Chers amis lecteurs de solidmar,

Solidmar est fatigué ! Trop nourri ! En 8 ans d’existence il s’est goinfré de près de 14 000 articles et n’arrive plus à publier correctement les actualités. RDV sur son jumeau solidmar !

Pages

Affichage des articles dont le libellé est Nuit Debout. Afficher tous les articles
Affichage des articles dont le libellé est Nuit Debout. Afficher tous les articles

mardi 30 août 2016

Nuit debout fait sa rentrée

Nuit debout fait sa rentrée

La pause estivale n'a pas affaibli la détermination et l'inventivité du mouvement Nuit debout. Mercredi 31 août, les stands et commissions retrouveront la place de la République à Paris.
Le Snes-FSU appelle à la grève dès le 8 septembre contre la réforme du collège et invitant les enseignants à la "résistance pédagogique".
Il y a "une espèce d'incertitude qui plane sur cette rentrée", a déclaré Frédérique Rolet, secrétaire général du Snes-FSU, le premier syndicat du secondaire, lors de sa conférence de presse de rentrée.
Elle est "due à la mise en place notamment d'une réforme du collège qui se veut « hollistique » parce qu'elle concerne tout: le renouvellement des programmes sur quatre niveaux d'un seul coup, la mise en place de l'accompagnement personnalisé, les Enseignements pratiques interdisciplinaires (EPI), le livret scolaire unique numérique, à la fin de l'année un nouveau Diplôme national du brevet", a-t-elle énuméré.
Frédérique Rolet a évoqué "un état d'esprit des enseignants marqué par beaucoup de lassitude devant l'empilement des réformes" et "un sentiment de gâchis" en cette dernière rentrée du quinquennat. Depuis la loi de refondation de l'école de 2013, "on a l'impression que très vite le soufflé est retombé, la mise en oeuvre ne suivait pas", a-t-elle jugé, doutant que l'objectif des 60.000 créations de postes soit atteint.
Mme Rolet a dénoncé "un fossé qui s'est creusé entre le gouvernement et les enseignants", avec "une perte de sens du métier". "Les professeurs sont très désorientés, ils ne savent plus ce qu'on leur demande". Elle a critiqué "beaucoup de mesures extrêmement chronophages", comme la mise en oeuvre pour la première fois en même temps des programmes de la 6ème à la 3ème, nécessitant de refaire toutes les préparations de cours.
Les enseignants sont "mécontents de leur salaire et leurs conditions de travail".
Le plan de revalorisation progressif de leurs salaires, échelonné au-delà de l'élection présidentielle, "vient trop tard". Elle a pointé une "volonté du gouvernement de raccrocher le vivier électoral que constituent les enseignants", mais "beaucoup considèrent que ça ne lève pas le contentieux sur les questions de métier". 
Le Snes appelle à la grève contre la réforme du collège et les conditions de rentrée, au sein d'une intersyndicale qui inclut FO, la GCT et Sud.
Elle appelle aussi à organiser des assemblées générales dans les établissements le 31 août, jour de la pré-rentrée des enseignants, afin de "faire remonter les principaux problèmes rencontrés".
François Hollande, adepte du « jeu de rôle » sur la courbe du chômage
François Hollande est incorrigible. Chaque fois que le nombre de demandeurs d’emploi baisse un tout petit peu sur un mois, il trouve le moyen de nous suggérer qu’il est en train de concrétiser l’engagement qu’il avait pris dès de 9 septembre 2012 à la télévision en déclarant que « nous devons inverser la courbe du chômage d’ici un an»
Il a remis ça hier alors que le chômage continue d’augmenter quand on additionne les trois catégories de demandeurs d’emplois qui entrent dans les statistiques officielles.
Au 31 juillet 2012, en tout début de quinquennat du président Hollande, la France comptait 2.983.100 demandeurs d’emplois de catégorie A inscrits à Pôle emploi.
Au 31 juillet 2016, cette même catégorie A compte 3.506.600 inscrits à Pôle emploi, soit 523.000 chômeurs de plus.
En déplacement hier dans le Maine et Loire avec sa ministre du Travail Myriam El Khomri, le chef de l’Etat s’est empressé de commenter les seuls chiffres de la catégorie A de ce mois de juillet qui font baisser sur un mois le nombre des demandeurs d’emploi n’ayant pas du tout travaillé en juillet de 19.100 personnes, soit une baisse de 0,5%.
