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dimanche 6 décembre 2009

Madrid s'irrite d'un nouveau rejet marocain au retour d'Aminatou Haider au Sahara

Par AFP, 6/12/2009


Les autorités marocaines ont refusé une nouvelle fois samedi d'autoriser le retour au Sahara occidental de la militante Aminatou Haidar, en grève de la faim en Espagne, suscitant l'irritation de Madrid alors que l'affaire prend des allures de crise diplomatique.
L'Espagne "déplore profondément" cette décision "contraire au droit international", a réagi à l'aéroport de Lanzarote (Canaries) Augustin Santos, chef de cabinet du ministre des Affaires étrangères Miguel Angel Moratinos.
Le Maroc avait une première fois interdit vendredi soir à la militante pro-Polisario de rentrer à Laâyoune par avion, revenant in-extremis sur une autorisation préalable, selon Madrid.
"Le gouvernement espagnol invite Mme Haidar à poursuivre sa lutte pour les droits de l'Homme et réitère sa proposition, si elle le juge utile à son combat, de lui accorder un statut de réfugiée ou la nationalité espagnole, jusqu'à ce qu'elle puisse retourner à Laâyoune (principale ville du Sahara occidental, ndlr), avec des documents marocains", a ajouté M. Santos.
Le chef de cabinet de M. Moratinos a dit ne pas avoir "le moindre doute" que la militante rejettera les conditions posées par Rabat à son retour au Sahara, à savoir demander pardon et reconnaître sa nationalité marocaine.
Semblant écarter désormais l'éventualité d'un retour rapide de Mme Haidar au Sahara, il a souligné que l'Espagne mettait à sa disposition un logement et ferait en sorte qu'elle puisse recevoir ses enfants qui vivent à Laâyoune.
Mme Haidar a été expulsée le 14 novembre du Sahara occidental par les autorités marocaines qu'elle accuse de lui avoir retiré son passeport marocain, et observe depuis le 16 novembre une grève de la faim à Lanzarote.
Selon Rabat, elle a refusé d'"accomplir les formalités habituelles de police et renié sa nationalité marocaine" à son arrivée le 13 novembre à Laâyoune.
Le ministère marocain des Affaires étrangères a exprimé vendredi soir son étonnement, soulignant que "la position légitime et argumentée du royaume (...) ne saurait changer".
Cet épisode a été analysé par une partie de la presse et certaines ONG espagnoles comme un camouflet infligé au gouvernement socialiste espagnol.
La vice-présidente du gouvernement espagnol Maria Teresa Fernandez de la Vega a déclaré samedi à Valence (est), avant que soit connu le nouveau refus marocain, que l'exécutif espagnol menait "toutes les actions diplomatiques possibles avec le Maroc pour que Madame Haidar puisse rentrer chez elle".
"Le gouvernement continue de miser sur le dialogue et la coopération dans nos relations bilatérales", a-t-elle déclaré.
La presse de droite espagnole a durement critiqué Rabat et le gouvernement socialiste espagnol, le journal El Mundo exigeant notamment "une ferme réponse diplomatique" au Maroc qui s'est "comporté comme un voisin hostile".
Au Maroc, la presse faisait bloc derrière le gouvernement. "La classe politique exprime son indignation et fait part de son refus de céder au chantage", affirmait ainsi Le Matin du Sahara (proche du gouvernement).
Le Sahara Occidental, ancienne colonie espagnole, a été annexé en 1975 par le Maroc qui l'administre depuis cette date.
Rabat propose pour cette région un plan de large autonomie sous la souveraineté marocaine, auquel s'oppose le Polisario, soutenu par Alger, qui réclame un référendum d'autodétermination.

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