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vendredi 5 juin 2009

Appel à boycott des élections

par Aziz Akkaoui, secrétariat national de la Voie démocratique
Le secrétariat national de la Voie démocratique appelle ses militantes , militants et sympathisants à œuvrer pour faire réussir les sit-in qui seront organisés au niveau des huit régions le samedi 6 juin 2009 à 19h et ce pour :
1-appeler au boycott des élections communales.
2- Dénoncer la privation de la Voie Démocratique de son droit d'avoir accès aux médias publics pour communiquer son point de vue.
Les sit in seront organisés comme suit :

Lieux des sit-in
Rabat
Casablanca
Fès
Meknès
Marrakech
Agadir
Tanger + Al Hoceiima
Guercif
Tous les sit-in auront lieu sous le mot d'ordre :
"la Voie Démocratique appelle au boycott des élections du 12 juin et dénonce sa privation de son droit d'accéder aux médias publics "
Communiqué
La voie démocratique appelle les masses populaires à Boycotter les élections communales du 12 juin 2009 Les élections communales se dérouleront au Maroc le 12 juin 2009, et à cette occasion, la voie démocratique affirme ce qui suit :
1- Au niveau général, le déroulement des élections sera marqué par les caractéristiques suivantes :
a- L’exacerbation du despotisme Makhzanien et du pouvoir individuel absolu qui sont légitimés par la constitution non démocratique et allouée de 1996, consacrant la poursuite de la domination des mafias makhzaniennes et de l’impunité dans les crimes politiques et économiques que la pays a connu, approfondissant davantage la mainmise du régime sur les différents domaines :
Politiquement : L’absence d’une alternance sur le pouvoir effectif (le parlement demeure une chambre pour l’enregistrement et le gouvernement un ensemble de hauts fonctionnaires) afin d’exercer une influence sur les décisions vitales, lesquelles demeurent entre les mains du régime, de la coalition des classes dominantes, de l’impérialisme et de ses organismes politiques, économiques, financiers et commerciaux ( l’expérience qui a été nommé « alternance » nous dispense de tout commentaire)
· La prolifération des partis et la balkanisation de la carte politique, en essayant de domestiquer les partis et de les transformer en de simples médiateurs entre l’état et les citoyens, et la dernière trouvaille dans ce domaine fut la création du parti de l’authenticité et de la modernité, et de lui avoir octroyé tous les moyens matériels et médiatiques.
Par contre, les partis, les forces et les mouvements sociaux militants ont connu la répression et la séquestration ;
· Tentative d’incorporer la société civile et de l’instrumentaliser pour servir les choix du régime des classes dominantes et de l’impérialisme ;
· S’opposer aux revendications et aux actions militantes populaires des ouvriers, des étudiants, des chômeurs et des autres catégories lésées par la répression, la maltraitance, les arrestations, les procès et les verdicts iniques ;
· Des régressions considérables dans le domaine des droits humains et des libertés démocratiques, légitimées par des législations rétrogrades (la loi contre le terrorisme, le code de la presse, le code des libertés publiques…)
Economiquement et socialement :
· Création de divers conseils consultatifs nommés d’office et de caisses financés par l’argent public et qui ne se soumettent pas au contrôle et à l’examen ;
· La mainmise sur le champ religieux, surtout à travers les conseils des oulémas et des zaouiates et la répression de la liberté de croyance ;
· L’accroissement du monopole de l’économie et l’approfondissement de son aspect rentier, parasitaire et fragile, et de son suivisme à l’impérialisme (la famille royale avec quelques familles, l’impérialisme, et notamment français, détiennent les différents secteurs économiques du pays) avec les répercussions effroyables de cela sur la classe ouvrière et l’ensemble des déshérités, voire même sur les tranches les plus larges de la classe moyenne b- Aussi la démocratie de façade est arrivée à bout de souffle, et elle est totalement réprouvée par l’écrasante majorité du peuple comme l’ont démontrés les résultats des élections de septembre 2007 qui avaient été largement boycottées