Mais le nombre d’inscrits à Pôle emploi en catégorie B et C - ceux qui ont travaillé quelques petites heures dans le mois- est en augmentation de 26.700, ce qui fait augmenter le nombre total de demandeurs d’emplois de 7.600. Du coup, le nombre total d’inscrits à Pôle emploi est de 5.740.000 de personnes.
Parallèlement, il y a eu 52.000 radiations administratives durant ce mois de juillet et l’on sait qu’il suffit souvent qu’une personne omette de faire une démarche administrative dans les délais pour être victime d’une telle radiation sans pour autant avoir retrouvé un travail.
De même, l’augmentation du nombre d’hommes et de femmes mis en formation à moins d’un an de la prochaine élection présidentielle permet de sortir des chômeurs de longue durée des statistiques du chômage. Dans le cadre des conventions qui sont signées depuis le mois de mars entre l’Etat et les Régions, ce sont 5.000 à 10.000 personnes qui sortent chaque mois des chiffres officiels du chômage en catégorie A, B et C pour basculer dans la catégorie D, celle qui n’est pas comptabilisée dans les chiffres du chômage. 
Voilà pourquoi François Hollande se permet de dire que « depuis le début de l’année, le chômage baisse et nous pouvons considérer que toutes les catégories de chômeurs sont concernées ». C’est vrai en juillet, mais pour les seuls chômeurs de catégorie A, ce qui n’a rien d’étonnant quand on augmente à la fois les radiations et les mises en formation. Car même si, comme le dit Eric Heyer, directeur du département Analyse et Prévisions de l’OFCE, « il y a bien une baisse du chômage tirée par la reprise de l’emploi, cette baisse reste limitée et plutôt au profit de l’activité précaire ».
Ce que souligne aussi la CGT dans un communiqué en indiquant que « les vases communicants ne font pas une baisse durable » en dépit du « jeu de bonneteau autour des chiffres du chômage pour masquer la faible création d’emplois majoritairement précaires ».
Mais on sait que toute une stratégie de communication évolutive et opportuniste a été mise en place à l’Elysée pour tenter de faire gober au bon peuple que le Chef de l’Etat tiendra d’ici la fin de l’année l’engagement de ne se représenter à l’élection présidentielle de 2017 que s’il parvient à inverser la courbe du chômage . Rappelons donc pour mémoire les principales déclarations de François Hollande sur ce sujet.
Le 9 septembre 2012, il déclarait sur TF1 : « nous devons inverser la courbe du chômage d’ici un an ». Le 31 décembre de la même année, il récidivait lors de ses vœux aux Français : « toutes nos forces sont tendues vers un seul but, inverser la courbe du chômage d’ici un an ». Nous arrivions ensuite au 18 avril 2014 et le chômage continuait d’augmenter en France. Ce jour là, dans les locaux du groupe Michelin à Clermont-Ferrand, François Hollande déclarait : « Si le chômage ne recule pas d’ici 2017, je n’ai aucune raison d’être candidat à un deuxième mandat ».
Le 14 avril 2016 sur France 2, les propos du chef de l’Etat étaient bien plus ambigus sur le sujet quand il déclarait « ça va mieux, il y a plus de croissance, il y a plus de pouvoir d’achat pour les salariés. Un quinquennat c’est cinq ans et j’ai engagé une politique qui produit des résultats et qui en produira encore davantage mai, c’est vrai, je demanderai à être jugé sur la question du chômage ». Voilà qui est déjà plus ambigu car un engagement pris en début de quinquennat impliquait qu’il y ait moins de chômage en France au printemps 2017 qu’au printemps 2012, ce qui ne sera pas le cas. 
