Les quatre groupes des chômeurs sahraouis constituant à El Aaiun la «
coordination » ont recommencé à manifester dès le 6 janvier 2016
notamment parce qu’il n’y avait pas de nouvelles formelles des promesses
d’emploi par l’OCP, l’entreprise du royaume du Maroc qui exploite
illégalement les phosphates du Sahara Occidental occupé.
Les 4 groupes de la coordination sont les cadres (les masters), les OCP
Skills, le groupe Ennhda (la renaissance) et le groupe El Amal
(l’espoir).
Ils ont donc organisé ou tenter d’organiser des manifestations dans
différents quartiers d’El Aaiun, en même temps, pendant ce début du mois
de janvier.
Voila un résumé chronologique des principales actions de protestation et
de la répression par les forces de sécurité coloniales marocaines qui
en a découlé.
Le 6 Janvier 2016, la coordination essaie de tenir une conférence de
presse au siège de l’Union Marocaine du Travail, l’UMT au centre de El
Aaiun. La police et les agents des services des renseignements généraux
encerclent la place et bloquent les rues.
Ils font sortir les chômeurs par la force. En réaction et pour
protester, le groupe des cadres chômeurs Masters manifestent rue
Essmara. Ils s’attachent les uns aux autres avec des chaînes en fer. La
police et les forces auxiliaires interviennent à nouveau en force pour
les disperser.
Le 12 janvier, 27 chômeurs entament une grève de la faim qu’ils
annoncent illimitée. Ils sont installés dans le siège de la section de
l’association de la défense des droits de l’homme. Ils la suspendent le
25 janvier.
Le 18 janvier, après 6 jours de leur grève de la faim, et alors que les
manifestations se multiplient par les membres de la coordination, les
familles et les citoyens solidaires, les autorités d’occupation
encerclent le bâtiment.
Le 18 janvier, les autorités empêchent les grévistes transportés à
l’hôpital de revenir vers le siège de l’association. Le nombre des
grévistes commencé donc à diminuer.
Le 19 janvier les familles des grévistes déposent plainte auprès du
procureur général du roi du Maroc. Le lendemain ce dernier rend visite
aux grévistes restant avec une délégation composée de 4 médecins. Ils
confirment aux grévistes leur plein droit de protester pacifiquement.
Le 20 janvier les autorités marocaines renforcent le blocus entour du
bâtiment et empêchent les sympathisants avec les grévistes d’entrer. Ils
coupent l’électricité et l’eau du lieu.
Quatre grévistes sont mandatés par leurs collègues pour aller à la
préfecture rencontrer le président de la région, neveu du président du
CORCAS.
Celui-ci les reçoit fraichement et les menace d’une intervention musclée
des autorités pour les contraindre à la fin de la grève. Il désapprouve
totalement la démarche des grévistes, dénonce l’information qui en est
faite à l’extérieur du Sahara Occidental, et ne donne aucune garantie
quant aux revendications lorsque les chômeurs insistent.
Le 25 janvier 2016, les 7 derniers grévistes encore présents au siège de
la section de l’association de la défense des droits de l’homme
suspendent leur grève de la faim. Ils n’ont finalement obtenu du
président de la région qu’une promesse orale de son intervention auprès
de l’OCP.