Sahara occidental: le Maroc demeure en violation des résolutions du Conseil de sécurité, Stephen Zunes.
Washington,
27 juin 201- (SPS)
Le Maroc empêche le peuple
sahraoui d’exercer son droit à l’autodétermination, a affirmé
l’universitaire américain, Stephen Zunes.
Ce spécialiste du Moyen-Orient et membre du réseau "Foreign Policy in
Focus" a livré à l’occasion de la conférence sur la décolonisation de
l’ONU, un témoignage objectif dans lequel il a pu à force d’arguments
prouver que les revendications territoriales du Maroc au Sahara
occidental ne sont pas fondées.
"Le Royaume du Maroc demeure en violation d'une série de résolutions
du Conseil de sécurité de l'ONU qui appellent le gouvernement marocain à
permettre au peuple sahraoui de déterminer son propre avenir", a
indiqué ce professeur de sciences politiques à l’Université de San
Fransisco.
"Au lieu de cela, le gouvernement marocain et ses alliés ont fait
pression pour un soi-disant plan d’autonomie. Cette proposition est
bien en deçà de ce qui est nécessaire pour parvenir à un règlement
pacifique du conflit", a-t-il soutenu, expliquant que ce plan "crée un
précédent dangereux qui menace les fondements mêmes du système juridique
international de l’après seconde Guerre mondiale".
L’universitaire américain a précisé que l’acceptation de ce plan
revient à approuver l’expansion territoriale d’un pays par l’usage de la
force militaire, en ajoutant que le conflit du Sahara occidental "est
un cas clair d'autodétermination d'un peuple luttant contre une
occupation militaire étrangère".
Le politologue a affirmé que le Maroc n'allait pas tenir sa promesse
d’accorder "une véritable autonomie" au peuple sahraoui vu qu’il avait
rompu plusieurs autres promesses auparavant. Le démantèlement de la
Minurso, est à ce titre, un acte illustratif qui a démontré que le Maroc
a failli aux obligations liées à son engagement de maintenir cette
mission chargée de préparer le référendum d’autodétermination, a-t-il
rappelé.
Selon cet universitaire, le Maroc a "réussi à échapper à ses
obligations juridiques internationales pendant plus de quatre décennies
grâce au soutien de la France et celui de certaines administrations
américaines".
Le soutien de ces pays a empêché "le Conseil de sécurité d'imposer
des sanctions ou d'autres leviers appropriés pour forcer le régime
marocain à respecter les mandats de l'ONU", a-t-il ajouté.
"Une lecture attentive de la proposition soulève également des
questions quant au niveau d'autonomie qui sera offert au peuple
sahraoui. Les questions importantes telles que l’exploitation des
ressources naturelles du Sahara occidental et l'application des lois
restent ambiguës", selon cet universitaire.
"Le Maroc a colonisé illégalement le Sahara occidental en installant
des dizaines de milliers de colons dans ces territoires, exactement
comme a fait Israël en Cisjordanie et au Plateau du Golan", a relevé
Stephen Zunes.
Et d’ajouter que "le transfert d’une population civile d'un pays vers
des terres saisies par l’usage de la force militaire est une violation
flagrante de la quatrième Convention de Genève".
La situation des droits de l’homme au Sahara occidental constitue
"une autre raison pour se méfier du plan d'autonomie proposé par le
Maroc", a-t-il tenu à souligner.
Dans ces territoires occupés, "tout sentiment nationaliste ou
protestation est brutalement réprimé", a dénoncé cet universitaire.
"J’ai visité plus de soixante-dix pays mais je n’ai jamais vu un état
policier pire" que celui du Maroc, a poursuivi M. Zunes, citant un
rapport de l'ONG américaine Freedom House qui a "classé la situation des
droits de l’homme au Sahara occidental comme l’une des pires au monde".
Stephen Zunes a constaté, par ailleurs, que les initiatives des
partisans du droit international visant à arrêter l’exploitation
illégale des ressources naturelles du Sahara occidental doivent avoir
plus d’impact en France et aux Etats-Unis, deux pays "responsables de
l'échec de l’ONU à faire appliquer ses résolutions relatives au
conflit".
"Si la communauté internationale ne peut pas faire respecter le droit
fondamental à l'autodétermination, comment peut-elle défendre avec
succès d'autres droits de l'homme? Les enjeux ne portent pas simplement
sur l'avenir d'un pays, mais aussi sur la question de savoir quel
principe va prévaloir au 21eme siècle: le droit à l'autodétermination,
ou le droit de conquête?", s’est interrogé Stephen Zunes. (SPS)
020/090/700 271720 JUIN 016 SPS
http://www.spsrasd.info/news/fr/artic
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