Dans un livre(1) paru en mars dernier suite à de longs entretiens réguliers avec François Hollande à l’Elysée, ce dernier dévoile l’interprétation de l’inversion de la courbe du chômage qu’il conviendrait de faire en fin de quinquennat : « Ce sera une tendance, ce sera une ambiance. Plus une ambiance qu’une tendance, d’ailleurs. Il y a les chiffres, il y a les statistiques, et puis, il y a ce que les Français ont comme sentiment, comme impression de ce qu’est la réalité économique de leur propre vie. Aujourd’hui, ils se disent que ça va mieux. Ce n’est pas encore ce qu’ils voudraient, mais aujourd’hui, quand je dis que la reprise est là, ce n’est pas perçu comme une provocation. Il y aura toujours des gens au chômage, mais il faut qu’ils aient le sentiment qu’ils ne le seront plus longtemps. S’ils ont le sentiment qu’ils le seront pour toujours, ça n’ira pas ». 
Sans doute faut-il chercher dans ces propos la justification de la loi Travail que le chef de l’Etat a fait porter par Myriam El Khomri : précariser l’emploi pour l’immense majorité des salariés afin d’accélérer le turn-over à Pôle emploi afin que les chômeurs aient le sentiment d’y rester moins longtemps. Enfin, quand François Hollande continue de dire que « la reprise est là » après avoir gavé d’aides le patronat via le CICE , les réductions de charges en tous genres et les aides directes à l’embauche, cela donne l’opinion suivante chez les patrons de l’industrie manufacturière dans une note de l’INSEE publiable ce jeudi 25 août : « les industriels sont moins optimistes qu’en juillet sur les perspectives générale de leur secteur (…) En août, les carnet de commande se dégarnissent dans leur ensemble (.. .) Dans l’agro-alimentaire le climat des affaires chute ».
Voilà à nouveau de quoi douter des propos délibérément optimiste du président de la République, grand commentateur, dans une sorte de jeu de rôle, de l’actualité politique, économique et sociale du pays. Au point de donner l’impression d’oublier que les Français l’ont élu pour la conduire pendant cinq ans en mai 2012 plus que pour la commenter !
INFOS +
- A propos des effets sur l'emploi de la multiplication des aides aux entreprises (65 milliards d'euros quand même ! sans compter exonérations de charges sociales et allègements d'impôts comme c'est encore prévu)... on lira avec intérêt le rapport de Trésor-éco en cliquant sur ttp://www.tresor.economie.gouv.fr/File/427482
- et les entreprises sont aidées quasiment pour tout même pour payer les salariés au SMIC alors que c'est une obligation. La liste des aides aux entreprises http://www.aides-entreprises.fr/
-----
Chiffres du chômage de juillet 2016
Les vases communicants ne font pas une baisse durable ! mercredi 24 août 2016
Le gouvernement va certainement crier à l’inversion de la courbe du chômage, en mettant en avant la très légère baisse de la catégorie A (- 0,5 % sur un mois et -0,1% sur 3 mois). 
Mais, en regardant dans le détail, on constate d’abord que le chômage des plus de 50 ans n’en finit pas de progresser (encore 0,2 % en juillet et surtout plus 2,8 % sur un an).
De plus, les catégories B et C, celles des travailleurs précaires, celles des petits boulots de plus en plus court, ne cessent de progresser : en catégorie B (78h ou moins dans le mois) plus 2,3 % sur un mois, plus 1,8 % sur trois mois et plus 4% sur un an, tandis qu’en catégorie C, même progression de 0,8 % sur un mois, 3,1 % sur trois mois et 4,8% sur un an.
Ainsi, le chômage total des catégories A, B et C s’établit à 5 442 100 personnes, en hausse de 0,1 % sur un mois, 0,8% sur 3 mois et 0,7 % sur un an, soit 39 400 demandeurs d’emploi supplémentaires.
Enfin, la catégorie D des inscrits en formation augmente de 10,1% sur un an, traduction du plan d’urgence d’envoi en formation.
Même si le chômage ralentit sa progression, il n’est pas enrayé : il se crée surtout plus de précarité !
La CGT revendique une véritable politique de relance de l’emploi, par la réduction du temps de travail, l’augmentation des salaires et des pensions et la réorientation de la dépense publique des poches des actionnaires vers l’investissement. Tout ceci a contrario des politiques d’austérité du gouvernement et de son jeu de bonneteau autour des chiffres du chômage pour masquer la faible "création" d’emplois majoritairement précaires. Cette situation ne pourra qu’être renforcée par la loi travail si celle-ci n’est pas abrogée.
C’est tout le sens de la journée d’action du 15 septembre.
Montreuil, le 24 août 2016


