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A l’appel du Comité Free Ali, quelque dizaines de
personnes ont déposé au ministère des Affaires étrangères à Bruxelles,
mercredi en début d’après-midi, une pétition de 3.178 signatures pour
exiger l’application du droit consulaire. Cela fait six ans jour pour
jour qu’Ali Aarrass a été extradé au Maroc.
La délégation n’a pas été reçue. Les manifestants reviendront mercredi prochain pour demander à nouveau un entretien.
«J’avais interpellé le ministre en signalant
qu’Ali vit des moments difficiles parce qu’il est en isolement depuis
déjà deux mois», explique sa soeur Farida Aarrass. «Je crois que les
conditions dans lesquelles il se trouve risquent de le détruire
psychologiquement. Je le ressens de plus en plus lors de ses coups de
fil
Depuis son transfert à la prison de Tiflet, il est seul dans un couloir de cellules vides, selon le Comité Free Ali.
Le président de la Ligue des Droits de
l’Homme, Alexis Deswaef, soutient le combat du Comité et estime que «le
ministère des Affaires étrangères devrait assurer une assistance
humanitaire à Ali Aarrass. La Belgique devrait exiger l’application des
décisions des comités des Nations-Unies qui ont ordonné sa libération en
attendant un nouveau procès, qui ont établi qu’il avait été torturé et
que ses aveux étaient totalement invalides et ne pouvaient pas fonder
une condamnation. Nous demandons au ministre des Affaires étrangères le
respect du droit international et des obligations de la Belgique, et de
ne pas se réfugier derrière la double nationalité».
Ali Aarrass est un Belgo-marocain qui n’a
jamais vécu au Maroc. Il a obtenu un non-lieu en Espagne pour son
appartenance présumée au réseau Belliraj et le recrutement de
combattants pour des camps d’entrainement basés en Algérie. Il a été
extradé le 14 décembre 2010 vers le Maroc, où il a été condamné à 12 ans
de prison sur la base de ses seuls aveux, obtenus sous la torture selon
les Nations-Unies. Il est devenu le prisonnier phare de la campagne
d’Amnesty International contre la torture. En février 2014, puis en
appel en septembre 2014, la Belgique a été condamnée à requérir de
l’État du Maroc de rendre hebdomadairement visite à Ali Aarrass.
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