Rapport Amnesty International 2015/2016 Ali Aarrass et d’autres prisonniers au Maroc…(pg 295-296).
« …Les
autorités n’ont pas fait en sorte que les détenus soient correctement
protégés contre la torture et les mauvais traitements. Elles n’ont
notamment pas enquêté dans les meilleurs délais sur les allégations de
sévices et n’ont pas obligé les responsables présumés à rendre compte de
leurs actes.
Les autorités marocaines ont
clôturé en septembre l’enquête sur les allégations de torture formulées
par Ali Aarrass, qui avait été ouverte en mai 2014 à la suite d’une
décision du Comité contre la torture [ONU]. Bien que le Groupe de
travail sur la détention arbitraire [ONU] ait demandé sa remise en
liberté immédiate, Ali Aarrass demeurait incarcéré. Trois ans après son
pourvoi, il attendait toujours une décision de la Cour de cassation.
Des prisonniers ont observé des
grèves de la faim pour protester contre les mauvais traitements qui leur
auraient été infligés par les gardiens et contre la dureté de leurs
conditions de détention, notamment la surpopulation ainsi que le manque
d’hygiène et d’accès aux soins médicaux.
Les autorités ont réagi aux
allégations de torture contre des responsables marocains formulées
devant des tribunaux français et soumises à des organes des Nations
unies en inculpant les plaignants de diffamation, entre autres chefs
Des poursuites ont ainsi notamment
été engagées contre Zakaria Moumni, qui affirmait avoir été torturé en
détention en 2010, ainsi que contre l’Association des chrétiens pour
l’abolition de 296 Amnesty International – Rapport 2015/16 la torture
(ACAT-France) et deux personnes qui avaient déposé une plainte pour
torture avec l’aide de cette organisation4 .
En juillet, la France et le Maroc
ont adopté une modification à la convention d’entraide judiciaire entre
les deux pays. La nouvelle disposition prévoyait que toutes les plaintes
pour des atteintes aux droits humains commises sur le territoire
marocain, y compris celles déposées par des Français, devaient être
renvoyées devant des tribunaux marocains, ce qui privait les victimes de
torture ou d’autres atteintes graves aux droits humains commises au
Maroc de la possibilité d’obtenir réparation devant les tribunaux
français.
En juin, un tribunal de Fès a
condamné deux gardiens de prison à des peines de cinq ans
d’emprisonnement pour avoir causé la mort d’un détenu de la prison d’Ain
Kadou, à Fès, en 2008. Estimant les peines prononcées trop clémentes,
la famille de la victime a interjeté appel… «
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