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mercredi 7 juillet 2010

Maroc : Abus sexuels à l'égard des enfants

Par Ana Lopes, AUFAIT, 4/7/2010
Appel à un renforcement des capacités des acteurs de lutte
493. C'est le nombre officiel de plaintes enregistrées en 2009 par l'ONDE sur les violences à l'égard des enfants. Sur ces 493 plaintes, 94 concernent des abus sexuels, un phénomène qui tend depuis peu, à sortir du domaine du tabou. Vendredi dernier, une nouvelle étude a été présentée à Rabat où les auteurs ont plaidé pour un renforcement des capacités des acteurs de cette lutte.
Sur les 493 plaintes de violences à l'égard des enfants enregistrées en 2009, 94 concernent des abus sexuels./DR“Besoins en renforcement des capacités des acteurs dans la lutte contre les violences sexuelles sur enfants dans la région Mena”. C'est sous ce thème que s'est déroulé vendredi, à Rabat une journée d'échanges et de réflexion sur l'exploitation sexuelle des enfants. Au cours de cette rencontre, l'Association Meilleur Avenir pour les Enfants (AMANE), initiatrice de la réunion, a présenté une étude dont nous n'avons malheureusement pas pu avoir copie.
Selon les chiffres officiels de l'ONDE (Observatoire national des droits de l'enfant), en 10 ans, plus de 3.700 plaintes pour violences à l'égard des enfants ont été déposées dont plus d'un millier concernant des abus sexuels. Pour la seule année 2009, ce sont 493 qui ont été enregistrées dont 94 qui concernent des abus sexuels. Un nombre de plaintes qui “monte en flèche quotidiennemment”, explique Said Raji, directeur exécutif de l'ONDE.
“La cellule d'écoute et d'accueil de l'Observatoire a reçu depuis sa création, il y a plus de dix ans, quelque 3.708 plaintes pour violences à l'égard des enfants, dont plus d'un millier concernant des abus sexuels. Entre 2000 et 2009, le nombre de plaintes enregistrées quotidiennement est monté en flèche (92/an en 2000 contre 493 en 2009). Néanmoins, ces chiffres ne reflètent que les cas déclarés, et n'indiquent pas non plus la nature et la gravité de ces violences.”
Said Raji, directeur exécutif de l'ONDE
“L'effectivité des lois en vigueur, la sensibilisation de l'opinion publique mais aussi le renforcement des capacités d'autoprotection des enfants restent les voies les plus efficientes pour résoudre ce problème”, ont estimé les intervenants. Ils ont également été unanimes à reconnaître que l'absence de données exactes sur ce phénomène pose un problème dans la recherche de solutions.
“Car tant que les cas d'abus sexuels restent passés sous silence, il sera encore plus difficile de les traiter”, ont-ils soutenu.
Des autorités permissives
C'est l'autre grand problème dans ce dossier hautement sensible des abus sexuels à l'égard des enfants. “La justice ne joue pas son rôle. Des criminels sont jugés, mais les peines à l’encontre des Marocains sont faibles. Quant aux étrangers, on les laisse libres en général, leur demandant seulement de quitter le pays”, s'insurgeait récemment Khadija Ryadi (présidente de l'Association marocaine des droits humains) dans les colonnes de notre quotidien.
Et pourtant, si la loi était correctement appliquée, les agresseurs pourraient encourir des peines allant jusqu'à 30 ou 40 ans! Autre fait rageant dans cette problématique, “c'est le manque de prévention”, fait remarquer maître Mustapha Errachdi, avocat au barreau de Marrakech.
“Avec ces peines de prison, on punit les coupables, on reconnaît le tort causé à l’enfant, mais on ne fait pas de prévention. Ce que je regrette le plus, c’est l’absence de programmes des partis politiques, les tabous, la pauvreté et la non-conformité de la loi marocaine aux lois internationales dans la protection de l'enfance.”
Mustapha Errachdi, avocat au barreau de Marrakech

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