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Communication
de presse de la campagne
La traque aux
migrants sans-papiers en Europe
10 octobre 2014
Mos Mairoum
est un énième exemple de la guerre menée par l'UE contre un ennemi
imaginaire.
Du 13 au 26 octobre 2014, les forces de police des États de
l'Union Européenne (UE) procèderont à des contrôles massifs de personnes dans
l'espace Schengen et aux frontières extérieures.
Une semaine après la
commémoration du drame de Lampedusa d’octobre 2013, une « chasse aux migrants »
nommée Mos Maiorum sera lancée, coordonnée par le ministère italien de
l’Immigration avec le soutien de Frontex et d’Europol. Cette opération de grande
envergure vise à intercepter et collecter des données personnelles sur les
détenteurs de faux documents, les demandeurs d'asile déboutés et les
passeurs.
Outre le fait grave que le Parlement européen ne semble pas avoir
été averti de ce projet, le manque de clarté sur la base légale et la mise en
œuvre de l’opération pose problème. Aucune information n’a été donnée sur les
suites qui seront données à ces interpellations et si des opérations de retours
conjoints seront prévues.
Une fois de plus, le séjour irrégulier est assimilé
à un délit criminel, au mépris de la jurisprudence de la Cour de Justice de l’UE
(arrêt El Dridi qui condamne la pénalisation du séjour irrégulier). Une fois de
plus, les demandeurs d'asile sont perçus comme de potentiels fraudeurs. Une fois
de plus, la collecte de données personnelles sert une véritable chasse aux «
sans-papiers ».
À travers de telles opérations, les institutions européennes
nourrissent le fantasme d'une invasion criminelle en Europe. Adjuvant d'une
politique discriminatoire, l’agence Frontex entrave les droits des migrants et
des réfugiés comme l'a démontré le bilan de la campagne inter-associative
Frontexit.
Alors que la société civile, l’ONU et le Conseil de l'Europe
appellent à cesser l'hécatombe en facilitant l'accès au territoire européen, les
annonces par la Commission de mesures énergiques pour mettre fin aux "drames de
la migration" sont restées lettre morte. L'absence de mécanismes communs de
sauvetage en mer et d'accueil des migrants et des réfugiés contraste avec cette
frénésie sécuritaire.
Les réseaux mafieux et criminels n’existeraient pas si
des voies d’entrées dites légales étaient accessibles pour les personnes
migrantes et réfugiées.
Depuis le début de l’année 2014, plus de 3000
personnes ont trouvé la mort en Méditerranée. Le dialogue de sourds atteint son
paroxysme.
La migration n'est pas un crime. Les migrants ne constituent pas
une menace. Les réfugiés ont droit à une protection internationale. L'Europe
doit cesser cette guerre meurtrière, dont Frontex est le symbole.
www.frontexit.org
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