par Omar RADI, journaliste, Le Temps
La ville de Rabat accueillait, ce dimanche 20 juin, la marche nationale de commémoration des évènements de révolte du 20/21 Juin 1981 où plusieurs citoyens ont été assassinés (notamment à Casablanca), et dont le sort de certains est resté à ce jour, inconnu. Au moment où plusieurs policiers d'intervention rapide s'attaquaient à une jeune de l'association nationale des diplômés chômeurs, j'ai pris mon téléphone portable et j'ai commencé à photographier la scène. Je me fais tout de suite arrêter par les policiers, et leurs sbires en civil ont tout de suite commencé à me frapper de tous les côtés de mon corps, principalement le ventre et l'appareil génital, où les coups laissent le moins de trace. Ils étaient une dizaine, ils m'ont entouré pour que personne ne voie ce qui se passe à l'intérieur du cercle. Et c'est là où coups et insultes s'alternaient :
(En darija)
1. "Ah bon, t'es journaliste! Tu sais ce qu'on en fait, des journalistes? On les en**le!"
2. "Sale fils de p***! ta citoyenneté, on va t'asseoir dessus"
3. "Tu vas voir espèce d'enc***, on va te ni*** ta mère"...
Bien évidemment, après ce lot d'insultes, j'ai refusé de décliner mon identité. Je leur ai également signifié que je ne disposais pas de carte de presse, mais que j'étais journaliste, et que le téléphone que j'avais entre les mains était un téléphone professionnel, appartenant au magazine Le Temps, pour qui je faisais la couverture de cette marche.
Après tout cela, deux policiers en civil ont rejoint leurs collègues. Les deux m'ont reconnu, l'un d'eux m'a expliqué qu'ils cherchaient depuis un moment à me "tomber dessus".
Après un quart d'heure, ils me relâchent et me remettent le téléphone portable vidé de sa mémoire.
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