Le Club est l'espace de libre expression des abonnés de Mediapart. Ses contenus n'engagent pas la rédaction.
TOUS LES COMMENTAIRES
Très bien. Prévoyez neuf mois,

samedi 27 août 2016

Rappel d'une belle saison : Nuit Debout saison 1 : Troisième épisode !

 I/ Nuit Debout saison 1 : Troisième épisode !;
 
Bonjour, vous recevez ce mail car vous faites partie des  signataires de la pétition Nuit Debout. via We Sign It Cette semaine nous vous faisons suivre l'épisode trois de la newsletter de l'équipe de Gazette Debout. Bonne lecture.
Baki Youssoufou 23/8/2016

 Juin : préparer les lendemains
Nuit Debout. Deux mots qui ont fait couler beaucoup d'encre depuis le 31 mars 2016. Deux mots qui symbolisent la naissance d'un mouvement citoyen, d'abord sur la place de la République, puis en France et dans le reste du monde. Nuit Debout est multiple et donc insaisissable. Nuit Debout ne revendique rien mais veut tout. Nuit Debout n'a pas de leader, elle est insoumise. Depuis le début du mois d'août, Gazette Debout, le journal indépendant de Nuit Debout, vous fait revivre l'histoire de ce mouvement grâce à une sélection des meilleurs de ses 700 articles. Voici l'épisode 3. Bonne lecture.

La météo n’a pas été clémente avec le mouvement. Mais il en faut plus pour décourager les Nuitdeboutistes, toujours plus nombreux à se rendre chaque soir sur la place de la République, malgré les pluies diluviennes, pour assister aux assemblées générales et participer aux travaux des commissions. Chaque semaine, les anti-pub Debout s’installent régulièrement sur la place, afin de détourner les affiches publicitaire qui envahissent notre environnement. Dans une optique de convergence des luttes dans le monde entier, Nuit Debout a accueilli une commission Syrie Debout,  venue régulièrement dénoncer les exactions commises par le régime de Bachar el-Assad.

Notre engagement citoyen et militant n’a pas plu aux hommes politiques, nombreux à nous critiquer dans les médias traditionnels, comme le prouvent toutes nos revues de presse. Le parti au pouvoir  n'a pas daigné écouter nos revendications, préférant ignorer la majorité des Français qui étaient opposés à la Loi Travail. Les membres du Parti socialiste ne semblent d'ailleurs pas vraiment savoir sur quel pied danser. Mais certains hommes et femmes politiques ont toutefois apporté un soutien à Nuit Debout, comme Yanis Varoufakis l'ancien ministre grec de l'économie.

Malgré ce dédain, les manifestations contre le projet de loi El Khomri n'ont pas faibli, avec comme point d'orgue la manifestation du 14 juin,  particulièrement violente. Une fois encore, nous avons reçu et publié de nombreux témoignages  sur les violences subies  ainsi que sur la dégradation de la façade de l'hôpital Necker, flagrant exemple d'une manipulation politico-médiatique.

Estimant que les dérives des manifestations étaient "inacceptables", le gouvernement a décidé le 23 juin d'imposer un défilé autour du Bassin de l'Arsenal, dans le quartier de la Bastille. Une décision qui a révolté bon nombre de militants. D'ailleurs, ces quatre mois de protestations ont été émaillés de nombreuses manifestations "libres", dont l'une des dernières a eu lieu le 25 juin dans le quartier de Belleville. Là encore, elle n'a pas été exempte de violences.

Le mois de juin a surtout été l'occasion de célébrer le 100Mars de notre calendrier "marsien" avec un riche programme de festivités. L'occasion de dresser un premier bilan et d'esquisser des réponses à une question que tout le monde se pose : qu'est ce que ça donne, Nuit Debout ?

