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samedi 6 juin 2009

Top Clothing Company, Casa : sit-in permanent contre les tours de passe-passe d'un patron escroc

par Ali Fkir, 29/5/2009

Top Clothing Company, est une entreprise de textile. Le nombre d'ouvriers et d'ouvrières (majorité) varie entre 100 et 150 selon le niveau de l'activité.
Pour "alléger ses charges", ce patron utilise une technique très simple: il dissout (juridiquement et sans verser d'indemnités) l'entreprise, crée une nouvelle. Seule la dénomination change: en général il garde le même personnel tout en remettant à zéro le "compteur" de l'ancienneté et en diminuant les salaires. Pour lui c'est une nouvelle entreprise qui embauche pour la première fois. Donc l'activité continue avec la même main d'oeuvre, avec moins de charges. Généralement il paie au dessous de SMIG, et triche dans la déclaration à la CNSS.
En un record de temps, il passe de ZAKITEX à KITEX, puis à Top Clothing Company, et puis il passe à MARBLE-STEEL. Mais cette fois -ci il licencie tout le monde, car les victimes ont décidé de s'organiser au sein de l'UMT pour faire face à cette stratégie maléfique de changement de dénomination. Pour la famille Kabbaj, il n'est pas question d'avoir "chez elle" des syndicalistes. Rappelons que cette famille est "propriétaire" d'autres entreprises.

Les ouvriers et les ouvrières en sit-in permanent devant l'usine attendent que les pouvoirs publics "compétents" interviennent pour imposer l'application du code de travail. Le patron de Top Clothing, comme tant d'autres(patrons) se situe au dessus de la loi: la loi n'est là que pour réprimer les travailleurs et les travailleuses. Les autorités concernées par les conflit sociaux sont complices des pratiques illégales des patrons.
La crise? mon oeil! pour les patrons, tout est permis pour se faire plus d'argent. Comment?
Prenons l'exemple suivant:
Un patron paie (avant "la crise") l'ouvrier 3000 dh le mois. Aujourd'hui, sous prétexte des difficultés, le patron licencie l'ancien ouvrier (sans indemnité aucune) et embauche 2 avec un salaire de 1500 dh chacun (au dessous du SMIG)
Donc avec la même somme d'argent il double sa capacité de production (en force de travail).
Supposons qu'il employait 600 ouvrier-es avec un salaire mensuel moyen de 3 000dh, avant la crise la masse salariale mensuelle était de 1 800 000dh.
En pleine "crise", les 600 ouvier-es (généralement, fraîchement embauché-es), vont être rémunéré-es en moyen à 1500dh, la masse salariale mensuelle passe alors à 900 000dh. Le patron économise: 1 800 000 -900 000= 900 000dh
Bien sûr qu'il y a d'autres petits paramètres, mais cet exemple donne une idée sur ce qui se passe dans le monde du travail au Maroc. Et l'Etat dans tout ça? l'Etat conseille aux partis politiques, aux syndicats et aux salarié-es d'accepter ces pratiques afin de "conserver les postes de travail".
C'est connu, au Maroc toutes les crises, tous les fléaux constituent des aubaines à des individus (couches ou classes sociales) pour se faire plus d'argent, pour agrandir leurs domaines (cas de sécheresse), pour sucer d'avantage le sang des travailleurs... C'est la loi de la jungle, la loi du plus fort, c'est la logique de la société de classes! C'est l'essence du capitalisme qui ne peut se développer qu'en suçant le sang des ouvriers et des ouvrières, qu'en appauvrissant la majorité du peuple!

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