Le directeur de publication de l'hebdomadaire arabophone Al Aan a été condamné lundi à 3 mois de prison avec sursis pour diffamation envers le ministre de l’Industrie et du Commerce, Abdelkader Amara. Il vient de faire appel.
« Cette condamnation est une vengeance contre le journal Al Aan, qui dérange les autorités. Elle constitue une véritable épée de Damoclès. Je ne suis désormais plus libre », a déclaré Youssef Jajili, directeur de publication du journal Al Aan, à Reporter Sans Frontières (RSF) suite à sa condamnation à deux mois de prison avec sursis et 50 000 dirhams d’amende pour diffamation, aujourd’hui, lundi 17 juin, par le tribunal de 1ère instance d’Aïn Sebaâ. Il a également été condamné à verser un dirham symbolique à la victime, l’actuel ministre de l’Industrie et du Commerce, Abdelakader Amara.
En cause, l’article publié dans Al Aan, le 22 juin 2012, intitulé « le ministre PJD Amara a payé des boissons alcoolisées avec notre argent ». Dans cet article Youssef Jajili, affirme que le ministre de l’Industrie, du Commerce et des Nouvelles technologies a pris un repas à 100 000DH, dont deux bouteilles d’alcool, dans un hôtel de Ougadougou, au Burkina Faso, dans le cadre de la 6° caravane Maroc Export.
Procès politique ?
« Pour moi il s’agit d’un procès politique. Ce gouvernement essaye de faire taire les journalistes qui dérangent », estime Youssef Jajili. Le directeur de publication d’Al Aan a déjà déposé appel devant le tribunal. « Pendant le procès on ne m’a jamais posé de questions sur l’authenticité des factures. Ils m’ont seulement demandé mes sources que j’ai refusé de divulguer », rapporte-il. La protection des sources est pourtant un principe déontologique pour les journalistes.
« Deux ans après l’adoption d’une nouvelle constitution, et un an après l’adoption par les autorités marocaines d’un certain nombre de recommandations relatives à la situation de la liberté de la presse formulées par le Conseil des droits de l’homme, cette condamnation à une peine privative de liberté pour diffamation, même avec sursis, et à une forte amende montre à quel point les promesses de réformes du code de la presse tardent à se concrétiser au Maroc », a déclaré RSF.
Nouveau code de la presse
« Ce nouveau code de la presse sur lequel planche depuis six mois une commission scientifique sera prêt dans deux mois. Il prévoit notamment la suppression des peines privatives de liberté, la création d’un Conseil national de la presse indépendant ainsi que la reconnaissance légale de la presse électronique », a annoncé Mustapha El Khalfi, ministre de la Communication, au début du mois de mai.
En dépit de ce projet, Youssef Jajili estime qu’ « on ne verra les dernière peines privatives de liberté sous un autre gouvernement, peut être … » « Si le projet de code de la presse ne comporte aucune peine d’emprisonnement, aucune disposition ne consacre le caractère exclusif de cette loi spéciale en cas de délits de presse. Or il est crucial de s’assurer que des dispositions générales du code pénal ou d’une autre loi ne seront pas appliquées pour statuer sur les suspicions d’abus dans l’exercice de la liberté d’expression. Si le code pénal marocain, qui prévoit des peines de prison ferme, était appliqué, cela réduirait à néant la dépénalisation des délits de presse », expliquait RSF dans une lettre à François Hollande lors de sa visite au Maroc, en avril.
En cause, l’article publié dans Al Aan, le 22 juin 2012, intitulé « le ministre PJD Amara a payé des boissons alcoolisées avec notre argent ». Dans cet article Youssef Jajili, affirme que le ministre de l’Industrie, du Commerce et des Nouvelles technologies a pris un repas à 100 000DH, dont deux bouteilles d’alcool, dans un hôtel de Ougadougou, au Burkina Faso, dans le cadre de la 6° caravane Maroc Export.
Procès politique ?
« Pour moi il s’agit d’un procès politique. Ce gouvernement essaye de faire taire les journalistes qui dérangent », estime Youssef Jajili. Le directeur de publication d’Al Aan a déjà déposé appel devant le tribunal. « Pendant le procès on ne m’a jamais posé de questions sur l’authenticité des factures. Ils m’ont seulement demandé mes sources que j’ai refusé de divulguer », rapporte-il. La protection des sources est pourtant un principe déontologique pour les journalistes.
« Deux ans après l’adoption d’une nouvelle constitution, et un an après l’adoption par les autorités marocaines d’un certain nombre de recommandations relatives à la situation de la liberté de la presse formulées par le Conseil des droits de l’homme, cette condamnation à une peine privative de liberté pour diffamation, même avec sursis, et à une forte amende montre à quel point les promesses de réformes du code de la presse tardent à se concrétiser au Maroc », a déclaré RSF.
Nouveau code de la presse
« Ce nouveau code de la presse sur lequel planche depuis six mois une commission scientifique sera prêt dans deux mois. Il prévoit notamment la suppression des peines privatives de liberté, la création d’un Conseil national de la presse indépendant ainsi que la reconnaissance légale de la presse électronique », a annoncé Mustapha El Khalfi, ministre de la Communication, au début du mois de mai.
En dépit de ce projet, Youssef Jajili estime qu’ « on ne verra les dernière peines privatives de liberté sous un autre gouvernement, peut être … » « Si le projet de code de la presse ne comporte aucune peine d’emprisonnement, aucune disposition ne consacre le caractère exclusif de cette loi spéciale en cas de délits de presse. Or il est crucial de s’assurer que des dispositions générales du code pénal ou d’une autre loi ne seront pas appliquées pour statuer sur les suspicions d’abus dans l’exercice de la liberté d’expression. Si le code pénal marocain, qui prévoit des peines de prison ferme, était appliqué, cela réduirait à néant la dépénalisation des délits de presse », expliquait RSF dans une lettre à François Hollande lors de sa visite au Maroc, en avril.
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