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lundi 15 août 2016

Le Makhzen et les assassinats politiques



Par Boudjemaa Selimia Selimia, Plan de paix 12/8/2016

 Le cas du syndicaliste sahraoui mort dans les geôles de Mohammed VI vient noircir davantage son registre des droits de l’Homme. Le Makhzen a encore une fois affiché son mépris à l’égard du peuple sahraoui en privant la famille du syndicaliste et du leader de la coordination des Sahraouis sans-emploi, qui a été arbitrairement interpelé et emprisonné le 1er avril dernier, par les forces marocaines et décédé quinze jours plus tard, d’organiser ses funérailles. 

Selon l’ONG britannique pro-sahraouie Adala UK, Brahim Saika a été inhumé le 4 août à 19h30, alors que les membres de sa famille n’ont été informés que 15 minutes avant son enterrement sans leur consentement. La police marocaine a refusé d’effectuer une autopsie sur la dépouille du défunt pour déterminer la cause du décès de ce militant politique sahraoui.
Le Makhzen aurait tenté d’acheter le silence de sa famille face à ce crime odieux, en lui proposant la somme de 700 000 dirhams. 


 La famille de Brahim Saika n’a pas l’intention de se taire. Elle jure de ne jamais pardonner au Maroc cet assassinat et appelle les membres de la communauté internationale à assumer leur responsabilité, pour mettre fin aux violations systématiques et répétées des droits de l’Homme par le Maroc dans les territoires occupés du Sahara Occidental.
Khadidja Saika, la sœur de Brahim, retrace le fil des évènements d’une journée macabre, en rapportant que «le 4 août, deux hommes se sont présentés à l’adresse de la famille, s’affichant comme étant des représentants du gouvernement marocain. Les deux hommes ont effectivement informé le jeune frère de la victime qui était seul à la maison au sujet de l’enterrement de Brahim, le même jour à 19h30». «La famille, ajoute la sœur du défunt, n'a pas accepté que l'enterrement ait lieu avant qu'une autopsie soit pratiquée». «Malheureusement, notre requête est restée lettre morte», a-t-elle regretté, précisant que les autorités marocaines ont enterré son frère sans déterminer les causes de son décès. Selon elle, cette administration qui prétend veiller à la sécurité des gens est en réalité «un appareil de répression impitoyable».
La mort de Brahim Saika a affecté les militants sahraouis des droits de l’Homme, les mouvements syndicaux et toutes les formations qui ont collaboré étroitement avec le défunt pour la défense des droits humains des populations sahraouies. Selon un membre de la coordination des Sahraouis sans-emploi, l'assassinat de Brahim Saika «est une tragédie». «Brahim, dira en substance ce militant, a été victime d’une campagne d’intimidation constante avant son interpellation qui a incontestablement entraîné sa mort». Ce dernier acte répressif démontre encore une fois l’absence de scrupule au sein du régime marocain à l’égard des populations sahraouies. Il est grand temps que le Maroc cesse cette politique d’occupation et se conformer au droit international et des résolutions des Nations unies qui reconnaissent le droit du peuple sahraoui à l'autodétermination par voie référendaire.
Adala UK a, de son côté, condamné vigoureusement ce dernier acte perpétré par l'Etat marocain et exigé une action urgente de la communauté internationale, en particulier l'ONU, les interpellant pour dénoncer un acte «injustifiable et inhumain». Le gouvernement marocain devra s’expliquer sur les circonstances de la mort de Brahim Saika et designer les responsables de cet acte qualifié par Adala UK d’«assassinat politique arbitraire».
Boudjemaa Selimia

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