Gazette Debout n'est pas le seul média né place de la République. 
TV Debout et Radio Debout ont diffusé quotidiennement les débats de l'assemblée générale, ainsi que des reportages et des interviews.
Depuis le 4 avril, les équipes de TV Debout sont quotidiennement présentes sur la place. Près de 160 personnes sont passées à l'antenne en quatre mois, dont Rime et Laurence, deux facilitatrices professionnelles chargées d'apaiser les tensions dans un groupe. Elles prodiguent des conseils au sein d'entreprises, pour que les équipes apprennent à s'écouter et à s'accorder sur des règles communes afin que le résultat produit par l'intelligence collective dépasse la somme des compétences individuelles. Un discours qui prend une résonnance toute particulière à Nuit Debout.

Radio Debout a également compilé une trentaine d'extraits de ses meilleurs moments, comme l’intervention d'Alain Krivine. Figure emblématique de Mai 68, l'homme rejette le périlleux parallèle avec Nuit Debout. Le fondateur de la Ligue Communiste Révolutionnaire distingue d'emblée les deux mouvements et leurs contextes. Qu’il s’agisse des relations entre mondes ouvrier et estudiantin, de la conscience de classe, de la répression policière - une « répression plus violente, calculée, organisée, structurée, qui n’existait pas en 68 » - difficile selon lui de comparer les deux. Krivine identifie pourtant un dénominateur commun : « Le ras le bol est identique, sauf qu’à l’époque il s’agissait d’un gouvernement de droite. Aujourd’hui, il paraît que c’est un gouvernement de gauche… ». S’il se refuse à tout pronostic, il appelle à utiliser l’écho médiatique que fournira la proximité des élections présidentielles et législatives pour développer une campagne anti-électoraliste de soutien aux mouvements de masse comme de Nuit Debout. Une analyse à écouter ici.

C'est la fin de notre troisième épisode. Vous pouvez retrouver notre premier ICI et notre second épisode ICI et suivre Gazette Debout sur Twitter, Facebook et sur notre site : gazettedebout.fr
Rendez-vous la semaine prochaine pour la suite de l'histoire de Nuit Debout.
 



samedi 25 juin 2016

« Jeune Nation », ni ici, ni ailleurs.

Nous vous invitons à faire connaître cet appel à rassemblement pour la Mémoire et la Liberté, et à nous faire savoir si vous souhaitez vous y engager avec nous.
N'hésitez pas à communiquer également de votre côté.
Cordialement,
Pierre Villard, Mouvement de la Paix
06.82.92.29.46

Rassemblement et pique-nique pour la Mémoire et la Liberté
Samedi 9 juillet à 11h à Barret-sur-Méouge (Hautes Alpes)


Nous avons appris l’organisation d’un camp de « Jeune Nation » se réclamant de thèses révisionnistes dans la Vallée de la Méouge du 11 au 17 juillet prochain. Ces convictions néo-nazis heurtent profondément la sensibilité des habitants-es du Buëch et d’ailleurs, qui refusent leur présence sur notre Terre. 
Au-delà nous refusons la banalisation des idées et des pratiques destructrices de l’extrême-droite. Nous n’acceptons pas de voir nos forêts transformées en camp d’entrainement para-militaire.
 
Nous dénonçons la passivité de la préfecture face à cet évènement qui constitue de fait un trouble à l’ordre public, et véhicule des propos et des actes répréhensibles.
Afin de refuser cette présence, nous appelons la population à réaffirmer son soutien aux valeurs et aux engagements de la Résistance pour la Liberté et la République. 

Nous invitons à une mobilisation populaire le samedi 9 juillet en participant à un rassemblement festif, créatif et résistant. A 11 heures, hommage aux Résistants à la stèle du Maquis Morvan à Barret-sur-Méouge suivi d’un pique-nique tiré des sacs sur la place.
Assemblée Nuit Debout du 24 juin à Laragne-Montéglin
Contact : piratesdebout@ntymail.com

vendredi 10 juin 2016

EUROPE / Nuit Debout en question


 






