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mardi 20 avril 2010

Au Maroc, paradis des riches, enfer des autres, l'armée n'échappe pas à la règle

Par Ali Fkir, 20/4/2010
Il est vrai que les corps tels que l'armée, la police, la gendarmerie...constituent des instruments de répression. Leur raison d'existence est de défendre les intérêts des classes dominantes, de veiller sur les "biens des riches", de réprimer les mouvements légitimes des sans-droits, de "casser" les grèves légitimes des travailleurs, de persécuter les militant-es...mais il est vrai aussi que ces corps de répression sont composés de strates et de couches sociales différentes.
Au Maroc les officiers, les cadres, vivent le paradis terrestre aussi bien avant qu'après la retraite: des salaires colossaux, des avantages scandaleux, des dons "étatiques" sans limites (fermes, terrains de construction, pâturages, licences de pêches, de transport d'exploitation de carrières...). et n'oublions pas l'immunité réelle dont ils jouissent contre toute poursuite juridique.
D'un autre côté nous retrouvons les sous-officiers et surtout les soldats, les policiers simples...qui touchent, comme leurs concitoyens travailleurs, des salaires ( soldes) de misère.
Une fois retraités, ni vus ni connus; Ils sont jetés à la rue comme des vauriens. C'est l'ingratitude des nantis pour qui ils ont bossé pendant des années.
On connaît aujourd'hui le drame que vivent les soldats retraités, les veuves, les orphelins (à Meknès, Fès, salé, Ouazzane...).
A Casablanca, des centaines de policiers retraités, des veuves et orphelins sont sommés de quitter les "logements de fonction" sans aucune alternative, alors que les officiers retraités, les cadres supérieurs de l'Etat retraités ( tous les ministères compris)continuent d'occuper de véritables palais, continuent de piller la richesse nationale, continuent de jouir de privilèges sans retenue aucune...
Ces victime de l'ingratitude de l'Etat des riches, ont rejoint aujourd'hui le mouvement des sans-droit au logement. Ils ne font que réclamer leur dû.
La dernière victime des décisions arbitraires de "délogement" n'est autre que le policier retraité Mouard Mustapha, âgé de 74 ans.
En juillet 2009, il fut sommé d'évacuer le logement qu'il occupe pendant des décennies.
sa pension ne lui permet pas de prendre en location un logement. Ses enfants (la plus jeune a 38 ans) sont sans travail (comme la plus part des enfants des déshérités), l'épouse au foyer...Mustapha tomba paralysé. Hospitalisé dans une clinique. Il y a quelques jours on le mit à la porte. Les 9 mois de la prise en charge par l'AMO sont terminés. Il est transporté "chez lui". Le vendredi 16 avril il assiste à un "délogement" dans conditions inhumaines. Il rechute et perd la vie le dimanche 18 avril 2010.
Aujourd'hui, des millions de marocains vivent une situation cauchemardesque (précarité d'habitation, chômage, pas d'enseignement public, pas de soins...): le Maroc est un véritable paradis pour les riches et un véritable enfer pour les travailleurs et autres démunis.
C'est un eldorado pour les exploiteurs, les parasites, les corrompus, les pilleurs des deniers publics, les fraudeurs, les spéculateurs sans scrupule, les commerçants de la drogue et du sexe.
Les sans-droit de citoyenneté ont raison de se révolter. Il est de notre devoir de les soutenir. Il est de notre devoir d'oeuvrer plus que jamais pour un changement profond de la société. Le changement ne peut se faire que par la voie de la lutte des masses populaires conscientes et organisées, loin des illusions électoralistes réformistes sous la houlette du makhzen.
La SOLIDARITE avec les mouvements protestataires des victimes nous interpelle.
La VOIE de changement nous interpelle


 la veuve de Saddik qui succombé à la crise cardiaque suite une décision arbitraire de délogement. Il y a à peine un mois, elle s'adressait à la foule des victimes de l'exclusion.
    Le camarde Mohammed Abounasr le "coordinateur du comité de suivi du dossier de l'habitat à Casablanca" retient difficilement ses larmes.
 Les victimes de l'ingratitude de l'Etat des classes dominantes en sit in avec les autres sans-droit au logement de dignité à Casablanca,soutenus par les militant-es de l'AMDH

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