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| Par Sahara Info n°36
Maroc et Sahara occidental viennent d'être "visités", à l'invitation
des autorités marocaines, par un juriste indépendant, Juan E. Mendez, argentin
bien au fait des questions de torture et de répression.
Ce "visiteur"
mandaté par l'ONU, est un des rapporteurs spéciaux qui s'est mis au service du
Conseil des droits de l'homme des Nations unies et contribue avec beaucoup
d'autres à alimenter en informations le Conseil pour favoriser la réelle
application des droits de l'homme.
Sa mission au Sahara occidental et au Maroc était fortement espérée
par tous ceux qui subissent l'arbitraire et la cruauté du Mahkzen, pour enfin
trouver un témoin capable de les entendre et de le faire savoir.
Présent du 15 au 19 septembre au Maroc et au Sahara occidental, Juan E.Mendez a
tenu une conférence de presse à Rabat le 22 septembre. Le Centre d'actualités de
l'ONU a repris ses principales déclarations avant la parution de son rapport en
mars 2013, pour la prochaine session du Conseil des Droits de l'Homme.
Que nous dit-il? "La situation s'est globalement améliorée
par rapport aux décennies passées, lorsque les disparitions forcées, les
arrestations secrètes et la torture étaient pratiquées à grande échelle./..
Cependant, j'ai reçu des témoignages crédibles selon lesquels les détenus
étaient soumis à des pressions mentales et physiques injustifiées en cas
d'interrogatoires./.. Les traitements assimilables à la torture sont fréquents
dans le cadre d'évènements exceptionnels, comme les manifestations, les menaces
présumées contre la sécurité nationale./... A El Aioun, j'ai été impressionné
par le grand nombre de demandes d'entretiens. Je n'ai pas pu rencontrer toutes
les victimes d'abus et les représentants de la société civile, mais je vais
examiner chaque requête avec soin afin que toutes les informations pertinentes
dans le cadre de mon mandat soient prises en compte".
Cette mission qui a suscité tant d'attentes va-t-elle être capable de
faire bouger les lignes et peser en faveur de l'élargissement du mandat de la
MINURSO ?
C'est d'abord à la France de bouger et de lever son "véto" au Conseil de
sécurité qui empêche l'élargissement du mandat de la MINURSO! Le conseiller
diplomatique du Président de la République, ne nous a t-il pas assuré dans un
courrier adressé en juin : " La France est attachée au droit international et au
respect des droits de l'homme, dont tous les citoyens du monde, y compris les
habitants du Sahara occidental, doivent pouvoir bénéficier. Elle continuera à
soutenir les efforts de négociation et de pourparlers informels sous l'égide des
Nations unies en faveur des droits des populations locales./.."
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| avant et après la torture |
Sur le terrain, les prisons suivant le témoignage amusé de Juan
E.Mendez ont été repeintes mais les tribunaux condamnent toujours à de lourdes
peines. Ainsi 14 prisonniers sahraouis ont été condamnés, ce 25 septembre par le
tribunal d'El Aïoun, à des peines de 8 mois à 3 ans pour toujours le même délit
d'opinion : l'engagement en faveur de l'autodétermination du Sahara.
Les "24 de Salé" en détention provisoire et illégale depuis novembre 2010,
devraient être jugés par un tribunal militaire d'exception le 24 octobre. En
tant que civils ils refusent absolument un procès d'exception et réclament un
procès civil équitable.
Nous devons résolument les soutenir et avec les associations des
droits de l'homme, organiser un plaidoyer qui permette au plus vite leur
libération. |
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