Date de publication sur Tlaxcala : 04/06/2016

Nuit Debout en question

Sarah Roubato



Francis Azevedo
mafalda9
 Il faut y aller pour pouvoir en parler. Y aller et surtout, y revenir. Voir ceux qui sont là soir après soir pour préparer l’assemblée générale, les sandwichs, renouveler les médicaments de l’infirmerie, brancher les micros de la radio, fixer la caméra de la télé. Il faut les voir courir d’un bout à l’autre de la place de la République pour retrouver tel membre d’une commission, se disputer, s’entraider, rire et soupirer. Voir aussi ceux qui tendent un visage curieux, assoiffés d’une parole qui les fera rester, qui chatouillera leur conscience endormie. Voir encore ceux qui débarquent avec leurs enceintes pour faire la fête, et ceux qui restent assis, roulent des joints et prennent la pose dès qu’un objectif s’approche. Il faut assister aux débats quotidiens qui se font sur les listes de diffusion de chaque commission, avant de se retrouver sur la place en fin de journée.
Il faut voir tout ça, pour comprendre à quel point il est risqué d’émettre une opinion sur un processus en gestation. Nuit Debout ne se résume ni aux images de violence qui passent à la télé, ni aux phrases naïves et aux slogans criés dans les micros, ni aux manifestes du mouvement. C’est un phénomène complexe qui échappe à nos grilles d’analyse habituelles. Les lieux où Nuit Debout émerge sont autant de laboratoires de démocratie participative, où chaque proposition est discutée, testée puis réajustée. C’est ce qui rend le mouvement insaisissable pour qui tend le micro à un instant T.
Nuit Debout n’est pas un mouvement de jeunes, il suffit de s’y rendre pour le constater. Et Nuit Debout est bien plus large que ce qui se passe à Paris. Dans les campagnes, l’assemblée à taille humaine permet d’aller plus loin dans les débats. Ceux qui partagent un vivre-ensemble local envisagent des actions à long terme qui modifieront leur quotidien. Quel qu’en soit l’issue, cette expérience de l’intelligence collective marquera ceux qui y auront participé.
Pour autant, ce qui se passe Place de la République concentre les questions auxquelles tous les mouvements sociaux de ce siècle d’internet, des réseaux sociaux et du désenchantement politique devront répondre, s’ils veulent être autre chose qu’un cri de guerre. La commission Démocratie sur la Place est en charge “d’améliorer la modération et le fonctionnement technique et démocratique des assemblées, et de mettre en place un processus de vote fiable et démocratique au sein de Nuit Debout Paris” (https://wiki.nuitdebout.fr/wiki/Villes/Paris/Démocratie_sur_la_Place). C’est au sein de cette commission que chaque jour, les outils démocratiques testés sur la place sont débattus, affinés, améliorés, triés. Un impressionnant va-et-vient entre propositions, expérimentation et reformulation, avec le mot d’ordre pour soumettre chaque idée à l’épreuve de la pratique : Qui dit fait. C’est donc loin des postures et des slogans que se joue l’essentiel de ce mouvement.
nuit debout 94 copie
Le piège de l’horizontalité absolue
Place de la République, l’assemblée générale, qui commence à 18h et finit après 23h, est un espace de libre parole. Dans le micro, tout s’exprime : les frustrations, les témoignages d’injustices subies, les constats, les slogans révolutionnaires, les colères. Cette prise de parole est essentielle et libératrice, car pour la première fois, le débat démocratique en présence physique n’est plus l’apanage des spécialistes, des médias et des professionnels de la politique. Pourtant, soir après soir, dans le micro, un constat se fait entendre : il faut passer à autre chose, pour que l’Assemblée Populaire ne ressemble pas à un bureau des plaintes ou à un étalage de formules toutes faites.
Comment encadrer une parole pour qu’elle ne soit pas décousue, sans porter atteinte à ce mouvement de libération de la parole ? Comment diviser les questions à débattre au sein de commissions sans étioler leur inter-dépendance ? Les acteurs de ND sont piégés par le refus de la verticalité et de la représentation. Pourtant, reconnaître la compétence de certains individus à articuler les cris des autres, à traduire les sentiments qui s’expriment, à synthétiser les discussions, à ordonner les arguments et à adapter son discours aux circonstances, n’est pas un déni d’égalité. C’est une reconnaissance de la différence des compétences. Les individus sont égaux mais pas interchangeables. On confond horizontalité et égalité. L’égalité n’est pas de mettre à plat tous les individus, mais de permettre à chaque individu d’exercer sa pleine puissance de pensée et d’action, dans le cadre précis d’une fonction qu’il aura accepté d’assumer, pour le bien commun. Sur ce point, les organisations de démocratie participative déjà mises en place en campagne pourraient servir de modèle, comme celle de Saillans dans la Drôme, où une liste collégiale a remporté la mairie en 2014. L’horizontalité absolue laisse libre cours à la sélection naturelle par la foule : ceux qui parlent le plus fort ou qui ont le plus gros drapeau s’installent.

