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mercredi 14 juillet 2010

Notre ami Bouteflika, de l'Etat rêvé à l'Etat scélérat

L’ouvrage collectif Notre ami Bouteflika, de l’État rêvé à l’État scélérat, décrit une Algérie en pleine régression. Où Bouteflika, après plus de dix ans de règne, contrôle tout.
Par Xavier Monnier, Bakchich, 14/7/2010
Dix ans de règne, ça se fête. Pour marquer le coup, en avril 2009, Abdelaziz Bouteflika entame un troisième mandat présidentiel. Il modifie, au passage, la Constitution et procède à l’émasculation du pays. Une longue transformation en un Absurdistan où tout n’est que luxe, calme et avidité. L’Algérie pointe aujourd’hui à la 111e place (sur 180) des pays les plus corrompus, selon l’ONG Transparency. Frustré de ne pas avoir accédé au pouvoir dès 1979, quand il s’estimait à même de succéder à Houari Boumédiène, Boutef ’ savoure sa revanche. Contre ces autres généraux d’Alger, putschistes post-coloniaux qui tiennent encore une partie du pouvoir. Contre les Algériens, ce peuple qu’il n’a jamais respecté et qui fuit le pays (lire « les Harragas »). Contre les milieux d’affaires, qu’il a confisqués au profit de ses proches. Même malade, même acculé, ce « civil à l’âme militaire » continue à vouloir tout diriger dans un pays qui ne cesse de reculer. À dessein.

© Khalid
Comme les contre-révolutionnaires qui résumèrent leur programme à une date, 1788, Bouteflika veut revenir à 1988. Avant le soulèvement d’octobre qui brisa l’hégémonie du parti unique, le FLN, et du parti d’État. Avant que le peuple essaie de se réapproprier le pays, que le pouvoir soit partagé et la liberté de la presse consacrée.
Un réquisitoire implacable, Notre ami Bouteflika, de l’État rêvé à l’État scélérat, taillade ce constat. Un ouvrage placé sous la férule de Mohamed Benchicou, journaliste fort énervé : deux ans de prison, ça agace. Surtout quand le fallacieux prétexte d’« infraction régissant le contrôle des changes et les mouvements des capitaux » sanctionne la sortie d’un précédent brûlot contre Boutef ’, Une imposture algérienne (2004). Ceci explique en partie pourquoi les généraux sont plutôt épargnés par Benchicou (les ennemis de mon ennemi sont mes amis…). Une coquille pas suffisante pour que Bakchich ne consacre un dossier à Notre ami Bouteflika.
Pour lire l’intégralité du dossier, achetez Bakchich Hebdo N°32 en kiosque

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