plus, les catégories B et C, celles des travailleurs précaires, celles des petits boulots de plus en plus court, ne cessent de progresser : en catégorie B (78h ou moins dans le mois) plus 2,3 % sur un mois, plus 1,8 % sur trois mois et plus 4% sur un an, tandis qu’en catégorie C, même progression de 0,8 % sur un mois, 3,1 % sur trois mois et 4,8% sur un an.
Ainsi, le chômage total des catégories A, B et C s’établit à 5 442 100 personnes, en hausse de 0,1 % sur un mois, 0,8% sur 3 mois et 0,7 % sur un an, soit 39 400 demandeurs d’emploi supplémentaires.
Enfin, la catégorie D des inscrits en formation augmente de 10,1% sur un an, traduction du plan d’urgence d’envoi en formation.
Même si le chômage ralentit sa progression, il n’est pas enrayé : il se crée surtout plus de précarité !
La CGT revendique une véritable politique de relance de l’emploi, par la réduction du temps de travail, l’augmentation des salaires et des pensions et la réorientation de la dépense publique des poches des actionnaires vers l’investissement. Tout ceci a contrario des politiques d’austérité du gouvernement et de son jeu de bonneteau autour des chiffres du chômage pour masquer la faible "création" d’emplois majoritairement précaires. Cette situation ne pourra qu’être renforcée par la loi travail si celle-ci n’est pas abrogée.
C’est tout le sens de la journée d’action du 15 septembre.
Montreuil, le 24 août 2016


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Très bien. Prévoyez neuf mois,

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