Les individualismes communautaires
Les commissions se créent au gré des désirs de chacun. Sur la place, on trouve une commission Françafrique, la table d’une maison d’édition libanaise, un immense drapeau de la Palestine – le seul drapeau sur la place – avec une vente de t-shirts et d’objets. Alors que ces combats légitimes pourraient s’inscrire dans les commissions Droits de l’Homme ou Éducation Populaire, ils font cavalier seul. À l’heure de l’assemblée générale, ils sont tous rentrés chez eux. Mais comme le mouvement n’a pas de décideurs, ils sont autorisés. C’est le principe du mouvement Convergence des luttes, dont l’implication dans Nuit Debout fait débat.
nuit debout 98 copie
À l’assemblée générale, chacun vient faire entendre les discriminations dont il est victime. En tant qu’Africain, en tant que femme, en tant que sourds-muets. En se présentant uniquement comme représentants de ces luttes, ils reproduisent sur la place la discrimination qu’ils dénoncent. C’est ainsi qu’un soir, des sourds-muets s’expriment devant l’assemblée pour parler de leur marginalisation des débats. Si, au lieu de voter symboliquement la reconnaissance de la langue des signes comme langue nationale, chaque assemblée générale avait un traducteur de langage des signes, afin que les sourds-muets puissent participer aux débats sur des sujets qui les concernent en tant que citoyens, ne serait-ce pas là la meilleure manière de combattre leur discrimination et de les intégrer ? Ce qu’il manque à ND, c’est de définir un idéal commun dans lequel pourraient s’accomplir toutes les luttes particulières.
Tout en cherchant à être l’un des coups de moteur qui démarrera une nouvelle société, ND n’en n’est pas le moins le reflet de celle-ci. La petite table qu’occupe la commission écologie, avec quelques prospectus sur comment manger autrement, est significative du retard de la France en la matière. Dans un mouvement qui a la vocation d’entraîner un changement de société, on aurait pu s’attendre à ce que les questions environnementales soient placées au centre.

