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dimanche 31 juillet 2011

Mohammed VI droit dans ses bottes

Par Larbi30/7/ 2011


Le discours du roi Mohammed VI n’inspire aucun commentaire particulier tant qu’il n’a apporté rien de nouveau ni aucune annonce qui mérité d’être citée. Il est pourtant porteur d’un message clair : le pouvoir s’entête dans son immobilisme et son refus des réformes.

Droit dans ses bottes, Mohammed VI a consacré l’essentiel de son discours à la mise en œuvre de sa constitution. Le fait marquant est que le pouvoir ne s’est pas éloigné du plan annoncé le 9 mars dernier : aucune concession, aucun réajustement dans son calendrier, ce qui a été décidé et imposé il y a 6 mois est en train d’être mis en œuvre, comme prévu, faisant fi de l’évolution de la réalité politique sur le terrain et la continuité de la contestation. Le pouvoir se comporte comme s’il était sourd et aveugle, le plébiscite du 1er juillet le confortant dans son entêtement. La contestation de la rue , celle du mouvement 20 février et des luttes sociales ? Il ne connait pas, il préfère plutôt tourner le regard vers une classe politique asservie et courtisane qui le conforte dans son analyse.

Le pouvoir tient donc à son calendrier initial et son simulacre de réforme imposée. La politique du fait accompli, c’est sa marque de fabrique.

Autre constante dans le discours d’aujourd’hui (qui aurait bien pu être prononcé un 19 février) : Mohammed VI , ou les rédacteurs de son discours, continue à ne concevoir les Marocains comme étant une machine à applaudir mobilisée derrière son roi. Pour la nième fois Mohammed VI renvoie les opposants à sa politique à des adeptes, je cite le discours royal, des « tentations démobilisatrices, démoralisantes et nihilistes, et les pratiques mystificatrices éculées ». Comme si le souverain ne pourrait pas un instant concevoir qu’une partie de la population est opposée à sa réforme pour des raisons objectives et politiques. Ce qui a l’avantage de balayer la contestation d’un revers de main et de faire l’économie des réponses qu’il aurait dû apporter aux revendications légitimes des contestataires.
Le dernier constat n’a a rien à voir avec le contenu du discours mais aux diverses cérémonies et actes protocolaires qui accompagnent cette fête du trône. Alors qu’ils attendaient la diffusion du discours, beaucoup ont été obligés de voir sur les chaines de télévision , le début des festivités de la célébration royale : une scène protocolaire d’un autre temps, où les dignitaires du royaume, civils et militaires, se prosternaient devant le roi dans un culte de personnalité qui décidément aura du mal à disparaitre. Même les constitutionnalistes accommodants se sont pliés à l’exercice contre une médaille royale. Un commentateur disait sur twitter qu’il espère que les citoyens du monde ne sont pas en train de regarder les télévisions marocaines et ces scènes humiliantes pour les hommes et dégradantes pour l’image du pays. Bien entendu tout cela n’a rien de nouveau, d’ailleurs le pouvoir fonde son aura sur la répétition de ces pratiques, mais celles et ceux qui espéraient un changement post #feb20 doivent maintenant se rendre à l’évidence : même sur le terrain de la symbolique le pouvoir refuse la moindre concession.

Un roi droit dans ses bottes, un discours d’entêtement politique, et des cérémonies de sacralisation dégradante pour les hommes : décidément la fête du trône 2011 n’a rien à envier à celles de l’avant 20 février. Si changement il y a, il nous a échappé !

Il n’y a pas plus sévère plaidoyer contre la réforme Mohammed VI et sa constitution que de suivre les célébrations du douzième anniversaire de son accession au trône. Comme qui dirait une rediffusion des années précédentes. Et à force , on s’en est lassé.

Nota Bena : dimanche le mouvement 20 février sort dans plus de 40 villes et localités du royaume pour manifester. Parce que c’est un combat juste et parce qu’il n’y a pas de raison à ce que l’entêtement soit une prérogative royale.


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