par Mohammed Belmaïzi, 11/7/2012
Aujourd'hui qu'on ne cesse, et avec quelle arrogance et violence de jeter l'anathème sur le savoir "haram" de l'Occident, notamment sur la théorie de l'évolutionnisme, il faut rappeler aux ennemis de la connaissance qu'un certain Ibn Khaldoun musulman de son état, avait déjà développé ce chapitre dans l'espace arabo-musulman...
Création et évolution selon Ibn Khaldoun,
historien maghrébin (1338-1405)
« Que l’on contemple l’univers de la Création ! Il part du règne minéral et monte progressivement, de manière admirable, au règne végétal, puis animal. Le dernier "plan" (ufuq) minéral est relié au premier plan végétal : herbes et plantes sans semence. Le dernier plan végétal - palmiers et vignes - est relié au premier plan animal, celui des limaces et des coquillages, qui n’ont d’autre sens que le toucher. Le mot "relation" (ittissâl) signifie que le dernier plan de chaque règne est prêt à devenir le premier du règne suivant.
Le règne animal (’âlam al hayawân) se développe alors, ses espèces augmentent et, dans le progrès graduel de la Création (tadarruj at-takwin), il se termine par l’homme - doué de pensée et de réflexion. Le plan humain est atteint à partir du monde des singes (qirada), où se rencontrent sagacité (kays) et perception (idrak), mais qui n’est pas encore arrivé au stade de la réflexion (rawiya) et de la pensée. A ce point de vue, le premier niveau humain vient après le monde des singes : notre observation s’arrête là. »
Ibn Khaldoun, Discours sur l’histoire universelle - Al-Muqaddima, traduit de l’arabe par Vincent Monteil, Sindbad-Actes Sud, 1997, pp. 146-147.
« De même encore, les singes, qui sont doués de sagacité (kays) et de perception, se trouvent, au voisinage de l’homme, le seul être vivant à être doté de pensée et de réflexion. Cette possibilité d’évolution (isti’dâd) réciproque, à chaque "niveau" (ufq) de la Création, constitue ce qu’on appelle le "continuum" (ittissal) des êtres vivants. »
Ibn Khaldoun, Discours sur l’histoire universelle - Al-Muqaddima, p. 685.
Quelques commentaires sur facebook
Salah Elayoubi
Mohammed Belmaïzi, merci de nous rappeler qu'à l'instar de Darwin, tous les hommes sont doués de cette intuition qui souvent mène aux grandes découvertes et à la lumière, même si les chemins sont parfois sinueux !
Driss El Rhaib
Merci Mohammed Belmaïzi, cet homme, il faut le souligner, était libre des micro-dogmes qui limitent la petite pensée de nos contemporains. Il n'y avait pas, aussi, des pétrodollars qui polluent l'atmosphère musulmane de notre époque. Triste sort qu’a connu cet univers arabo-musulman!
Dire Li Bghiti
Je me demande si l'Homme, en tant qu'espèce, était une étape de l'évolution dans le règne animal; ou si c'est le contraire une étape de régression dans ce règne.
La preuve, il n'y a qu'à voir les dégâts environnementaux engendrés par lui ces cent dernières années.
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