2- Pour ce qui est des élections communales, elles ne différent pas des précédents et elles produiront des institutions frauduleuses et non démocratiques sans légitimité populaire consacrant le sous développement au lieu contribuer au développement local ;
- Ces élections se dérouleront avec des listes électorales frauduleuses [que les autorités ont refusé d’annuler] et en adoptant un découpage électoral fabriqué en faveur des notables, des serviteurs dévoués du makhzen, sous la direction du ministère de l’intérieur qui totalise une grande expérience dans la falsification des élections et le façonnement des résultats sur mesure. De même que toutes les conditions aboutissant à la fraude électorale continuent d’exister tels que mafias locales, commissionnaires électoraux, utilisation de l’argent y compris l’argent provenant de la drogue et d’autres activités criminels, et ce en l’absence d’une réelle volonté politique pour appliquer le principe de l’impunité dans les crimes politiques et économiques.
- Les communes qui résulteront de ces élections subiront l’hégémonie du ministère de l’intérieur et la marginalisation des élus dans les conseils locaux, et où le président exercera une domination absolue (non destituable, il fixe l’ordre du jour du conseil, établit son règlement interne et les comptes administratifs, exécute le budget après approbation du représentant de l’administration territoriale). De même que la charte communale annule le rôle des citoyennes et des citoyens dans la supervision des communes locales.
- Quant à la précédente expérience, elle a été marquée par les détournements et la mauvaise gestion financière chose qui été dévoilée par la réprobation de leurs budgets, et aussi les conditions déplorables, l’absence des infrastructures et des équipements socioculturels et également une mauvaise gestion des biens communaux : les agences de distribution de l’eau et de l’électricité, le transport urbain, l’assainissement et le ramassage des ordures connaissent une dégradation des services ou bien la concession au secteur privé, et surtout aux sociétés françaises, ce qui a entrainé une hausse considérable dans les prix des services , et enfin la mauvaise gestion des affaires locales dans la mesure ou les communes locales et l’administration du territoire ont contribué à l’extension des bidonvilles et de l’habitat anarchique en contrepartie de pot-de-vin et de l’établissement des relations clientélistes à l’approche des échéances électorales.
3- Partant de ce qui précède, la voie démocratique appelle le peuple marocain à boycotter les élections communales du 12 juin 2009, et à militer pour :
- Une constitution démocratique dans son élaboration, son contenu et sa ratification, qui reconnait l’Amazigh comme une langue officielle et une culture nationale ;
- Le démantèlement de la mafia makhzanienne, responsable du pervertissement de la vie politique, et à l’application du principe de l’impunité dans les crimes politiques et économiques ;
- L’annulation des listes électorales, du découpage électoral et de la charte communale ;
- L’annulation des lois rétrogrades restreignant les libertés et qui sont en contradiction avec les droits humains tels qu’ils sont universellement reconnus, et particulièrement la loi contre le terrorisme, le code de la presse et celui des libertés publiques ;
- L’Annulation de la tutelle du ministère de l’intérieur sur les communes locales ;
- Le placement les médias publics au service du peuple et sous l’administration d’une instance indépendante
- Bâtir une économie nationale affranchie de l’hégémonie impérialiste et de l’économie de la rente
- Assoir une démocratie locale qui repose sur :
· Des élections libres et intègres administrées, dans leurs différentes étapes, par une instance indépendante ;
· Des conseils communaux qui disposent des moyens matériels et humains suffisants pour qu’ils puissent participer activement au développement local, et où doivent régner des relations démocratiques, et être soumis au contrôle et à la supervision des citoyennes et des citoyens ; · La reconnaissance des particularité s régionales avec l’octroi d’une autogestion maximale au niveau économique, politique et culturelle pour les régions jouissant d’une personnalité particulière qui s’est constituée durant un cheminement historique comme le Rif, l’Atlas et le Sous.
Le secrétariat national, 28/5/2009

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