Parolé parolé parolé…
Plus d’un mois après la naissance du mouvement, de plus en plus de gens prennent le micro à l’assemblée générale et s’interrogent : “On parle, on parle, mais on fait quoi ?” C’est bien connu, les Français aiment parler, créer des concepts, redéfinir les mots. Des anglo-saxons, ils empruntent plus volontiers les mots que leur sens du pragmatisme.
L’assemblée ressemble parfois à un bureau des plaintes. Les Français n’ont plus à prouver leur réputation de râleurs. Pris entre leur négativisme et leur nostalgie d’avoir été un pays phare des avancées sociales et culturelles, les Français ont du mal à mettre en pratique un changement qu’ils semblent désirer, mais qu’ils ont du mal à recentrer sur la pratique quotidienne.
La France est loin d’être un pays phare du changement social qui est déjà largement entamé dans des pays dont les Français ne daignent pas parler les langues. Il est peut-être temps de se défaire des majuscules et d’envisager un changement qui mette le comment au centre de l’interrogation, et la pratique quotidienne au sein de l’action. Sinon les acteurs de Nuit Debout reproduiront ce qu’ils reprochent aux politiques : un verbiage sans conséquence.
Car les actions envisagées à ND sont ponctuelles et symboliques. Elles répondent au besoin immédiat des personnes et d’une foule : se soulager, laisser éclater une émotion, montrer qu’on est là . Les marches, les lettres, les pétitions, les flash-mobs, les occupations, ça fait du bien. Mais ce qui fait du bien n’est pas nécessairement efficace. Et si le symbole est important, il n’a de pouvoir que lorsqu’il est le condensé esthétique d’une action menée sur le terrain, au quotidien.
Nous sommes pris dans le paradoxe d’être les enfants de cette société que nous souhaitons voir changer. Une société d’immédiateté et d’individualisme. “Il est temps de reprendre le pouvoir”, peut-on entendre et lire sur les pancartes. Mais la prise de pouvoir est un exercice exigeant qui implique des responsabilités. L’autogestion exige l’implication.
Ce changement que la France a du mal à amorcer est celui qui engagerait chaque citoyen à sortir de sa zone de confort. Se renseigner sur ce qui se fait autour de chez soi et un peu plus loin, aller à la bibliothèque feuilleter les nouveaux magazines qui se consacrent à parler des solutions alternatives. Là où l’on est, le mettre en pratique, chez soi, à son échelle et à son rythme. Le malheur peut aussi être un confort. Les Français manquent du courage de se donner les chances d’aller mieux.
nuit debout92 copie
Ce changement par la pratique quotidienne est impossible à contrôler par ceux qui ne souhaitent pas le voir advenir. Car aucune force de l’ordre abusive ni aucun casseur ne pourra empêcher les consommateurs que nous sommes de faire nos choix. Arrêter de consommer un produit est une action d’une puissance qu’on ne mesure pas encore. C’est un non-geste, qu’aucun média ne pourra manipuler et qu’aucun politicien ne pourra lapider. Les actions symboliques, elles, sont visibles, circonscrites dans un espace-temps, et donc vulnérables. L’occupation d’un McDo est un beau geste, mais s’engager à ne plus jamais consommer un hamburger ou un Coca, en parler autour de soi, à son petit frère qui réclame le menu enfant ou à sa petite nièce qui s’achète une canette à la sortie d’école, est un véritable acte d’engagement et une action concrète qui, si menée collectivement, mettra à mal les multinationales et entamera un changement de société.

Est-il déjà trop tôt ?
Les activistes de ND le disent à juste titre : “Ne jugez pas tout de suite. Donnez-nous du temps. On ne change pas un système mis en place depuis des siècles en quelques semaines.” La critique n’est pas un jugement. Il n’est jamais trop tôt pour se mettre en question. Où mieux qu’en France sait-on que la vraie critique ne vise pas à délégitimer l’objet critiqué, mais au contraire, lui donne la possibilité de se préciser, d’aller plus loin, d’exister autrement, donc d’étendre sa puissance ? Mettre en question ND, c’est reconnaître que ce mouvement contient en lui tous les possibles. Celui de n’être qu’une énième manifestation d’un mécontentement qui s’épuisera ; celui d’être le début d’un réveil citoyen et d’un basculement de société ; celui encore d’être un laboratoire d’expérimentation qui inspirera un autre mouvement, plus tard, quand il ne sera plus trop tôt.
L’efficacité de ND sera sa meilleure arme contre les tentatives de délégitimation. Proposer une alternative au modèle vertical tout en reconnaissant les compétences de chacun, trouver un équilibre entre actions symboliques et actions quotidiennes, reformuler le désir de changement en passant par le comment et la pratique, remettre au centre des discussions les enjeux essentiels – comment faire de la politique autrement, comment consommer autrement, comment refonder une autre économie, comment transmettre (éducation) et s’informer (médias) autrement – pour poser les bases d’un nouveau vivre-ensemble, dans lequel ceux qui se sentent marginalisés aujourd’hui seraient inclus et défendraient toutes les causes. Voilà les défis qui se posent à Nuit Debout, à ceux qui y sont chaque soir, à ceux qui viennent par curiosité et à ceux qui regardent de loin. À ceux qui espèrent que c’est le réveil d’un rêve. 
Lire aussi sur ce sujet : Nuit Debout : le réveil d'un rêve ?, Un homme qui vient (chanson), Les artistes à Nuit Debout
Sarah Roubato vient de publier Lettres à ma génération chez Michel Lafon. Cliquez ici pour en savoir livre sarahplus et lire des extraits. Cliquez sur le livre pour le commander chez l’éditeur.
Photos : Francis Azevedo