Archives 2009-2017 du blog du Réseau de solidarité avec les peuples du Maroc, du Sahara occidental et d'ailleurs(RSPMSOA), créé en février 2009 à l'initiative de Solidarité Maroc 05, AZLS et Tlaxcala. Rejoignez-nous!
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vendredi 22 février 2013
Maroc et Sahara occidental : deux ans de trop – la répression des manifestations doit prendre fin
AMNESTY INTERNATIONAL Communiqué de presse 20 février 2013 Deux ans après que des milliers de personnes sont descendues dans les rues de Rabat,de Casablanca et d’autres villes marocaines pour réclamer une réforme, lesmanifestations sont toujours systématiquement réprimées dans le pays.
À ce jour, plusieurs dizaines de militants affiliés au Mouvement du 20 février seraientmaintenus en détention pour avoir exprimé leurs opinions de manière pourtantpacifique. Certains ont affirmé avoir été torturés ou autrement maltraités en détention. Le Mouvement du 20 février, créé dans le sillage des soulèvements populaires qu’aconnus la région du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord, exige un plus grand respectdes droits humains et de la démocratie, de meilleures conditions économiques et la finde la corruption. « Il est incompréhensible que les pouvoirs publics continuent de réprimer violemmentles voix critiques, en violation flagrante de la nouvelle constitution adoptée en juillet2011, qui garantit les droits à la liberté d’expression, de manifestation pacifique etd’association, a déclaré Ann Harrison, directrice adjointe du programme Moyen-Orient et Afrique du Nord d’Amnesty International. « Les réformes officielles mises en œuvre par les autorités marocaines semblent avoirpour but de se débarrasser des critiques de la part des partenaires internationaux tandisque la répression des manifestations continue. » L’un des membres du Mouvement du 20 février, Youssef Oubella(24 ans), a étéinterpellé lors d’une manifestation organisée en juillet 2012 à Casablanca. Il a raconté àAmnesty International que des policiers l’avaient frappé, insulté et torturé lors de son arrestation et en garde à vue. On l’a contraint, a-t-il expliqué, à signer une déclaration oùil affirmait avoir frappé un policier. En septembre 2012, Youssef Oubella et cinq autres membres du Mouvement du20 février ont été condamnés à des peines allant jusqu’à 10 mois d’emprisonnement pour outrage à agent et violences contre des policiers. Ils ont tous les six déclaré avoirété victimes d’actes de torture ou d’autres mauvais traitements. Ils ont été remis enliberté en janvier 2013. Mohamed Messaoudi, un avocat qui a défendu de nombreux militants liés auMouvement du 20 février, a indiqué avoir récemment noté une intensification de la répression exercée par l’État contre les rassemblements organisés par le groupe. Il adéclaré à Amnesty International que les personnes arrêtées étaient régulièrementinculpées, notamment d’outrage à agent et/ou de violences contre des policiers, de traficde stupéfiants et de participation à une manifestation non autorisée. Il a ajouté que des mauvais traitements étaient très souvent infligés à des militantspendant ou après leur arrestation, et que les tortures évoquées par Youssef Oubellaétaient loin d’être un cas isolé. Le rappeur Mouad Belghouat (un autre membre du Mouvement du 20 février) a étéinterpellé en mars 2012 et inculpé d’outrage à la police à la suite de la diffusion surInternet d’une vidéo montrant un policier affublé d’une tête d’âne, avec en fond sonorel’une des chansons du rappeur où il dénonce la corruption de la police. Il a été condamné à un an d’emprisonnement, peine confirmée par la cour d’appel deCasablanca en juillet 2012. Il a observé au moins deux grèves de la faim pour protester contre ses conditions de détention, et est toujours incarcéré à la prison d’Oukacha, àCasablanca. « À ce jour, les autorités marocaines ont agi au détriment des droits de la population aulieu d’agir en leur faveur. Les manifestations pacifiques doivent pouvoir se dérouler sansfaire l’objet de mesures de harcèlement ou de répression, et les participants à cesmanifestations ou d’autres personnes ne doivent en aucun cas être arrêtés et détenusarbitrairement. Il convient d’ouvrir sans délai une enquête sur toutes les allégations demauvais traitements et d’actes d’intimidation, et de traduire en justice les responsablesprésumés de ces agissements, a indiqué Ann Harrison. « Il est par ailleurs essentiel que les personnes arrêtées puissent consulterimmédiatement un avocat, car elles courent tout particulièrement le risque d’êtretorturées et de subir d’autres mauvais traitements au cours des premières heuressuivant leur arrestation. »
À l’issue de sa visite au Maroc et au Sahara occidental en septembre 2012, le rapporteurspécial des Nations unies sur la torture et autres peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants, Juan Méndez, a déclaré que, même si le Code de procédurepénale garantissait l’accès à un avocat, « …cette garantie n’[était] pas pleinement respectée, ni en droit ni en pratique. La personne arrêtée ne peut consulter un avocat deson choix que 24 heures après son arrestation, pendant 30 minutes et en présence d’unenquêteur de police. » Amnesty International engage le Maroc à modifier sa législation pour veiller à ce que lespersonnes arrêtées bénéficient de l’assistance effective d’un avocat de leur choix dès ledébut de leur détention et tout au long de celle-ci et puissent s’entretenir en privé aveclui. Index AI : PRE01/083/2013
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