Par Human Rights Watch, 09.07.2010
La France délocalise-t-elle la torture de ses présumés terroristes comme les Américains dans des États totalitaires ?… C’est l’organisation de défense des droits de l’homme, Human Rights Watch qui l’affirme. Selon l’ONG, la France comme l’Angleterre et l’Allemagne, utiliserait des informations obtenues sous la torture pratiquée par des services de renseignements étrangers.
Le rapport de HRW cite notamment le cas d’un Algérien résidant en France, Mohamed Benyamina. En septembre 2005 Benyamina est interpellé à l’aéroport d’Alger, alors qu'il s'apprête à embarquer pour Paris. Selon son avocat, les policiers algériens lui expliquent qu'ils agissent en vertu d'un mandat d'arrêt délivré par la justice française. Ensuite Benyamina disparaît dans les geôles secrètes de la DRS, les services secrets algériens. Et sa famille restera sans nouvelles pendant près de six mois. Sous la torture, l’Algérien « dénonce » deux autre hommes, Nieto et Hadoux qui passent un an en détention provisoire avant d’être remis en liberté quand Benyamina reviendra sur ses déclarations dès sa comparution devant un juge algérien…
Dans les affaires de terrorisme, la coopération avec des États qui pratiquent la torture est elle justifiable ? Contrairement aux systèmes anglo-axons, le système judiciaire français accepte tous les éléments d'information, même s'ils proviennent d'interrogatoires menés dans des pays accusés par les organisations de défense des droits de l'homme de pratiquer la torture, sauf s'il est « démontré » qu'ils ont été obtenus par la torture. La France coopère dans l'antiterrorisme et le renseignement avec des pays comme le Maroc, l'Algérie, la Tunisie, la Syrie. « On ne peut pas exclure une coopération au seul prétexte que le bilan de ces pays en matière des droits de l'homme est largement critiqué » a expliqué l'ancien juge d'instruction Jean-Louis Bruguière au journal le Monde…
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